mercredi 29 octobre 2014

Lettre d'O aux Assis



Lettre d'un jeune homme de 16 ans à la poussiéreuse administration qu'il a au quotidien sous les yeux. Cri de colère face à la laideur et à la léthargie de la bêtise aux commandes, vrai coup de gueule, rogne quasi physique, grincement de dents devant l'ampleur du Rien et son sourire narquois.


L’administration, c’est comme un policier
Sale, contaminé
Détestée de façon délibérée, elle est brûlée par ses propres employés.
Indigne, cupide, débile et stupide,
Elle n’arrive pas à penser, il faut tout lui expliquer.
Leur vie monotone me dégoûte, sans aucun but,
Je n’arriverai jamais à comprendre leur être ridicule,
Ils nous préparent à vivre en société : suivre les ordres donnés !
Ils essayent de manipuler la liberté.
Des cerveaux étriqués qui ont peur d’essayer. Peur de la liberté.
« n’essaye pas de voir la vérité, vit dans un monde falsifié »
Ils nous piègent dans des classes pour nous apprendre à calculer des choses qu’on utilisera plus jamais,
Copier-coller, ce qu’ils essayent de préparer ce sont des clous pour tenir la société qu’ils ont imaginée.
Ils n’ont pas trouvé de sens à leur vie, ils essayent d’empoisonner la vérité.
Je dis ce que je pense et malgré toute la témérité
Des écoliers, collégiens et lycéens, je fais un appel à tous pour les aider à penser
Sans rien regretter, ne crois pas aux déchets servis, ne crois pas leur être ridicule.
Ne lisez pas ce qui vous est donné, lisez ce que vous voulez.
Tout ce qu’ils recherchent c’est l’argent : acheter ….. et rien utiliser.
Oubliez vos idées. Souvenez-vous des leurs !
Ce n’est pas simple comme métier, mais putain ! De les payer on est forcés !
Etudier, étudier, suivre et passer un devoir le lendemain, tout oublier et pourquoi ?
Apprendre à tolérer pour créer une union divisée.
Chacun a ses idées, chacun ses pensées, chacun sa personnalité.
Travailler, oublier, suivre, passer des nuits à réviser, j’en ai marre du cercle fermé.
Mais je vous emmerde, vous et vos principes vides de toute idée,
Des principes avec lesquels ils essayent de nous enfermer dans une cage dorée.
Je ne suis pas là pour vous plaire, ni pour vous payer.
Vous ne m’imposez rien dans mon intérêt et vous êtes vides : rien de méritant et rien d’intéressant vous vivez,
Dans le néant de la poussière dorée ;
Pour exprimer une idée, il faut sortir de vos carrés sous-titrés.
Des vies faussées, se reflètent sur leur virilité
Qu’ils essayent de se prouver, mais ne peuvent rien montrer.
Malheureux, désespérés, détruits, bouleversés, ils ne trouvent plus de sens à leur vie.
Ils courent derrière leurs petits désirs. Pensant trouver la paix.
Une paix qu’ils ne trouveront jamais.
Parce que derrière leurs légères idées, se cache la vérité qu’ils essayent d’oublier
Ils sont de passage et personne ne se souviendra (d’eux)
Ils partiront sans laisser une trace.
Ils savent que leur rôle est de vider les générations
Et ceci montre à quel point leur être est ridicule.


Malek Omar El Bahri


Un texte magnifique tout simplement Omar !
Tu décris les Assis admirablement, dans leur petitesse et leur laideur. Leur vacuité et leurs vues étriquées .
C'est exactement cela les Assis, ils croient tout savoir, or la première chose qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils sont des vers de terre bêtes et insignifiants.
Nos idées se rejoignent et quand j'étais adolescente, j'étais dans le même esprit de rogne que toi, la même rébellion.
Mais j'ai vite appris avec mes 18/20 ans à continuer à penser ainsi mais à composer l'espace d'un moment et en situation de besoin.
J'ai en horreur les Assis comme toi mais par politesse, je ne le crie plus sur tous les toits. Bien entendu, je n'en pense pas moins.
Merci de ce texte qui ravive mon mépris des c...




Ecrire c'est rager aussi, c'est rager surtout quand on refuse la bêtise. Il y a comme une paix après un tel hurlement.


vendredi 24 octobre 2014

E mon double, Rubens c'est toi...

Un flot d'émotions, silencieux et dru et continu. Parce que l'existence est à un point ténue et que l'incompréhension est fatale. Elle a vu et entendu et aimé des souffles de vie aux rires truculents partis en fumée et que partir demeure cruel et froid. Partir où et quand et pourquoi ? Et puis, que faire de toutes ces sensations, de toutes ces emplitudes, de tous ces bruits de rires encore à l'oreille dépourvus de matières mobiles et enjouées ?
La mort a de haïssable son regard froid et ses talons tournés à chaque fois. Elle est laide de son impiété de l'Homme, même plus, elle n'est rien, elle n'a pas d'existence, elle a juste des pinces noires de hargne viscérale et un sabre fou qui ne rate rien.
Aujourd'hui, à force de voir ses yeux perçants mais aussi creux, ces cavités atroces, elle se met à vouloir ne plus approcher quiconque de beau, de parlant et de donneur. Ne plus éprouver ces atomes étincelants, légers et chauds qui font de la vie la plus belle œuvre.
Rubens, dit le solitaire fin et bon et en vie et au fait de l'art et de sa dimension divine. Rubens et quelques gestes fortement chargés qui sont autant de soufflets à la Laide aux cavités grises et vermoulues.
Un être si délicat dans ses tréfonds qu'il faillit partir en vrille à force de richesse et d'un je-ne-sais-quoi... Elle savait et voulait et pouvait lui multiplier les airs du rire léger parce qu'autant de peur est à gommer d'amour et de gestes riches. De cela, elle était remplie.
Oui, vous qui appréciez Rubens, c'est peut-être la providence ou une justice au final pour faire croire que le Beau existe et que rien n'est trop perdu.
Elle vous enlace, gage d'amour et de Vérité, parce que le plaisir vrai est Rubens, la trace, l'élan et l'intégrité profonde.

jeudi 23 octobre 2014

E, mon faiseur d'airs et de mots ...


Un vent. Du vent et des vents. Parti et qui partent. Les remparts de la ville se dépeuplent dans la douleur, heure cruciale pour voler. Vol consenti, vol franc, vol capricieux. Et cette instance large qui désarçonne plus d'un. Une instance patiente et réfléchie et qui pèse, interloque et appelle d'une voix encore méconnue. Instance de promesses de vie et de notes. La musique vous gonfle la poitrine d'un souffle cette fois-ci et les sirènes sont irrésistibles ...

Et puis cette voix, cette voie étrange et tellement belle. Cette droiture et cette certitude au dire du Non. Une intelligence rare et vitale, toute de promesses tissées. Aux quatre vents certes ...

Solide cette apparition au hasard des portes et des murs, ceux de la ville. Un croisement et une temporalité, géniteurs de mots, de gestes légers et chercheurs.

Une longue journée vers un soir, un moment inconnu et chargé, un faiseur de choses, d'airs et de sensations, coureur de collines et de monts ...

Il insuffle au domaine sourd, serrements et pulsations, sourires et yeux rivés, attentes et sens.

mercredi 22 octobre 2014

A, mon amour, qui es-tu ? VI. ( suite )

VI.

Il y avait les gestes et il y avait lui.
Des gestes lentement successifs et réfléchis. D'abord ça ensuite ci.
La distance entre ses gestes et lui, lui faisait sentir comme une absence de sentiments forts, spontanés.
C'était une personne trop dans la maîtrise de ce qu'elle faisait.

Et surtout au moment de le quitter, après l'avoir enlacé et embrassé avec une tendresse sans égal, elle crut voir une fugitive expression de dégoût, la même que celle du restaurant de la dernière fois à l'égard de la bruyante tablée. Extrêmement fugitive, mais elle ne lui échappa pas.

Un dégoût de l'attente des femmes à l'égard du désir ?
Femmes et désir seraient-ils  méprisés ?
Femmes méprisées dans leur besoin de vie ?
Le désir ne serait pas femme pour lui ?
Ou alors bien plus loin encore, l'état de félicité ? L'Homme pur aspirant au bonheur pur.

Est-ce une confusion entre ce qu'elle lisait et ce qu'elle vivait ?
Cette personne vivait trop en-dedans d'elle-même et en-dedans des choses. Et puis, il lui semblait qu'elle s'amusait du décodage des autres et de la difficulté qu'elle mettait à leur autoriser la compréhension. Un désir de puissance flagrant. Mais c'est sans compter l'infini discernement d'Eva car tout est affaire de grande solitude.

mardi 21 octobre 2014

Billets de vie



I
Il est 6h et l'inscription est prévue pour 15h. Une trace. Encore une mais cette fois-ci sur le palimpseste de vie. Une note ouverte sur l'Etre fondamentalement. Tout y est mais surtout soi car tout est soi. Une note voulue comme marque d'un moi libre et décideur. Une note-trace pour dire j'ai vécu et j'ai voulu et je mourrai. Mais je mourrai transcrite par volonté mienne. Une toute petite trace de poésie, de déroute existentielle et de beauté. Quand même.

II
L'heure est à la cité dans tous ses remous. Elle le savait mais n'y allait pas encore, ira bientôt. Elle était emplie dans son enveloppe de vie violente et presque handicapante. Des serrements et des serrements et la praxis n'y fait rien, que de l'épuisement. Dans sa conscience et dans son inconscient, cela se débattait dans tous les sens. Des oui, des non, un besoin de confiance, de paix, deviner, déguerpir,  y croire, méfiance animale, joueur et rusé, marcheur dans tous les sens et les petits qui s'y mêlent, sa détestation des petits et puis cette horreur utile héritée de la génitrice : composer ou faire mine et sourire. Cordiaux les rapports. Insupportables plutôt. L'esprit galope et la porte du battement est aux quatre vents. Reste intact le pouvoir de tracer. Tracer loin.

III
Ontos et poésie. Ontos et anthropos. Et parce que dans la vie, il est rare d'ouvrir de grands livres. Un grand ouvrage, à l'opposé. A la déroute ? À l'écoute du monde. Une sensibilité mais réfléchie surtout. Une préscience au point où sa belle plante lui dit que cet ouvrage était tri-encéphalique. Rires et irrépressible désir de serrer et de lever les yeux pour y voir ce quelque chose. Merci les murs et les collines. Trop rapide l'éveil à la vie. Un flux puissant et épuisant. La cité appelle, elle est du coup inintéressante peut-être anxiogène quand même mais il faut surtout condenser et ranger de nouveau.

IV
La musique est le lieu de tous les beaux. Elle est dilatation intellectuelle et sensitive.
Au milieu des airs, s'apaise un tumulte agressivement libre et sauvagement exponentiel. Un léger mieux.
Pourquoi diable ne pas être un être de base à cette heure si banale ? Un lieu pour y arriver : les couloirs poussiéreux de la bureautique.

V
Je retourne à la cité de ce pas bien qu'elle soit laide d'opportunisme et de n'importe quoi. Bien que le démuni le restera car oublié de tous ou parce que rien n'y fera. Je retourne à la cité dire ma colère et veiller à la part des miens d'un côté ou d'un autre. Je suis au milieu d'un dénûment qui implore Dieu alors que ma voix interpelle les femmes et les hommes.

lundi 20 octobre 2014

Eva, l'authentique VI

VI.



Et c'était précisément dans la misère de cette chambre de bonne des toits de Paris que tout fut clair. Sinon comment comprendre que le simple fait d'avoir voulu respirer l'air du dehors, adossée à une lanterne Mogador, à une heure indue, vous fasse monter un homme de l'autre monde dans votre chambre de rien et bien qu'il y ait dedans une lampe rare à l'abat en point de croix ?


Eva, la vraie. Car il faut bien tout dire et ne pas trop se jouer de lui. Eva la vraie est de retour. Et ce n'était pas la vodka mais la solitude des hommes, la peur de mourir, le désir de bonheur et puis l'autre. L'autre que vous savez être précisément la personne qui peut vous donner l'espoir du mieux-être et toujours en dehors des tracés sociaux. Sinon comment échouer, presque délirant à la fin, dans cette chambre sordide, poussiéreuse, sentant les sueurs successives fût-elle occupée par Eva, l'ensorcelante ?


Alors que dans le même temps, Claire devait s'inquiéter pondérément dans son salon impeccable de goût et d'ordre, dans sa robe de soie à l'élégance épurée. Claire, l'extraordinaire beauté du versant droit, femme divine sans une seule once de mauvais goût ou de vulgarité. C'était sans tenir compte de la fragilité des êtres.



dimanche 19 octobre 2014

Eva. V.

V.
Eva a toujours été au centre de tout, de par ses particularités. Elle écoutait cet homme parler et dire. Les mots à ce moment-là n'importaient pas mais leur flux garantissait une permanence. Ce n'est plus l'Eva tracée, elle est passée maître dans l'art de la transfiguration et le mot n'est pas d'elle. Eva la chercheuse de Sens. Et de sens, cet étrange Monsieur était empli.
Conversation légère, allées et venues, personnel affairé, une solitaire en délire sous Bacchus et toujours cet éternel désir d'apporter des réponses à la vie.
La nouvelle Eva s'emplissait, à sa gauche, de ce Monsieur atypique. Il haïssait les restaurants, la frivolité des lieux mondains et, à un moment, elle le vit courroucé des éclats d'une tablée non loin d'eux. Eva suivait sans laisser en paraître une, elle souriait, riait et échangeait de petites phrases légères, absolument rien de consistant. Ce n'était pas cela qui l'intéressait mais elle était rompue à l'art d'accorder les sons différents et c'est surtout une mondaine par nécessité.
Elle savait cet étrange personnage plus riche et autre et cette altérité était précisément ce qui l'occupait.
Eva se tournait quelquefois vers lui quand elle arrivait à se défaire de la dame à Bacchus. Cet homme était là dans un univers méprisé par lui mais il y restait et elle le voyait dans ses relations consenties aux autres toujours dans une courtoisie égale. Quelquefois son bras le frôlait et elle avait alors l'étrange impression d'avoir à ses côtés un être important. Important de vie, important dans sa vie. Et Eva avait déjà connu cette peur naissante et insidieuse.

Des gens et des gens, des odeurs et de la fumée, des dames toilettées pour reprendre une expression de la grand-mère d'Eva, des salutations et des effusions. Elle évoluait dans un monde sien, les soirs de sortie, connaissait le tout-pays de part la famille, les proches et les amis. Eva était une mondaine de circonstance, de toutes les circonstances en réalité mais une mondaine rieuse et surtout réflexive en filigrane ou plutôt essentiellement. Toute la soirée, elle sentait son voisin de table et c'était déjà bien plus que cela. Une force forte de mots et de cohérence, d'incohérences aussi quelquefois ou alors de ce qui le faisait lui. Elle le sentait bien plus qu'elle ne le connaissait et savait déjà que la fortuité de cette rencontre aurait du pesant.
Le dîner s'acheva, ils prirent congé, l'air était bon, loin de la fumée piquante et du bruissement utile à la continuité de l'existence. Un bras au-dessous du sien, Eva se laissa emportée vers une promenade nocturne. Des mots et des silences, des peurs et de l'assurance, des échanges tacites d'impressions. Cet homme qu'elle connaissait peu au final était de la trempe des siens lointains, force tranquille et naturelle continuité. Elle contenait son affection qui montait par flux par pudeur mais aussi par inquiétude. Eva se savait trop aimante et surtout aimante monothéiste et ce passage-là était grave. Elle fonctionnait au quotidien à la proximité humaine avec tous ou presque et si ce soir-là, il advint que, ce serait d'elle-même qu'il s'agirait, elle se savait déjà emplie d'une richesse sans borne, tendrement tendre ou même au-delà de celà. Sauf et, sans pouvoir aucun, la borne de la fin. Mais elle n'y pensait pas à ce moment-là, c'était surtout un instant de naissance.
Ce Monsieur savait, comprenait, peut-être mesurait le temps et le suivait. Il avait la force de laisser transparaître et en même temps de garder l'essentiel. Un moment magique et de pulsations sonores ou presque. Son cœur battait, cet homme était précieux et elle le voulait déjà mais c'était omettre sa pesanteur à elle à son tour. Quelques mots car à trente ans ou à quarante ans, on n'est plus crédules et que cela semble d'une intensité différente.
Elle descendit de voiture, l'enlaça rapidement pour endiguer un quelque chose de puissant et s'en alla vite vers son silencieux chez elle, la main levée en signe décidé de fermer la porte aux idées retournantes.
Elle irait vers lui, dans le même silence, la même énergie pesée pour d'autres balades nocturnes toutes empreintes d'émotions. Elle l'attendait sans peur mais avait peur de l'aimer. C'était Eva en même temps.

samedi 18 octobre 2014

Notes d'honneur

Et voilà qu'une musique d'éclat fait son entrée par le portail de l'émerveillement et par la porte du battement. Fluide, belle et forte de savoir.
Une musique montée de notes vraies, notes d'hommes de force et d'honneur.
L'oreille sensible se prête et se fraie un chemin sur les traces du petit Poucet...


lundi 13 octobre 2014

Murs

Libre et ondulante, libre de liberté totale, de beauté et de notes éclatantes, libre mais libre à l'intérieur de murs de fumée, murs invisibles et d'autant plus encerclants. Murs debout, murs injustes, même de tendresse montés. Embuscade élaborée de subtils et de portée.
Ceux d'Antigone sont moins épais. Peut-être de liberté, les casser, à coup de mots les devancer, les enterrer.

Sombre, par trop aimer


Par trop de liberté, liberté sans faille, liberté libre ne souffrant pas même l'air inverse ... Femme debout, dans l'éclat et le nu, galbe et seins, dans le rire et la vie. Peut-être trop de vie visible pour toi, le Sombre.
Par trop aimer et par trop de respect de sa liberté cruelle et parce que l'homme en toi, le vrai et l'authentique, le silencieux et le plein de tellement d'intelligence, oui par trop aimer te voilà parti dans le silence et la peur ... Elle et toujours elle, jusqu'à l'ultime seconde, par trop aimer.

Comment se détourner de tes prières toujours silencieuses, les jours de rogne, des jours gratuits et bêtes et inutiles. Des jours perdus ... À toi le Sombre et le Rebelle, au matin et au soir, des pensées en boucle, une gratitude intacte d'avoir tout balayé, d'avoir tant donné, tant porté ... Des êtres et des instants.
À toi le Sombre, dieu de beauté, au rire des yeux et à la commissure de la bouche, enfant heureux de détenir la peau de ses rêves, heureux de pouvoir lancer au loin les jours de froid et de dénûment, à toi des ondes chargées d'étoiles et de cœur.
À toi aussi, la colère de ce qui te fit partir, la colère du désert.

Comment remarcher dans le froid ?
Comment remarcher si emplie de toi ?
Comment remarcher sous tes yeux de pion, tes yeux sévères chargés de désapprobation ?

Notes frappantes


La vie fait pleurer de sensibilité et la mort fait pleurer d'absence. La vie fait pleurer de finitude et la mort fait pleurer d'incompréhension. La vie vous suspend de vie et la mort vous nargue de faiblesse. Et entre les deux, je m'en mêle les pieds et je vois filer les soleils.
Un morceau de musique, je colle aux notes qui m'arrachent des pans.
Je sens le souffle et ne vois plus mes mouvances.

Écartelé l'Etre entre ce qui est et ce qui n'est plus. Et dans le désarroi, le voilà déjà plus las, plus là.

dimanche 12 octobre 2014

À toi le rebelle ...

Mes excuses à toi, mon double évaporé.  De nulle part, ton regard froid, impassible et transperçant ... D'avoir dit mais est-ce si grave ? Toi le rebelle et le colérique, le sombre et le passionné. Le temps fait que les choses se confondent. Tant est dur de saisir ce qui est.
Il y a aussi se retrouver ! Trop loin pour s'en rappeler et trop tôt fondue dans des bras dompteurs. Dompteurs de calme et de fermeté, de calme rentré et de continuité, de possession et de chasse gardée.

Il y a les jours et on ne sait plus. Être soi, être façonnée. Toute une part volée, celle de la construction de sa liberté.

Est-ce si grave d'avoir dit ?
Des mots sortis par amitié

Ainsi je vous sens ...


Double et puis quelque chose d'inquiétant.

De la droiture et une justesse...

De la folie vraie, indomptée et quelque chose de déraisonné en votre être même qui se joue de votre commandement, le nargue ... Une Peur et vite tourner les talons.

Pourquoi, à la base, cette simplicité trop simple, cette austérité dans la construction d'une vie ?

Les hommes d'ici ont de l'humilité à l'approche d'Eve. Machisme latent et refus de sa liberté. Celle de la femme.

L'art est frugal, peut-être peu estimé, en tout cas en bas du piédestal réservé à la Vérité. Et pourtant l'art est fondateur.

Quelle Vérité ? L'avez-vous rencontrée ? Vous a-t-elle frôlé ?

Recueillement assis au fond de votre être par besoin de sérénité. Pourquoi pas ? Sauf les autres ...

N'empêche, Dionysos arrive fracassant, un temps. Et puis, se heurte aux silences des murs. Oublié de vous Dio. Vous l'avez dit : " assoupis ".

Il y a de la tendresse pour cette truculence. De la tendresse spontanée et fuie. Et comme une science ancienne. Pourquoi ?
Encore mal à y voir.

Vos proches géniteurs lancinent de votre solitude légèrement menacée, ils vous savent plus sage, moins violent dans votre taupinière. L'émotionnel est un tourbillon pour les êtres doubles. Et certains n'ont pas appris à composer. Solitude plate et terrifiante. Tuante aussi à petit feu. Calme et monotone. L'oubli peut être paix pour les dédaigneux de l'Art.

L'Art, Ma Vérité.

samedi 11 octobre 2014

Froides colonnes et austérité

Je vieillis de mes certitudes, de mes colonnes froides et enracinées. Je vieillis de ma liberté en fumée, de mes maux qui prennent des visages d'étrangers. Je vieillis de ne plus pouvoir me pincer, de ne pas savoir ce que c'est que se pincer. Je vieillis de mes peurs et de mon austérité, de mes NON spontanés comme des pierres creusées au fond de mon corps-réceptacle de tous les mauvais vents de la terre.

Des résidus et des résidus, comme un pantin non-voyant, j'avance nulle part. Et puis des phrases répétées ...

Non, j'irai de ce pas tout arracher, j'irai vers les plaines et dans le monde léger. Liberté, pour rien au monde, je ne vous braderai !

vendredi 10 octobre 2014

À l'occupant de la chaumière, une lettre d'ici-bas

Billets

I
L'esprit a-t-il besoin de s'affranchir du monde et du corps pour atteindre la félicité ?
Qu'est-ce que la félicité ? Et pourquoi diable devrai-je y croire et y tendre ?
Frugalité, austérité, mépris de l'exubérance de la vie toute bête. La vie des panneaux et du tapage est laide maintes fois et fracassante mais elle pince et rappelle que voltiger dans les hautes sphères au quotidien n'est pas sans risque de se perdre.


II
Epicure est mon dieu du moins intellectuellement, le Beau mon drap et mon ornière, et, la trace signifiante, mes tripes et la surcharge de laquelle j'accouche.
De toute façon, mon pompiste est ponctuel et toujours en nage d'essence. Car d'essence, mon être profond ne peut se passer et pourtant je suis dans le monde. Ou du moins je l'étais complètement.


III
Le rire truculent est une thérapie belle et sonore. Il quitte les entrailles et s'en va se répercuter dehors. Pleinement. Je voltige et déjà je suis à la recherche d'une nouvelle ondée hédonique. Retrouver cette légèreté et le monde paraît infini, où les graines quel que soit leur nombre se mesurent à l'intensité du Beau.


IV
Non, vos pérégrinations spirituelles ne me concernent pas. Elles m'interloquent mais pas pour longtemps. Je vous ai déjà dit que l'heure est au rangement et à l'accord avec sa raison, la seule qui compte et ce n'est pas comme ils le pensent où comme vous le pensez, une marque de subjectivité.
Qu'est-elle ? Peu m'importe. Ma raison est mes yeux et le champ qu'ils embrassent, qu'ils balayent.
Ranger, trier, garder, focaliser sur ce qui convient au regard, se distancier ...
Vous, parce que vous vous êtes arrogé le droit de percer mais il y a les autres aussi et bien que la chair soit le train d'union, le rangement s'impose car il y va de sa part à l'existence.
Seul désir inébranlable : les souches juvéniles, vierges, en mal de construction et de Beau, de plénitude et de compréhension car de ceux-là, je suis férue et qu'après l'extinction, ils porteront quelques particules de liberté, de beau et de bonheur. C'est ma vue de la Construction et je n'ai pas besoin de chef d'orchestre.


V
Perdue la répartie qui avait la philosophie de mes neurones. Libre, rebelle, sans maître aucun que son vouloir propre. Un cheminement laborieux, houleux, jaloux, cyclothymique mais accoucheur. Et puis, la connivence des yeux et du reste. Je hais les murs qui bloquent l'entendement, qui brisent la vue, qui suspendent les souffles.
Je veux mon étendue libre et sans épouvantail et sans barbelé et sans texte de commandement et sans scribe infaillible et dictateur.


VI
Afin que mes lettres chargées arrivent à la chaumière, que mes sens éclaboussent vos certitudes à la dent dure, que ma liberté libre vous frappe de liberté sans retour, je vous les adresse de la façon la plus éhontée possible.
C'est la plénitude et la seule que celle-ci.
Matière du monde, fondamentalisme et précarité ... plus qu'à ranger ses affaires, tout est là et comme une finitude insupportable, je vous l'ai dit l'anti-chambre ...
Merci. Le bel enfant vous dit du haut de son incrédulité que Zarathoustra, c'est lui et à jamais,qu'il a à peindre et à repeindre, que les airs du Beau sont multiples, que les arbres sont beaux, rebelles, craqueleurs à chaque fois mais que leur ombre est propice aux vues éclatées le dimanche et le mardi, au petit-matin ou vers le soir mais que jamais ils ne seront le soleil et la nuit.


VII
Deux réflexions parallèles. A chacun le reflet est une aubaine, des portes et des portiques, l'attentisme de l'éthéré, et chez l'autre l'espoir du regain. Décidément, le lieu des espoirs reste encore celui haï du silence de la vie.
Ce fut une rencontre. Et de l'affection. Mais aussi de votre part de la pesée sur la pointe du pied. C'est compter sans le flair des humeurs.


mercredi 8 octobre 2014

Oui peur de tenir ...

Il y a de ces situations dans l'existence qui s'imposent à vous, malgré vous et bien que votre objectif premier soit de tracer. Loin.

Sa plume boude, tout, en ce moment et, tout particulièrement, tout ce qui concerne la cité. Un dégoût de ce grand n'importe quoi. Un vrai chambardement mental. Un pays qui n'a d'autre choix que l'avenir et qui décide de l'écrire avec de l'encre pâle et désuète.

Sa mère, une Digne, jalouse de son être et de son corps l'a toujours propulsée. Apprendre, avancer, en mettre plein les yeux, soigner sa superbe et occuper au milieu des hommes une place de Son choix, une place de choix.

C'est une autre approche du corps, ce n'est pas un corps-réceptacle dans le noir du silence. Un corps libre d'Etre d'abord et de ne s'exprimer que quand elle le veut dans la sphère modelée de ses mains. Un corps qui succède à la tête et non l'inverse. D'où l'importance de la tête et des osmoses nécessaires. Car oui, c'est essentiel.
Une haine de ces textes qui figent, un mépris. Tout y est centré autour de vues bestiales sans beauté aucune où l'on se plaît à rabaisser l'autre et à l'assigner à l'humiliation. Plutôt mourir ou, grave, combattre. Plutôt combattre dans une lutte sanglante s'il le faut. La Dignité est indétrônable.

Comment peut-on s'attendrir de ce que l'on ne connaît pas, se fier à ce que l'on sent ? Ou encore s'enfoncer dans le transfert et l'identification ?
Ou est-ce simplement une alchimie réfractaire à tout commandement alors même qu'un pied est posé encore de l'autre côté ? Des épines mais aussi, grâce à sa volonté, du beau, des senteurs, de la poésie et de la différence à la mesure du Sombre.

Il y a dans cet air nouveau, du brio, de la ténacité et un accommodement avec la durée. Accommodement et ténacité. Pour des raisons d'alchimie ou par des références siennes à ces écrits rapetissants et discriminatoires ?
Un flair infaillible et ce sera vu. Mais en même temps, elle le voit presque : un quelque chose de vrai et de pudique. Et tout ce temps offert au temps dans l'inconscience de ce qui s'égrène sans retour. Et pire avec des ignares poussiéreux.

Belle personne et cette perspicacité et en même temps, de la rage sous-jacente, un vieux fond indécrottable et une poigne sévère, sans liberté qu'abstraite mais un je-ne-sais-quoi ...
Une céphalée à vous faire exploser le chef !

Des notes et des notes en ce moment, pour se nourrir d'emportements et d'accords tant est chavirante la traversée. Toujours mal dans ce qui n'est plus, dans ce que l'on cherche pour la paix, ce bouclier de tout ce temps qui vous pompait votre route en y parsemant des roses. Pomper et couvrir de roses. Un chagrin toujours présent, une voix extincte et des gestes vrais d'alchimie, sur fond, souvent, de férocité.
Sauf dans l'enceinte de la forge.

Un pied de l'autre côté et puis cette attente tantôt explosive tantôt suivant la marche, épousant le rythme ... Difficile probablement.
Et d'ailleurs depuis quand, comment ... ? Jusqu'où surtout et à quels desseins ?

Oui peur de tenir par manque de clairvoyance, parce qu'il y a de la rudesse, des saisons et des saisons de vide et de silence et, bien qu'il y ait ces ondes authentiques avant ... le revirement.



vendredi 3 octobre 2014

Lumineuse

Billets d'humeur


I
L'intelligence est rare et le décryptage immédiat de l'autre plus encore. Il y a des lectures, certes, nourries de nos désirs mais il y a d'emblée, également, la certitude de ce qui ne saurait trop tromper.
Elle avait le pouvoir de lire à travers le regard ou quelques regards, un peu à la dérobée quand même... et puis sûrement un respect acquis des siens et de leurs semblables. Oui, la même carrure et surtout la même droiture. C'est ce qu'elle croit pour l'heure du moins. Elle le croit. Le "du moins" est à imputer à l'épisode déplaisant de l'éventuel papillonnage. Cela reste à savoir.
Trop droite la "Sainte" pire que la justice qui a la décence de ne pas l'être ou l'indécence. Allez savoir dans ce monde alimentaire où pour vivre, il faut tout bêtement, au premier sens, se nourrir.

II
J'ai une nouvelle amie, lumineuse bien qu'austère selon les anciens siens, fêlée. Dans cette fêlure, je m'y retrouve et je souris. J'entame une relation presque naturelle avec ma continuité. Qui l'eût cru ? Moi, la glacée.
Je ne sais plus en fait. Mais je saurai. Je garde quand même la tête bien plantée et ce n'est pas le torticolis.

III
Retour sur l'hérésie. Elle l'aurait été tous les jours si ce n'était trop poignant sur la durée. L'hérésie est liberté, elle le répète. Larguer les amarres avec le construit qui fige et vous place d'emblée dans l'anti-chambre de la mort. Non, merci.
L'hérésie pour voltiger, exister, faire que la rupture soit sa marque et son sceau. Vous n'êtes pas de ceux-là ? Vous y allez en douceur ? Vous vous rebifferez. Et c'est en boucle après cela. Et pourtant, elle aime cet aspect spirituel car il y a toujours des résidus, attendrissants.

IV
Oui, ainsi parla Zarathoustra, le ciel est vide, l'Homme en est tombé. C'est Lui. Point.
C'est une terrible nouvelle pour les esprits ficelés, pour les tendres aussi, pour les femmes et hommes de cœur, pour les Rangés et les Assis ...
Que faire face au naufrage ? Aux vues éclatées ? À l'effritement de tout ? Car, oui, le risque est réel et les illuminés sont une poignée.
Le sceau du calme, de la pondération, de la sagesse, du rationnel, du " c'est comme ça " à toi ( ! ) le mathématicien, la rupture est déchirure et le remède est besogne, besogne et stature. Jusqu'au seuil ...

mercredi 1 octobre 2014

Bêtise et pourtant tant de perspicacité !

Parce qu'aimer peut être exclusif, parce que certains haïssent les regards des autres, il arrive qu'une vie entière soit broyée par la colère rentrée. Il semble que cela agisse et hâte la course.
À ne pas supporter, à faire semblant de ne pas voir, à râler de l'intérieur, à faire taire sa fureur ... Tout bête au regard de l'autre vivant mais calme, artiste mais construit, aimant et tellement exclusif à son tour.
Le passé est lourd à porter pour ceux qui plus d'une fois ont avalé des couleuvres, ont grimpé haut à la force du poing, ont eu en cadeau le port, la grâce et la sculpture. Se peut-il qu'à ce point l'on ne se voie pas soi-même ? Ce peut-il que rien au regard du passé douloureux ne vous remplisse d'aplomb ? Ou est-ce cette masculinité somme toute bête de ne souffrir aucun regard d'homme sur ce que l'on croit posséder ? Et alors l'intelligence et le recul et la promptitude et l'éclat ?

Chez l'homme colérique, l'instinct remonte dès l'instant où se pose l'œil glouton sur celle qui devient objet de désir et que cela.
Des années de râle et de tripes nouées. Bêtise et pourtant tant de perspicacité.

Parce que l'hérésie est liberté.



C'est une particule façonnée et même si sa liberté est totale, arrogante et irréversible dès lors qu'il s'agit de matière, elle replace tous les gardes-fous gravés, comme à chaque fois, hier et aujourd'hui.

N'êtes-vous pas humaine ? lui dit son praticien. Surhumaine à force de pudeur inculquée.

La nymphe est aux quatre vents sous l'effet des circonstances. Elle se complaît dans le fondu-enchaîné saccadé de plus de vingt ans d'exil doré, d'exil délicat, d'exil hermétique, d'exil malade d'une passion déchirante.
Elle fuit et fuira sûrement sous peu, par peur de sortir d'un silence plaisant nourri d'images sans voix. Et parce que la rupture secoue.

Et puis cette entité solide, imposante, riche de méandres et si ressemblante par maints menus gestes, par son humour et son espièglerie, son austérité et sa noblesse aux indétrônables piliers d'antan, sans doute les plus dans la peau bien que la matière en mourant d'expressions ait gravé des signes ineffaçables sur le parchemin de son existence.

Et d'emblée, une infinie tendresse comme un retour à la source première, une eau de vie naturelle et irrésistible et bien des remous mais partir reste une sorte de bouée parce que la paix est apaisante et que le corps se vide.

Belle entité qui s'impose, qui expose et repose. Un goût de tendresse infinie bien que la construction soit de toutes parts gardée. Une belle brillance et un brio qui vous en met plein le regard, qui vous bâillonne à force d'occuper impérieusement.
Une folie ? Mais alors aimable, dangereusement.

À l'aube, les différences s'attirent et s'aiment à la folie avant de se méprendre. Et puis, le temps avance à pas de traître pour vous réorienter et vous désorienter. C'est le commencement des douleurs ou la cassure. La cassure est laide, c'est donc clair.

Aujourd'hui, maintenant, là, de suite, tracer si ce qui étonne dans tous les sens et dans toutes les directions est joueur. L'hérésie est sa patrie de prédilection mais aucune tolérance aux jeux de souris.

En prime, elle garde et, pied de nez, la magnifique juvénilité descendante qu'elle peindra de toutes les nuances du beau et du sentiment vrai. Car, oui, c'est elle qui tranche, malgré le rire d'un regard coriace et d'une force élégante.