mercredi 22 octobre 2014

A, mon amour, qui es-tu ? VI. ( suite )

VI.

Il y avait les gestes et il y avait lui.
Des gestes lentement successifs et réfléchis. D'abord ça ensuite ci.
La distance entre ses gestes et lui, lui faisait sentir comme une absence de sentiments forts, spontanés.
C'était une personne trop dans la maîtrise de ce qu'elle faisait.

Et surtout au moment de le quitter, après l'avoir enlacé et embrassé avec une tendresse sans égal, elle crut voir une fugitive expression de dégoût, la même que celle du restaurant de la dernière fois à l'égard de la bruyante tablée. Extrêmement fugitive, mais elle ne lui échappa pas.

Un dégoût de l'attente des femmes à l'égard du désir ?
Femmes et désir seraient-ils  méprisés ?
Femmes méprisées dans leur besoin de vie ?
Le désir ne serait pas femme pour lui ?
Ou alors bien plus loin encore, l'état de félicité ? L'Homme pur aspirant au bonheur pur.

Est-ce une confusion entre ce qu'elle lisait et ce qu'elle vivait ?
Cette personne vivait trop en-dedans d'elle-même et en-dedans des choses. Et puis, il lui semblait qu'elle s'amusait du décodage des autres et de la difficulté qu'elle mettait à leur autoriser la compréhension. Un désir de puissance flagrant. Mais c'est sans compter l'infini discernement d'Eva car tout est affaire de grande solitude.

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