mardi 9 février 2021

Non, je ne suis pas un être au rabais !

 




-       Je ne suis pas un être au rabais ! dit-elle, cinglante. Pour qui me prenez-vous ?

 

Société archaïque, mensongère, hypocrite où le mensonge est roi. Société de galerie où la femme est réduite à son bas-ventre. Où elle est convoitée pour ses parties intimes. Société machiste où les hommes se croient tout permis. Société hurlant sa pudeur où tout est bâti sur la matière, le profit, les faux-semblants, les calculs, le silence, les stratégies biaisées. Et ce n’est pas fini.

 

-       Nous avons réussi ! claironnent-ils.

 

Réussi ? En quoi ? Comment ? Qu’avez-vous réussi à obtenir ? Selon quels principes ? A voix haute ? Dûment ? Que possédez-vous aujourd’hui ? Vous targuez-vous d’être riche aujourd’hui ? De quoi ? Cela vous appartient-il ? Quelles sont vos valeurs existentielles ?

 

Voilà une jeune artiste, belle, virevoltante, rieuse, fragile, sensible, hurlant ses carences, en mal d’amour, battue en brèche par une société se prévalant de sa croyance, de sa piété, de son conservatisme. Une société voyeuse, menteuse, frustrée, voleuse, médisante, stupide à l’infini, irrespectueuse, inquisitrice. Et ce n’est pas fini.

 

-       Je suis arrivé !

 

A quoi ? Comment ? En agent double ? En sinuosités ? 

 

L’existence est un don de la nature, du soleil, de la métempsychose, du processus de l’éclosion-extinction, d’un je-ne-sais-quoi qui interpelle si peu au final à y voir de près, moyennant une intelligence spinoziste minimale.

 

L’existence est aussi le laid du calcul, des subterfuges, de la calomnie, de l’agressivité gratuite, de la jeunesse bête et triviale et creuse et ras les pâquerettes, de la convoitise, des processus utilitaristes. Et ce n’est pas fini, pas encore.

 

L’existence radieuse de l’amour clair de l’autre, de l’amour beau et prolixe de l’autre, de l’amour sans barrières de l’autre soi-même. Celui-là que l’on saisit au regard, que l’on sent au sourire, dont on est solidaire à la vue d’une larme furtive au coin de l’œil.

 

Pourquoi le silence est-il si beau ? Le silence des mots en trop, le silence des leitmotivs obsessionnels et insupportables ? 

Pourquoi, oui pourquoi est-il si précieux dans cette pudeur de l’absence des mots finalistes, des mots-hameçons, des mots-pièges ?

 

L’existence est d’abord perception de l’autre, respect de son être profond, de sa dimension psychologique, existentielle, sensible, suprasensible. C’est là que réside, la vie entière, l’esthétisme de l’existence.

 

L’existence est compréhension d’un être social en déroute, d’un être aux quatre coins dépositaire de ses besoins vitaux, d’abord et avant tout. Et après des quelques vols consentis que l’existence lui concèdera au gré des accointances. Jeune artiste belle, fraîche, sensible et dans l’attente d’un Autre sincère.


Une jeune danseuse, belle comme le jour 1er du mois de mai, entre survie et splendeur. Une splendeur rieuse et dans l’attente vitale d’un acquiescement vrai, d’une bonté simple. Non, tu n’es pas une prostituée et une prostituée ne l’est pas non plus. Tu es « un être de situation », un être de conditions hasardeuses, gratuites, incompréhensibles mais présentes.

 

-       J’arriverai ! J’ai un plan en tête.  


Une jeunesse insultante, blessante, moralisatrice, criminelle, brutale, voleuse, violeuse, inhumaine, menteuse. Et ce n’est pas tout.




 


« Elle est d’une sensualité à bousculer les nuages, m’écrit un ami, homme de lettres solitaire. Le destin des femmes n’est pas encore à la hauteur de leur mérite. »

 

Merci à l’amitié sensible, libre et intelligente. Chroniques bleues, puissant culte à la femme, exhalent des effluves poétiques, esthétiques, existentiels. Le Beau, seule richesse qui vaille.


 

Nous sommes ça et là, ici et là-bas, au plus près et très loin, disséminés, semés surtout, comme une poudre de vie, une vie à tout prix, une vie tout contre et malgré tout, une vie simple et généreuse, une vie aux doigts légers et aériens. Une poudre de respect des autres et d’estime toujours haute loin des Inquisitions de tout temps.

 

Un bonheur d’être de vous, à vos côtés, en osmose loin des rictus et des sabres sanglants imaginaires ou physiques.

 

-       Non, vous n’aurez pas mon moi, je ne suis pas un être au rabais !


Impudiques décérébrés !






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