Je voudrais vous parler de moi. Je vis, malgré moi, dans un espace-temps qui ne me correspond d’aucune manière et c’est assez pénible au quotidien.
J’avais le choix de vivre dans ce coin du monde en souriant à tout-va et en faisant semblant. Ou, inversement, en y creusant ma place et en m'y tenant.
Chose peu aisée quand on a vingt ou trente ans. On se construit, le regard de l’autre agit sur notre conscience, on se révèle à soi et aux autres, on apprend, on ajuste et on réajuste, on affine notre sculpture interne …
A quarante ans, on sait pas mal de choses et on choisit de focaliser sur ce qui nous convient le mieux, du moins dans notre vie amicale et personnelle. Et creuser sa place devient indispensable.
Professionnellement, le rapport à l’autre a une durée et on s’adapte. L’intérêt est ailleurs et n’a rien de privé. La diplomatie joue à côté de la compétence et des objectifs fixés.
J’ai donc opté pour une attitude de concertation et d’adaptabilité au travail et une autre d’authenticité et de vérité dans le cadre privé. Or, le travail me prend cinq jours sur sept, et au bas mot, huit heures sur vingt-quatre. Beaucoup de jeu au quotidien. Le reste du temps, je cours après moi-même pour me retrouver.
Cinq jours sur sept, huit heures sur vingt-quatre sur mes quarante-quatre ans m’ont fait voir bon nombre de personnes et de situations et bien que ce soit en dehors du strict privé, les pinceaux s’emmêlèrent. Et je pus constater bien des portes dérobées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire