mardi 23 juin 2020

Mourir, c'est si facile, 2











" Pas un bruit. Je me levai sur la pointe des pieds, me dirigeai vers la salle de bain, fit ma toilette et allai directement au salon. Elle était sur son ordi. 

-     Bonjour azizti*, je te croyais encore endormie, dis-je. 
-   Bonjour ma très chère amie. Non, je ne me suis pas levée encore mais même la nuit, il m’arrive d’allumer mon ordi. Allez, je prépare le petit-déj.

La table fut dressée assez rapidement. Café, biscottes, beurre, confiture, miel, yaourts, mangue retournée … Les sets d’allure japonaise donnaient du charme au coin repas. 
M. s’activait, les odeurs du petit-déjeuner envahissaient l’appartement, M. riait. Je la complimentais sur sa table, son petit balcon, son hospitalité. Cette jeune femme était d’une gentillesse désarmante. Nous avions décidé de nous poser un peu le matin et de dîner le soir dans un restau sympa.
Elle parla longuement de la « Pnl utilisée à mauvais escient », je l’écoutais, la regardais. Elle y vit de l’intérêt, continua. Je ne voulais intervenir d’aucune façon, elle était tellement dedans.

-    Cela fait dix ans que je me documente sur lui alors qu’au début je l’admirais.
-       Mais comment pouvais-tu accorder du crédit à un tel bonimenteur ?
-     Il a dû exercer un pouvoir sur moi. Et tu sais, que l’on se retrouve vingt ans ou plus depuis la fac, n’est pas fortuit.

Elle me regarda longuement, puis me dit :

-       Je crois bien qu’il est responsable de la mort subite de ton compagnon. 

Je lui fis part des circonstances de cette tragédie familiale.

-       Pour moins de stress que cela, on part au beau milieu de la jeunesse.


Nous nous levâmes de table, elle refusa que je l’aide à débarrasser. Elle était d’une gentillesse vraie, sans égal et me reçut comme si nous nous étions jamais quittées. A la fac, nous étions amies mais nous étions trop jeunes pour voir les choses comme aujourd’hui. Elle était toujours souriante, riait aux larmes vite fait. Je pense aujourd’hui qu’elle cachait timidité et sensibilité. Sa grande qualité était la franchise et, je crois bien, que sur ce plan-là nous étions totalement d’accord.

-       Là, je me pose, j’ai des réponses à publier.

Je partis sous l’eau, ma réponse à tous les malaises. L’eau balaie tout de ma tête, elle m’aide à voir plus clair aussi. Sous l’eau, je baigne en plein amnio avec, de surcroît, une capacité d’analyse au summum de sa puissance. Plus la sérénité, la vie.

Elle me sortit son plus beau linge, me conseilla sa fameuse brosse tournante à cheveux. Là que je me remémore cette jeune femme rieuse, si belle avec son r avalé, je ne peux arrêter une émotion forte et un difficilement descriptible sentiment de négation : c’est juste insupportable. On avait prévu de passer juillet 2020 à NY. Et elle n’avait plus d’existence physique. 
Comment le dire : et si je ne l’avais pas retrouvée, aurais-je été si chagrinée ? Cette disparition, je l’ai, à ce jour, fortement au travers de la gorge. Pire au travers de la tête.

Nous passâmes la fin de la matinée et les trois quarts de l’après-midi chacune sur son Mac. Elle, à envoyer des messages subliminaux, le plus sérieusement du monde. Moi, à écrire aux miens et à préparer les questions du chef spirituel n°2. Dans un silence complet, consenti de part et d’autre. Chacune dans ses obsessions existentielles.


( A ce jour, tu m'obsèdes M. Tu n'avais pas besoin de partir. )"


*Azizti : ma chère.


vendredi 19 juin 2020

Mourir, c'est si facile, 1



- Je vous écoute Madame.

Mourir est d’une facilité insupportable et il faut faire semblant d’oublier.








Paris, juillet 2019


Une chaleur suffocante. Je retrouve M. une copine de fac souriante et sympa. Une copine que j’aimais bien parce que franche, directe. Elle roulait les r et ça lui allait bien. 

-       Dis donc tu roules toujours les r, lui dis-je, en riant.
-   Tu te rappelles que tu avais pris Mama à l’hosto quand elle s’était brûlée ?

A chaque fois, qu’on s’était rencontré, elle me le rappelait. Elle était reconnaissante et moi j’aime les mères. 

-       Mais c’est normal !

Franche embrassade. Cette jeune fille devenue jeune femme n’avait pas changé. Des années pourtant. Et bien sûr des plis mais les retrouvailles étaient sincères. Notre point commun.

Avant juillet, elle m’avait retrouvée sur la toile. Pas facile, nous avions des pseudos toutes les deux. Et j’avais noté des interventions pour le moins bizarres. En privé, nous échangeâmes et je compris bien des choses.

-       Au Deux Magots ? lui dis-je.
-       Non à l’IMA, me dit-elle.

Elle vint légèrement en retard. Toujours dans tous les sens et ça lui allait. Il y avait un match important, c’était la Coupe du Monde, je crois, et elle voulait que l’on suive le direct à l’intérieur. Je ne suis pas foot et encore moins nationalisme d’où qu’il vienne. Elle avait une façon de faire bon enfant, interpelait la sécurité, faisait la bringue avec eux et tous les  prétextes étaient bons pour trouver un moyen d’entrer.

-       C’est complet, dit-il, indifféremment. 
-    Je suis de T. mon frère, et c’est mon amie. Cela fait plus de 20 ans qu’on ne s’est pas vu. Allez, laissez-nous.

Elle était surexcitée, agréable, une enfant. Je suivais un peu. Cela faisait longtemps.

-       Vous n’êtes pas sympa, lui dit-elle, en souriant. Vous ne recevez pas bien mon amie.

Je la tire par le bras doucement et lui dis que l’IMA n’était pas spécialement l’endroit où j’avais envie de me poser avec elle, encore moins le match. Et la foule n’est pas du tout mon truc.

-       Viens, me dit-elle, on prend le bus. On va à mon café habituel. Un peu Sidi Bou, le Maroc aussi. Ah, tu n’aimes pas. Moi, c’est là que je me pose. Avec mon Mac, il m’arrive de quitter très tard. Allez, on y va. Mais tu sais, l'IMA, c'est J. Lang qui gère, ce n'est pas peu.

Nous prîmes le bus. Je ne voulais pas faire ma difficile. Nous avions évolué chacune à sa façon, je voulais accorder nos pas. Par amitié et par respect. On se retrouvait aussi, donc de la curiosité.

Je déteste les cafés maures et l’odeur du narguilé. Il faisait sombre à l’intérieur et c’était enfumé.

-       Bon, on reste dehors ? Un thé marocain ? Tu n’aimes pas hein. Ok, va pour Saint Germain.

Je lui expliquai que le mauresque n’agissait pas positivement sur moi. Nous riions. Simplement. Elle avait un mélange chaleureux, de r avalé, de sourire enfant, de contact physique et de moue du visage qui signifiait : oui j’ai compris. Désarmante.

Nous voilà à Saint Germain. 

-       D’accord, faisons les rues. 

J’adorais déambuler, m’emplir les yeux, dénicher l’insolite mais aussi m’arrêter sur l’historique, l’artistique et le philosophique. Nous avions les mêmes références théoriquement. Pour moi, elles étaient vitales intellectuellement et fondaient ma personne. Pas elle. Et bien que vivant à Paname depuis au moins une vingtaine d’années, elle gardait en elle toute la culture de son enfance, ses références culturelles, son T. à elle qu’elle semblait vouloir trouver partout.

Elle était surexcitée, rieuse, pleine d’affection, de désir de communiquer. On marchait, marchait, j’adorais marcher. Elle fatigua et nous nous installâmes sur la terrasse des Deux Magots. Elle parlait, racontait, s’arrêtait sur ses publications virtuelles … Je l’écoutais, la regardais, lisais ses expressions, son intériorité. Elle était heureuse de ma présence, me demandait de la croire, me disait s’y connaitre en Pnl. Qu’il fallait que je tienne compte du mauvais escient, des personnes malfaisantes, illustrait d’arguments religieux imparables pour elle … Un tournis de vérités, de supposées vérités, de pseudos vérités, de contre-vérités, de sa réalité d’humaine dans l’étendue de la fragilité de l’être et de l’être seul.

-       Je reste tout juillet. On se voit deux, trois fois par semaine, après ton travail.

Elle était sur son Mac, ne me répondit pas : une porte fermée.

-       Mais c’est à l’intention de qui ? lui dis-je.
-       Des siens, ils savent. Stp, fais un peu confiance à ma perception des choses.

Je lui dis que j’étais toujours la même rationnelle qu’à la fac, peut-être dans ma version ultra avec l’âge. Elle ne prit pas ombrage de mon discours de casse de son irrationalisme. Mais je vis qu’elle campait depuis quelques années sur des thèses totalement farfelues pour moi. Elle avait l’immense prouesse d’avoir gardé son humour, intact.


Il y eut pas moins d’une dizaine de sorties. Elle aimait les jardins, j’adorais les parcs et nous riions. J’avais une série d’entretiens à faire avec des « chefs religieux » juif, chrétien et musulman sur la place du religieux dans notre société moderne hautement informatisée et digitalisée. Elle m’accompagna. Je lui fis part de mes échanges avec le Père V.M. et elle ria. Elle était restée à l’accueil de l’église Saint-Sulpice, au bureau des responsables, vide, parce qu’elle put brancher son Mac sur une prise secteur.  Avec un tel aplomb, sympa et hautement gentil et une désinvolture d’enfant.

-       Je crois bien qu’il quittera les ordres après tes questions. 

Nous rîmes aux larmes. Elle avait cette manière de s’esclaffer en te serrant le bras tellement gentiment. C’était une enfant excitée par ma présence et je devinais en elle une immense sensibilité mais aussi une force et une obstination incroyables. Surtout l’obstination. Il ne fallait pas toucher à ses fabrications spirituelles. C’était ses proches. Je continuai à l’ébranler tantôt avec de l’humour tantôt avec de la brutalité calculée. Psychanalyse sauvage.
Et régulièrement, ces portes qui se refermaient. Même en pleins échanges.

-       Attends, je leur envoie un message codé. 

Et là-dessus, elle était totalement dedans.


Un jour, que nous décidâmes d’aller partager un quelque chose de rare sur les Toits de Paris, je la vis dans un état proche de la brisure du myocarde.

-       J’ai une fermeture des chakras ! me dit-elle. Il me faut un énergiticien. 

Elle était confuse, pâle. Elle haletait, faisait mine de gérer. Nous étions assise à une table un peu en retrait,  directement sur les toitures des édifices, j’ai cru à un vertige puis je conclus en mon for intérieur à une attaque de panique. J’avais sur moi un antispasmodique étant sujette, perso, aux caprices stomacaux et connaissant les attaques de panique dont j’avais souffert suite à un violent braquage. 

Je m’étais mise derrière elle, lui massant la tête. Elle s’en défendait mais je continuai sans un mot attendant l’effet du calmant. Il ne tarda pas. A peine remise, elle se lança dans une explication des dangers du pouvoir à distance. Je lui demandai gentiment de se taire prétextant une atroce migraine. En réalité, j’étais prise d’une vague émotive au vu de ce que j’avais saisi : elle souffrait de quelque chose de terrible et c'était la haute solitude. "

mercredi 17 juin 2020

Paname de toi, à la mémoire de M.A.







Lutèce est plus que jamais boueuse aujourd’hui
Tandis que Paris riait de nos pérégrinations.
Juillet, tu te dévêts sous mes rires
Enfant, heureuse de te retrouver un peu.
Une solitude désastreuse et que de châteaux en cendres.

Bel enfant, simple, assumant son être,
Femme obstinée en haine du jeu et du mensonge.
Ce fut tellement court.
Tu fus si en peine,
Solitude voulue et hurlements sourds.

Départ de détresse,
Départ de soif,
Départ de chagrin pudique,
Départ de tant de silences,
Remplis d’errance.

Tu as pour toi la beauté d’avoir été vraie.
Mon amie si seule.

mercredi 10 juin 2020

Massacre à la tronçonneuse au Centenaire de notre Commune, La Goulette







Aujourd’hui, 10 juin 2020, 7h du matin, un bruit assourdissant de tronçonneuse.
Au départ, nous avons pensé aux caniveaux, nettoyés l’été, des rats. Parce que ces dix dernières années, les rats de 3kg ont élu domicile en bord de mer. Pas que les rats. 
Les plages sont utilisées en bars été comme hiver, voire en espace d’exhibitionnisme et surtout en espace de deal. 
Si nous pouvons essayer de comprendre les frustrations des uns et des autres - sauf en matière de stupéfiants - nous ne voulons en aucun cas sacrifier notre environnement ni laisser le chaos s’installer dans notre Commune.

7h15, des hurlements. Nous sortons. Pourvu que ce ne soit pas le pire. C’est un pire naturel. Massacre d’eucalyptus centenaires, voire bicentenaires ou un peu moins par une équipe d’ouvriers non initiés, des travailleurs à la journée, peut-être. L’un d’entre eux, un contremaître, dit à HA, une riveraine dans tous ses états, qu’ils étaient une société privée qui agissait en partenariat avec la municipalité. Les ouvriers munis de leur tronçonneuse, n’y allaient pas par quatre chemins : un vrai carnage. Cela cassait dans tous les sens, pas le feuillage mais les grosses branches dans un boucan insupportable.

Un minimum de conscience de l’importance de la nature et ce bruit assourdissant sciait nos cœurs. Vrai.

Le contremaître avance l’argument taille. Or, la taille qui n’est pas l’élagage, s’arrête en mars. Les eucalyptus de la rue Dr S. à Kh-Mer n’ont jamais causé de dégâts d’autant que HA et nous-même avions pris la décision depuis ladite « révolution » de nous occuper, à nos frais, des arbres de notre rue, sur à peu près 100m du coin au coin : nettoyage, badigeonnage à la chaux contre les bestioles, désherbage, bacs devant chez nous et bougainvilliers plantés. 

HA a frôlé le malaise, une dame et pas une jeunette, investie d’une conscience écologique. La maire au téléphone ordonna l’arrêt immédiat de la casse; le mot exact.
9h du matin, nous sommes à la Commune de La G. Des drapeaux, du personnel en-voici en-voilà, des cafés, ça fumait à fond les poumons. A l’entrée, un écriteau bien visible à l’intention des citoyens : Interdiction de franchir le seuil de la Commune sans masque.
Le personnel qui s’affairait pour le Centenaire n’en portait pas, certains citoyens en étaient munis. Un employé à l’accueil semblait quelque peu gêné par notre présence : Centenaire oblige. 

« Nous ne serons pas découragés. » 

La maire au téléphone, Mme Limam, très diplomate, très correcte, nous écouta et réagit promptement. Nous allâmes au bureau de Mme Besma Maghrébi, chef de service Santé et Espaces verts. Des frictions au tout début, au vu de l’état limite dans lequel nous étions. Les choses se sont calmées après et l’accueil fut bon. Mme Maghrébi est ingénieur spécialisé, son discours est technique. Elle a du métier, 30 ans de municipalité. 
3h de palabres. Si Mme Maghrébi nous a largement prêté l’oreille, elle essaya âprement de défendre ses responsabilités. Nous avions continué âprement à exposer notre désaccord.

Pour Mme Maghrébi, les eucalyptus diminuent de la luminosité des lanternes la nuit - lanternes au fonctionnement intermittent - ce qui favorise les braquages, d’éventuelles chutes, une proximité avec les poteaux. Pour elle, c’est une intervention ciblée. 
Pour un employé sur place au moment du massacre, c’est sur la demande d’un citoyen. 
De nouveau, pour la responsable Santé et Espaces verts, il s’agit d’une taille. La dernière ayant eu lieu en 2017. Ce qui avait à l’époque conduit à une réaction de colère identique de la part de certains riverains.

« Arguments irrecevables », avions-nous objecté. Les grosses branches étant importantes et hautes. Aucun dégât n’a jamais eu lieu. 
La période de taille étant dépassée, casser des branches très épaisses, arracher du feuillage enlevaient tout ombrage bienfaisant dans un pays plutôt chaud. 
Les ouvriers tronçonnaient sans superviseur professionnel : un paysagiste dans le cas de figure - elle nous apprit que d’ordinaire, M. Houssine Mokhtar, médecin, directeur-adjoint de la Santé, accompagnait les ouvriers. 
Nous avions évoqué la nécessité d’impliquer le citoyen, de l’aviser déjà, en une sorte de démocratie communale participative pour plus de concertation. 
Nous avions rappelé à la responsable que nous payons nos impôts même si nous y allons nous-même vu que nous ne recevons plus d’avis. Et qu’en tant que contribuables, nous tenions à nous exprimer sur les dysfonctionnements, les passe-droits, l’agressivité à l’égard de la nature, Notre propriété à tous. 

Mme Maghrébi, dont l’accueil a été correct, dont l’écoute a été appuyée a essayé de nous sensibiliser à la charge de travail qui leur incombe, à l’incivilité de tous, aux innombrables problèmes, aux dépassements de toutes sortes. Nous la croyons, bien évidemment. Mais des solutions doivent être trouvées et fixées. Elle nous proposa d’assister aux réunions concernant l’environnement, le choix des œuvres sculpturales de décoration. Et nous fûmes d’accord. 

Échanges qui ont des chances de mener au consensus. On verra bien, nous ne lâcherons pas. Accueil correct et humain. Jargon de spécialiste : taille, désherbage, élagage, débrouissailleuse, camion grue, nasse … La dame connait son métier et c’est très bien.

Néanmoins, nous avions noté, comme souvent par ailleurs, un décalage énorme entre le discours et la bonne foi, dans le cas de figure, des professionnels et l’inefficacité, si ce n’est la totale incompétence, des exécutants.

Pourquoi nos Communes ne font-elles pas appel à des paysagistes sur le terrain ?
Pourquoi le paysagiste responsable n’est-il pas à chaque fois sur le terrain ?
Pourquoi les Communes ne briefent-elles pas dans les règles exigibles leurs employés et leurs ouvriers ?
Pourquoi le citoyen n’est-il pas informé des mesures municipales ? Nous payons bien des impôts.
Pourquoi la Commune de La G. abat-elle des arbres, sans préjudice aucun sur personne, quand notre plage est infestée de rats dodus, d’immondices, de lanternes grillées et de crevasses géantes de l’asphalte et du bitume ?


Cette lettre s’adresse au Ministère des affaires locales, à la Commune de La Goulette, aux associations de Protection de l’environnement, aux écologistes, aux riverains de Khereddine-Mer, aux citoyens sensibles à la nature et qui s'attellent à la défendre.

Seule la société civile, les agissants tous domaines sauveront ce pays qui va droit à la banqueroute tous niveaux. 

Un seul prédicat : A G I R.