mardi 18 mai 2021

Je suis le miroir de votre être

 



-       Je n'ai qu'une autorité psychologique sur mon propre corps. 

-       On s'est vu avant-hier. C’est beaucoup. Pourquoi me dites-vous cela 

-       Parce que jai quelques soucis.

-       Ah bon ? 

-       Oui. Mon corps fait ce qui lui plaît. 

-       Vous l'épuisez un peu. Convenez-en. 

-       Oui, mais c'est nécessaire. 

-       Non, pas l'épuisement. 

-     J'ai 50 ans. Nous cohabitons depuis tout ce temps. Il a pris l'habitude normalement. 

-       Il réagit selon ses possibilités. Celles d'aujourd'hui sont plus lentes à la recharge. Et puis vos deux cerveaux ont fonctionné à pleins gaz pendant au moins 20 ans. 

-       Je suis donc en train de finir. 

-       Non, mais de changer de vitesse. Réétudier votre espace-temps. Vous êtes intelligent, vous saisissez les choses. Appliquez. N'oubliez pas. 

-   Oui, vous avez raison. Mais je suis en perte de contrôle permanent. Mon cerveau central irradie toute la forteresse. Il est très rapide dans la dégringolade. Je n'arrive plus à le suivre. 

-       Il veut vous asservir. Surprenez-le avec des changements. Il veut fixer ses habitudes et ses réactions : sortez, aller en mer : vous adorez. Détendez-le, secouez-le dans le calme mais instaurez vos règles dans un dynamisme toujours nouveau. Il suivra après quelques obstinations et un peu de rancœur.

-       Et quand le vent souffle et qu'il raplaplate ? 

-     Attendez et agissez dans la lenteur et la surprise. Et puis, parlez-moi sans métaphores là. 

-       Vous n'êtes pas médecin. C’est ce que vous me dites, non ?

-       Je suis le miroir de votre être dans pas mal de ses facettes.

-     Notre relation est profitable à nous deux. Je vous inspire, je sais. Je vous lis.

-     Vous vous lisez donc et la deuxième consultation - de consolidation - est gratuite. Notre relation est excellente tant que les limites sont bien nettes. Ce ne sera plus possible.

-       Ah ... ! Je tiens la personne. Qui dit que la psychanalyse est inutile ?

-    Vous voulez ma place ? Si oui, à la bonne heure. Une vie en moins. C’est dur, vous le savez. D’où l’exutoire. Vous comprenez tout de toute façon.


 

 



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