vendredi 10 octobre 2014

À l'occupant de la chaumière, une lettre d'ici-bas

Billets

I
L'esprit a-t-il besoin de s'affranchir du monde et du corps pour atteindre la félicité ?
Qu'est-ce que la félicité ? Et pourquoi diable devrai-je y croire et y tendre ?
Frugalité, austérité, mépris de l'exubérance de la vie toute bête. La vie des panneaux et du tapage est laide maintes fois et fracassante mais elle pince et rappelle que voltiger dans les hautes sphères au quotidien n'est pas sans risque de se perdre.


II
Epicure est mon dieu du moins intellectuellement, le Beau mon drap et mon ornière, et, la trace signifiante, mes tripes et la surcharge de laquelle j'accouche.
De toute façon, mon pompiste est ponctuel et toujours en nage d'essence. Car d'essence, mon être profond ne peut se passer et pourtant je suis dans le monde. Ou du moins je l'étais complètement.


III
Le rire truculent est une thérapie belle et sonore. Il quitte les entrailles et s'en va se répercuter dehors. Pleinement. Je voltige et déjà je suis à la recherche d'une nouvelle ondée hédonique. Retrouver cette légèreté et le monde paraît infini, où les graines quel que soit leur nombre se mesurent à l'intensité du Beau.


IV
Non, vos pérégrinations spirituelles ne me concernent pas. Elles m'interloquent mais pas pour longtemps. Je vous ai déjà dit que l'heure est au rangement et à l'accord avec sa raison, la seule qui compte et ce n'est pas comme ils le pensent où comme vous le pensez, une marque de subjectivité.
Qu'est-elle ? Peu m'importe. Ma raison est mes yeux et le champ qu'ils embrassent, qu'ils balayent.
Ranger, trier, garder, focaliser sur ce qui convient au regard, se distancier ...
Vous, parce que vous vous êtes arrogé le droit de percer mais il y a les autres aussi et bien que la chair soit le train d'union, le rangement s'impose car il y va de sa part à l'existence.
Seul désir inébranlable : les souches juvéniles, vierges, en mal de construction et de Beau, de plénitude et de compréhension car de ceux-là, je suis férue et qu'après l'extinction, ils porteront quelques particules de liberté, de beau et de bonheur. C'est ma vue de la Construction et je n'ai pas besoin de chef d'orchestre.


V
Perdue la répartie qui avait la philosophie de mes neurones. Libre, rebelle, sans maître aucun que son vouloir propre. Un cheminement laborieux, houleux, jaloux, cyclothymique mais accoucheur. Et puis, la connivence des yeux et du reste. Je hais les murs qui bloquent l'entendement, qui brisent la vue, qui suspendent les souffles.
Je veux mon étendue libre et sans épouvantail et sans barbelé et sans texte de commandement et sans scribe infaillible et dictateur.


VI
Afin que mes lettres chargées arrivent à la chaumière, que mes sens éclaboussent vos certitudes à la dent dure, que ma liberté libre vous frappe de liberté sans retour, je vous les adresse de la façon la plus éhontée possible.
C'est la plénitude et la seule que celle-ci.
Matière du monde, fondamentalisme et précarité ... plus qu'à ranger ses affaires, tout est là et comme une finitude insupportable, je vous l'ai dit l'anti-chambre ...
Merci. Le bel enfant vous dit du haut de son incrédulité que Zarathoustra, c'est lui et à jamais,qu'il a à peindre et à repeindre, que les airs du Beau sont multiples, que les arbres sont beaux, rebelles, craqueleurs à chaque fois mais que leur ombre est propice aux vues éclatées le dimanche et le mardi, au petit-matin ou vers le soir mais que jamais ils ne seront le soleil et la nuit.


VII
Deux réflexions parallèles. A chacun le reflet est une aubaine, des portes et des portiques, l'attentisme de l'éthéré, et chez l'autre l'espoir du regain. Décidément, le lieu des espoirs reste encore celui haï du silence de la vie.
Ce fut une rencontre. Et de l'affection. Mais aussi de votre part de la pesée sur la pointe du pied. C'est compter sans le flair des humeurs.


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