- Je n'ai qu'une autorité psychologique sur mon propre corps.
- On s'est vu avant-hier. C’est beaucoup. Pourquoi me dites-vous cela ?
- Parce que j’ai quelques soucis.
- Ah bon ?
- Oui. Mon corps fait ce qui lui plaît.
- Vous l'épuisez un peu. Convenez-en.
- Oui, mais c'est nécessaire.
- Non, pas l'épuisement.
- J'ai 50 ans. Nous cohabitons depuis tout ce temps. Il a pris l'habitude normalement.
- Il réagit selon ses possibilités. Celles d'aujourd'hui sont plus lentes à la recharge. Et puis vos deux cerveaux ont fonctionné à pleins gaz pendant au moins 20 ans.
- Je suis donc en train de finir.
- Non, mais de changer de vitesse. Réétudier votre espace-temps. Vous êtes intelligent, vous saisissez les choses. Appliquez. N'oubliez pas.
- Oui, vous avez raison. Mais je suis en perte de contrôle permanent. Mon cerveau central irradie toute la forteresse. Il est très rapide dans la dégringolade. Je n'arrive plus à le suivre.
- Il veut vous asservir. Surprenez-le avec des changements. Il veut fixer ses habitudes et ses réactions : sortez, aller en mer : vous adorez. Détendez-le, secouez-le dans le calme mais instaurez vos règles dans un dynamisme toujours nouveau. Il suivra après quelques obstinations et un peu de rancœur.
- Et quand le vent souffle et qu'il raplaplate ?
- Attendez et agissez dans la lenteur et la surprise. Et puis, parlez-moi sans métaphores là.
- Vous n'êtes pas médecin. C’est ce que vous me dites, non ?
- Je suis le miroir de votre être dans pas mal de ses facettes.
- Notre relation est profitable à nous deux. Je vous inspire, je sais. Je vous lis.
- Vous vous lisez donc et la deuxième consultation - de consolidation - est gratuite. Notre relation est excellente tant que les limites sont bien nettes. Ce ne sera plus possible.
- Ah ... ! Je tiens la personne. Qui dit que la psychanalyse est inutile ?
- Vous voulez ma place ? Si oui, à la bonne heure. Une vie en moins. C’est dur, vous le savez. D’où l’exutoire. Vous comprenez tout de toute façon.
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