Je suis cet être hypra sensible et fort coriace qui écrit au quotidien parce que c’est ainsi que je respire le mieux et que je renouvelle mon être au monde. Je suis d’ici, d’ailleurs et de nulle part, parce que cela n’a de sens qu’au regard de la force des lois et de leur fonctionnement, dans la contrée où je peux me trouver.
J’ai cette chance de me mouvoir à ma guise et d’être le gestionnaire de plusieurs vies.
Je suis libre et épanoui là-bas au cœur de cet illustre espace du savoir.
Amoureux du versant occidental ou nordique - plus précisément - de ma Bleue quand je lève la tête et que je m’y dirige ensorcelé par son charme latin.
Et puis, il y a l’ici-mien où je devrais pouvoir respirer, admirer, exercer mon regard, me complaire, réparer, insuffler la liberté, l’art et le Beau. L’ici-mien en peine, souillé, aux quatre vents, mu par un désordre insupportable, rabougri, qui monte et retombe sans cesse …
- Vous y êtes mal, me dit, l'ami des livres.
- Et pourtant, le paysage est une splendeur. Un paysage-nôtre sur lequel agir exigera bien au-delà des plis à venir, des plis restants. Un paysage au tissu richissime fait de couches successives, de couleurs diverses, d’avancées anciennes, de liberté arrachée …
Où sont-elles ?
Pourquoi le décompte, impose-t-il le 7ème siècle ?
Pourquoi l’inventaire ne se fait-il pas depuis les Moustériens, les Capsiens, les Puniques en passant par les Phéniciens, les Romains … jusqu’aux Français ?
Pourquoi ce monochrome obsessionnel ?
Pourquoi le spectre civilisationnel n’a-t-il pas accouché de regards multiples ? D’acceptabilité des autres ?
Les autres, tous les autres ?
Comme dans la nature de la Nature, la nature de l’existence et la nature de l’être humain.
- De l’agoraphobie.
- Un peu … mais maîtrisée en général. En réalité, il y a une colère, une grosse colère. Parce qu’en ouvrant sa porte, toutes les pollutions se jettent sur vous. Tous les esprits étriqués. La profondeur de l’inconscience, de l’irrespect, de l’ignorance, très fréquemment … Et pourtant, le désamour est difficile.
- Peut-être de l’hyper-vigilance.
- Oui. Parce que le temps est court, les dégâts multiples, le recul grave et que j’ai couru au pas intense sur trois décades, sans vouloir autre chose que courir pour exercer la Vie. Par détestation du facile et du mâché. Voilà pourquoi.
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