Carthage, le 16 juin 2023
CCP et PNL
- La vie ne va pas toujours très bien. Il y a une pudeur à dire les choses, une vraie.
Je refuse de croire que tout est mensonges, faux-semblants … Et puis, il y a l'espace du battement, qui peine fort aujourd’hui. Peut-être qui peine depuis longtemps …
Bâtir est le mot d’Ontos à mes yeux, le mot pour donner sa signifiance à Être. Oui, je suis un existentialiste profond, mais pas dans le sens sartrien, du moins pas ici. J’ai entamé mes chantiers assez tôt avec de la matière profonde, mais fort malmenée, puis sublime ; longtemps sublime et puis, de nouveau, prise à la gorge et au bras …
Ce n’était pas mon affaire initialement. Et j’avais la mienne comme chacun, mais la mienne n’en était pas une à leurs yeux. Il lui manquait la lancinance physique. Qu’en savaient-ils ?
Je m’évertue à penser qu’il y a toujours du bon, or l’humain est bien plus laid que beau. Parce qu’il s’aime. Et que s’aimer est inscrit dans Ontos. Naturellement.
Peut-être devrait-on consentir à un taux raisonnable d’amour de soi ? Pour ne pas tomber dans l’égotisme. Surtout avec ceux du premier cercle du cœur.
Je ne sais plus que penser. Ainsi donc est-il !
Il y a peu, j’ai eu un espoir fugace. J’avais oublié de m’attarder sur les prémisses ou j’avais besoin de les ignorer ou mon souffle court a eu raison de moi ou je m’étais oublié ou j’étais sur les rotules ou l’Existence me tança parce qu’elle avait besoin de déploiement … Et j’ai cru.
Fort heureusement, Ontos vous apprend à juguler.
Je crois, aujourd’hui, à mon palier, que l’Existence nous donne des enseignements et qu’arrivés au saisissement des choses, l’ultime apprentissage nous achève et nous ôte la vie.
Je viens vous voir pour mettre des mots.
( Un silence )
- Quelquefois, il faut être trivial.
- Je le suis puisque je m’épanche ici.
- C’est humain et vous n’êtes pas un surhomme. C’est un mythe et vous savez les choses mieux que moi.
- Aujourd’hui, je crois que je ne sais plus et j’ai assez mal là.
( Il se toucha la poitrine, avait l’air assez mal, en effet, et elle ne sut quoi lui dire )
- Il faut laisser passer le temps. Ne vous en faites pas. Le temps, seul, panse les blessures. Et lâchez-vous un peu. Laissez les choses glisser sur vous.
- Des regrets.
- C’est un moindre mal. Les remords sont assez poignants, eux. Nous avons tous des regrets, tous. Parce qu’à chaque palier, il y a un déterminisme qui nous pousse à faire les choses. Et nous croyons choisir. Non, il y a plusieurs facteurs en concours et nous volons vers la destination qui nous semble convenir. C’est le déterminisme et non nos choix.
- Vous avez bien fait de dire déterminisme et non fatalité. J’aurais été courroucé.
- Et je ne veux pas subir votre courroux.
( Sourires )
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