I.
Nous fûmes si heureux, si fusionnels, si en osmose d’esprit. Nous nous aimions et nous apprenions. Aimer et apprendre en même temps est extraordinaire. Nos cœurs battaient à l’unisson et nos esprits se dilataient au contact du savoir.
Un jour que nous étions aux Musée des Arts primitifs, que nous goûtions à la Préhistoire à la petite cuillère, nous nous sentîmes si proches des mains, des gestes, de la praxis de l’homo sapiens premier qu’un flux émotif nous inonda. Nous voulûmes que nos peurs s’unissent et que nos corps s’entremêlassent.
Notre hôtel étant dans les parages du Musée, nous courûmes vers notre chambre. La conscience du monde, de l’homme et de sa précarité partagées, nous nous aimâmes physiquement entre larmes et exaltation. C’était grandiose sur le moment et dans la mémoire de nos souvenirs.
Vivre dans l’intensité vous met dans un état d’urgence, vous fait détester le quotidien. Pourtant, le quotidien existe et vous vous trouvez dans la nécessité de trouver en chaque chose la substantifique moelle.
Ce fut ainsi longtemps, jusqu’au jour où votre alter égo s’épuise et veuille composer avec le trivial.
( À suivre )
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