mardi 25 mai 2021

Non, mon univers est loin d'être vide, 2






Je partage mon temps entre travail depuis chez moi, lecture, vidéos, des responsabilités domestiques ponctuelles et obsessionnelles, les allers et venues de mon fils, chien et mer. Les matins sont toujours un bonheur, pouvoir se lever dans un contexte tremblant, hasardeux dans l’absolu et, pour le moins bizarre à l’heure actuelle, est un présent de la vie. 

Je n’oublie que très rarement la possibilité du renversement fatal. Hyper-conscience ou tout simplement résultante ontologique.

 

Sa vie a été courte. Elle l’a passée à courir, prise de court par un entourage énergivore, un mari charmeur, trois grossesses difficiles et presque successives, un enfant sublime décédé à deux ans d’une hypertrophie du cerveau, après nombreuses péripéties médicales et beaucoup de chagrin. Pourtant, elle fut une artiste calme, se délectant de crooners romantiques de l’époque, de son chat et de son métier à broder. Elle était habile de ses doigts dans tout ce qu’elle réalisait, dans le calme et la mesure. 

 

Troquer cette sérénité contre une bourrasque d’invités, d’enfants, d’accompagnateurs sera marquant et elle se laissa entamer : faire plaisir, s’activer au-delà de ses limites, recevoir quand bon ils le voulaient, sourire dans l’épuisement et faire bonne figure en permanence. 


Je ne crois pas du tout que cela valait son prix. Même pour l’amour d’un homme rieur et aimant, colérique et généreux, gâté et bon enfant. Elle partit à mi-chemin du parcours, le cheveu presqu’hérissé et le cœur en morceaux. 

 

 


                                   


 

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