vendredi 12 février 2021

Les jours froids de mai sont injustes, 2

 

C, Fév 21

C. de Coaching Psy. et PNL


                                         La Scala de Carthage, Fév 21



Nous avons convenu de cinq rencontres-échanges-ordonnancement. Ce Monsieur regardé de biais, ensuite catalogué et enfin oublié a la parole laborieuse dans le vaste champ de la pensée. 



 

« Il fait beau Coach et la mer est splendide. Vous voyez la Scala là-bas ? C’est depuis que je m’y installe pour réfléchir que l’on ne m’adresse plus la parole. C’est quand même un peu hâtif. 

Or, je parle à la mer et elle me répond. Une période, elle s’était tue et j’ai vécu cela comme un terrible abandon. Les hommes m’intéressent peu, surtout les plus rapides. Ils sont sourds et obtus de partout mais la mer, elle, est tout autre chose. 

 

A 30 ans, je devins impuissant. Dans ma tête et dans mon corps. Impuissant dans ma pensée. Ce fut très difficile. Une crise. 

 

La toute première fois, ce fut devant mon lieu de travail d’alors, je m’étais mis au garde-à-vous, j’avais le corps tendu comme une corde raide. J’avais eu des signes quelques semaines plus tôt mais je leur avais donné d’autres explications. Je ne répondais à personne de ceux qui m’approchaient. J’avais conscience de leur curiosité, il y a même eu un petit attroupement. Et après, ce fut les proches.

 

Je n’avais pas de prise sur mon corps ni sur ma tête ni sur rien. J’étais un tas de nœuds terribles et par la suite ne trouvant pas d’explications ni de repos, je sus que la nuit, certains avaient coulé du plomb dans mes muscles et mes artères. Et commencèrent après cela des jours terribles, des mois obscurs et des années dévoreuses.

 

Je n’aime toujours pas évoquer cette période de ma vie. Même pas avec vous. Sauf par allusion. Certains jours. Sauf quand la mer est proche. Parce qu’elle seule connait l’intensité de mon naufrage. Et vous m’avez tendu la perche des mots. Merci Coach.

 

Quand on a aimé la mobilité du corps comme moi, son immobilité rend fou. Je n’avais pas non plus les bons outils comme un peu aujourd’hui. Un peu, je le sais. Mais j’ai de la sensibilité, c’est une intelligence. La société la déconsidère mais c’est pourtant une piste intéressante.

 

Le plus dur Coach, c’est le désordre mental, le chaos des idées. Une sirène hurlante et des feux clignotants de partout, là où je m’oriente. Assourdissant. J’allais de ma tête à mes mains, de mes mains à mon membre, de mon membre à mes oreilles. Mes yeux vacillaient et de terribles coups de gong me lacéraient le peu d’organisation mentale que j’avais. Et le plus vicieux, c’était l’alternance, boucan et paix mensongère.

 

Le chimique a expliqué* mais n’a pas remis les choses en place. Il a délayé le temps, c’est bien aussi. Mais ce sont les mots. Dénouer les rongeurs semés. Par les êtres, les situations, par moi-même évidemment. Les mots sont une offrande de l’Existence. Il faut les voir, les secouer dans tous les sens, les regarder sous toutes les lettres et ensuite les combiner et les extraire. C’est là que réside la libération.


 

N’est-ce pas Coach ? »





« Oui, les mots sont des entités de sens et d’expériences et de moments et de vies, de petites vies dans la forteresse Existence. Des portes de secours et après des portes de velléités. Et vous avez su leur valeur parce que vous êtes empli de vie. Vous êtes un être de Sens Monsieur, c’est énorme. 

Monsieur est à revoir socialement, aujourd’hui, ici et maintenant. Voulez-vous qu’on aille sur votre Scala ? Vous me direz les secrets de la mer. Si vous le désirez. Cela donnera de l’encre à ma plume, du leste à mes doigts et du don de soi à mon clavier. »

 

( Sourires )



*déployer









 




 

 

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