mercredi 15 janvier 2020

A l'Encre du désir, IX





Salvator ne connait pas Satia, pas très bien du moins. Il la voit de l’extérieur et ne focalise pas sur son être profond. De toute façon, il n’y a ni le temps, ni le lieu. Or, Satia est fondamentalement un être profond et une existentialiste pure dans l’acception sartrienne du mot, mais pas que.

Comment peut-on jongler avec les airs du désir sans liberté totale ? 

Comment peut-on aspirer à la félicité, avec une faune qui, sans réflexion aucune, sans compréhension minimale, juge et convient trivialement, qu’un tel est « proche de ses sous » parce qu’il pense sa vie et vit sa pensée ?

Comment peut-on avancer à deux, quand l’autre claudique ?

Pour Satia, il n’y a de vrai que l’autre, le geste vers l’autre, avec une exigence unique : saisir, sentir et construire.

L’humain n’a de valeur que dans la sensibilité, la réflexion en solo, dénuée des préjugés de la petite bourgeoisie apathique, réservoir d’un condensé de bêtise immuable.

-       Non Salvator, le train n’est déjà plus là. Admire l’étendue marine, peut-être que le Beau sera puissant quand nos faisceaux regarderont la même voie salée, fonds de vie, d’énergie, de renouvellement et d’imaginaire. Je hais le commun.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire