samedi 6 janvier 2024

Écrire Mme Halimi, fin

 






Je m’appelle Zein, j’ai soixante-dix ans et je raconte aujourd’hui, la petite fille que je fus dans les années 50 dans mon petit patelin pétri de silences, de raideur et de conventions. 


Mes lanternes furent mes enseignants et tout particulièrement Mme Halimi*. 


J’appris d’elle les valeur apprentissage, savoir et culture et ils devinrent ma respiration. Plus tard, ces trois entités combinées me mirent rapidement sur la voie Liberté, d’autant que mon environnement familial et social m’était détestable. Évidemment j’avais de l’affection pour les miens, du respect pour leur contribution d’ordre pratique, mais il n’y eut aucune vraie rencontre de nature spirituelle entre eux et moi et encore moins de connivence intellectuelle. 

 

Or, l’existence plate exige de vous d’être plat. L’insanité majoritaire vous demande d’être dans le moule. Autrement, vous renvoyez M. et Mme Tout le Monde à leur format quelque peu exigu et étriqué et cela déplait et attise les rancœurs. 


Voilà pourquoi, il m’arrive fréquemment de retourner aux souvenirs impérissables d’êtres accomplis sur le modèle des dieux sculptés et rares. Et Mme Halimi ressurgit régulièrement. Elle, surtout, parce qu’elle résume l’enfance. 

 

Quand on a bu un enseignement comparable au sien, à celui d’autres tout aussi scrupuleux, investis et hautement humains, on est souvent acculés à vivre en petits comités avec les êtres aux parcours approchants, aux valeurs semblables ou encore aux mêmes convictions. 

Et cela vous isole de la majorité, vous appelle à constamment vous doser lors des percées domestiques obligées, vous fait remplacer les mots par des sourires de commodité et vous fait retourner, inéluctablement, à vos sanctuaires d'initiés.

 

La santé du monde est affaire de Mme Halimi, de Mlle Joubert., de M. Memmi. … de clarté, de ton juste, de curiosité et de savoirs, de rigueur et de don de soi. Nous ne serons que quelques rescapés et la seule solution est de multiplier les êtres de conscience. 


L’école est le chemin de toutes les fenêtres ouvertes, entre rigueur ancestrale et dynamisme perpétuel. Et se prémunir de la corruption, le gros sas indépassable. 











*Je crois bien qu'elle sculpta mon être profond et me sauva de la platitude.









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