mercredi 10 février 2021

Fausty, 7

          


 



Sybilline, c’est moi. Parce que les mots sont à explorer, à étendre, à défaire et à refaire. Les mots sont inépuisables. Peu le savent, engoncés dans le sismique. Pour valser avec les mots, il faut des inscriptions décryptées, déchiffrées, remisées. Il faut du temps millimétré, du temps silencieux, du temps au souffle long. 

D’un autre temps. 



Sybilline, c’est moi, comme Fausty et tous les autres. Parce que les mots sont comme l’eau, ils tracent des sillons. Mais qui se soucie des sillons aujourd’hui à part nous les disséminés, les semés, çà et là ?

Qui ?



Sybilline, c’est moi, dans ce carrefour dévasté par l’air, de toutes parts. 



« Le bateau prend de l’eau de partout, disait Créon à Antigone impassible. Il n’y a que les héros de bois pour ne pas se plier. Se plier est une exigence sociale, aurait dit Sartre. Lui, dont les murs étaient assez protecteurs. Tant il est vrai que la matière de la cuillère est déterminante - ou pas d'ailleurs. Encore ce déterminisme en lequel il est léger de ne voir que du fatalisme. Un déterminisme dans lequel on peut inoculer des incidences. 

Après, bien après, quand on s’affranchit. 

Je le savais déjà par intuition.



Sybilline, c’est moi, comme Fausty, comme Le Ténébreux, comme L’éclatée, comme tous les Tourmentés de l’existence, en m’étirant, je fluctue. Vie, vraie Vie loin des monochromes.


Oui, les mots sont inépuisables sauf les jours d’abandon, les jours de sécheresse. Les jours froids de faire et d’agir. Des heures, en réalité. Parce que faire, défaire, refaire est l’essence même de la Traversée.



Sybilline, c’est moi, aujourd’hui, dans le silence des pendules, par choix, par temps froids et par humanisme manquant. Non, attendre n’est pas pour moi.



 

Réminiscence d’un soir d’utilité domestique où sur le toit, je me déchirai un pantalon d’art et de fluidité. Et ce pendant de moi qui rit de mon émotion : « Ce n’est qu’un pantalon, voyons ! » 

Cet être de moi à l’intelligence rare et pénétrante, si présent malgré toutes les frontières bloquées. Sybilline a inscrit dans ses eaux, ses flux et ses humeurs, vos empreintes d’Êtres à part.

Une réminiscence qui se pose d’elle-même. Ou encore ce déterminisme à visage ontologique, allez savoir !


 

Sybilline, c’est moi, en mal d’un astre luisant, porteur de velléités. Parce que le temps échappe quelquefois, se dissout. Mais je m’en vais le rattraper là, maintenant, tout de suite, à l’instant.


Sybilline, c'est moi, c'est Fausty, c'est vous et ce sont les autres, c'est Noé et sa bande dans un impératif de survie, sur le même navire. Les mots, seuls, distinguent. Les mots, les seules décorations qui vaillent.


 

« Savourons le Faire constructeur des plus prompts de nos jours ! »



                                                                                                                                          







                                                                                         


                                                                                            


#DIVCOPDA                                                                    



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