I.
Le temps est pourtant lent et long et étirable à souhait.
C’est sans compter les planificateurs, les planifications, leurs adeptes fort sévères ... Et vous vous y faites, comme enrôlés. Et puis, cela dessine des objectifs et canalise des flux, c’est donc vivifiant et bâtisseur.
Le lot de la jeunesse vibrante que l’on parraine à coups d’édifications essentielles et existentielles incontournables, alors même que les battements s’expriment différemment et que vivre parait être l’urgence absolue.
Qu’avons-nous à vouloir coûte que coûte agencer les choses pour nous et ensuite pour eux, comme si exister n’avait pas de date de péremption ?
Pourquoi étirer le temps, le raccourcir, le presser, le charger à bloc, courir dans tous les sens pour ensuite se retrouver en pénurie de temps ?
Les études, le travail, édifier, bâtir, courir, jongler avec les échéances … Et puis se retrouver à cinquante ans à un tournant assez prenant.
C’est que vivre, c’est d’abord s’emplir, entendre, foncer, se battre, s’agiter, se malmener, mettre en branle tous ses sens, s’exercer, bâtir, avancer, se charger, continuer, s’épuiser à la lie …
Cette course effrénée est vivre aussi.
Vivre surtout, pour les hyper-existentialistes selon la définition qu’ils donnent à ce néologisme.
Vivre dans tous les sens a l’avantage de n’avoir rien en commun avec la léthargie.
Faire plier la vie.
C’est beaucoup.
De la force exceptionnelle et de l’auto-guidance.
C’est ce que je crois.
II.
Qui êtes-vous ?
Je suis S. S-B. Z., professeur de lettres à la base. J’ai arrêté d’enseigner en 2015 pour travailler sur les sciences de la pédagogie et les pédagogies nouvelles. Je fais de la recherche et je suis auteur.
Quelle place a la lecture-écriture dans le monde de l’image ?
L’écriture et l’image sont différentes mais peuvent se compléter. L’image peut accrocher, saisir et agir. L’écriture fait cela, plus pas mal d’autres choses : elle crée des connexions synaptiques, invente un système d’images où jouent un rôle le regard personnel et l’histoire de chacun. Elle étire l’imaginaire, pose des paysages, des personnages, des personnes aussi par analogie, réinvente l’Histoire et ouvre des espaces sans limites …
Pourquoi écrivez-vous ?
Pour tout cela, déjà. Pour moi, l’écriture est une respiration. Elle m’est vitale. J’ai une intime conviction des choses et je me sens dans l’impérieuse nécessité de les coucher sur papier et de les mettre à disposition.
Des lecteurs en Tunisie ?
Peu de lecteurs. Partout. Il y a la communauté des gens de l’esprit.
Écrire et en français, ce n’est pas un peu un pari perdu d’avance ?
C’est ma première langue. Écrire n’est pas un acte calculé chez moi. C’est un acte nécessaire de liberté.
Le titre n’est-il un peu glauque ?
Il peut paraître glauque, mais il ne l’est pas. La narration est aux mains d’un disparu. Il est en charge de la narration et cela met de la distance entre les choses, les êtres, les situations et lui. C’est un regard plus vrai et assez incisif. Plus honnête aussi. Il n’y a pas de comédie sociale ni de complaisance.
Le genre de votre écrit ?
C’est un roman. Mais le mot est toujours à définir. Un roman est une fiction et une fiction est tout ce qui est en nous.
De quels sujets traite votre fiction ?
De la vie, de la mort, de l’importance de l’instruction, de la lecture, de la montée d'une pensée socialisante au milieu XXème, des conditions de vie rudes dans une région éloignée et froide, sans nom. De l’enfance, du labeur, du besoin de liberté …
D’une « révolution » inspirée de celle de 2011 …
Quel rapport y-a-t-il entre la couverture et le contenu ?
Sur la couverture, nous voyons Valkyrie, une déesse nordique qui distribue la mort dans les rangs des guerriers et emmène leurs âmes au Valhalla, au grand palais d’Odin. Valkyrie est une guerrière loyale. Ns sommes dans une sorte d’Agartha, une cité, un royaume, au creux de la terre ou ailleurs, dans un lieu improbable. Valkyrie est l’équivalente scandinave des amazones grecques.
Vous êtes aussi blogueuse. Des lecteurs ?
Oui, beaucoup de lecteurs et je suis flattée, vraiment. Plus dans l’hémisphère Nord, j’en conviens. Mais de plus en plus dans le Sud. Et j’en suis ravie.
Les Y du T ou Le M.
Que pouvez-vs nous dire sur le titre ?
Le M. était le titre premier et mon éditeur m’a proposé d’en trouver d’autres. J’ai opté pour les Yeux du trépassé pour dire la distanciation entre le narrateur et le récit. Mais j’ai gardé Le M. pour son ambiguïté. Aux lecteurs de décider de ce qu’est Le M. avant et après la lecture.
Notez une coquille à la page 86 :
Bien plus tard, il rit en famille de cette puissante peur …
Un autre titre à venir ?
Oui, très vite. Je me donne le rythme d’un livre par an.
Et mon blog sera dynamique, régulièrement.
www.editionsnirvana.com
nirvana.tunis@gmail.com
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