jeudi 3 mars 2022

Comment pouvez-vous laisser la Méditerranée ?

 
Carthage, le 3.3
 
Cabinet de Coaching psychologique et PNL
 
 


 
 
-       Cela fait quand même un moment, chère Madame.
-       En effet, cher Monsieur.
 
( Sourires )
 
-       Comment pouvez-vous laisser la Méditerranée ? 
-       J’étais de l’autre côté.
-       Comment pouvez-vous laisser vos communicants ?
 
( Sourire )
 
-       C’est joli. 
-       C’est un abandon.
-       Vous savez, nous avons tous besoin de nous exprimer.
-      Là-dessus, nous sommes bien d’accord.
-     Tenez !
-     En réalité, la solitude qui m’est vitale est quelquefois insupportable. Vous avez votre vie privée, évidemment, mais la solitude en l’absence de délestage lexical et sémantique est juste cruelle.
-     C’est votre choix.
-     J’avoue et il m’arrive de le regretter. Il y a en moi, un moi, plus important que les autres moi. Un moi absolu, ontologique, qui n’aime pas beaucoup la rivalité. C’est lui qui m’a en tout temps et en tout lieu. Et puis, je n’ai plus les exigences de la toute première jeunesse. Quoique …
-       Il ne tient qu’à vous, s’il y a de l’espace à un ou à une autre.
 
( Regard appuyé mais serein )
 
-    Vous savez, je me suis demandé, durant votre longue absence, si la mort n’était pas un nouveau départ.
-    Si vous trouvez la personne qui détient la réponse, mettez-nous en contact.
 
( Sourires )
 
-    Ce serait formidable. Plus de nœuds, d’oppression thoracique, de panique, de précipitation …
-   Un nouveau départ, je ne sais pas, mais un point de rupture, assurément.
-   Giacometti : « Enfin, quelque chose m’arrive ! »
-   Il parlait.
-  En effet. C’est bien plus qu’être renversé par un véhicule. La mort est omniprésente, despotique, dictatrice.
-   Elle ne dicte pas que le dysphorique. Elle est à l’origine de tout l’Édifice. Un moteur.
-   Je ne l’aime pas pour autant.
 
( Sourires )
 
-  Nous n’avons pas le choix. Mais ce n’est pas pour autant que nous n’allons rien fixer d’autre. Il y a tout le tronçon. 
-  Oui, tout le tronçon. J’en suis aux trois-quarts ou à peu près et curieusement durant ces deux derniers mois, elle m’a assez pesée.
-  La solitude ?
-  Oui.
-  C’est l’absence de la parole cathartique. Peut-être devriez-vous descendre un peu sur terre et vous mêlez au monde. Cela aide, ce que vous appelez la trivialité existentielle. 
-  Vous êtes autant imprégnée de moi que moi de vous.
-   Je vous écoute c’est tout.
-   Il faudra durant vos absences de plus en plus fréquentes que je me réinvente. Ou que je joue le jeu. Ou que je sois vous. Mais c’est assez déstabilisant. 
-   Jouez le jeu. Ou comblez votre solitude. Ou comparez les prix des denrées alimentaires ici et là. Ou prenez un chien. Ou mailez-moi.
-  Oui. Il faudra opter pour une de ces options pour éviter le vide.




 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire