Au nom de ma fille,
Hommage à un bel inconnu,
Assaad, l’Ami,
Nous mentons tous un peu, mais je déteste les menteurs puristes. Voilà pourquoi, j’écris à ma fille. Oui, la mort existe et tu le sais. Oui, des jeunes peuvent aussi partir et je viens d’écrire à une proche de ton ami les mots suivants :
Qu’il brille au firmament de l’éternité.
De jolis mots, mais des mots. Ils ont en eux la valeur du mot du cœur, du mot vrai.
La littérature est un bel ornement.
C’est aussi de la générosité.
C’est surtout l’expression des choses vraies, sans fard, une lame à la main pour toujours aller plus loin, toucher les fonds et convoiter les abîmes.
Dire, toujours dire, le décrypté, le diktat de l’Existence et la colère tue.
On ne doit pas mourir à trente ans, quand trois mois plus tôt, on riait de l’avenir illimité. Quelle tromperie ! On ne meurt pas quand on est doté d’un sourire si éclatant. D’un bonheur de vivre si humaniste.
- Tu es la mère de mon bras. Je porte l’encre de ton travail si minutieux. Des moments de rires partagés.
- Mon copain, toi.
- Ma copine adorée.
Je pleure un jeune que je ne connais pas. Je pleure la gratuité d’un départ précoce. Je sens tes silences chargés, les émotions que tu caches et je comprends. Je ne veux plus te mentir ni t’écrire mes formules lapidaires pour stopper net ton chagrin. Un c’est ainsi insupportable. Mais parce que c’est ainsi. Le gratuit, l’inexpliqué, le terrible.
Quelques jours plus tôt, son texte pour dire ton travail fin et l’ancrage de tes illustrations sur les chairs inassouvies, les chairs demandeuses, les chairs animées de vie … Sa chair.
Et c’est la mort. Et un prénom si joli Assaad : le plus heureux ?
Un jeune Adonis, amoureux des chevaux, des humains et de l’amitié.
Pleure ma fille, l’amitié stoppée, l’incompréhensible et le gratuit.
Pleure un jeune amoureux de la vie. Il porte au bras tes inscriptions vraies, chargées de partage, de rires et de petites vérités.
Pleure l'Ami, de l'autre côté.
Je ne veux plus te mentir. Oui, la mort existe et tu le sais.
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