mercredi 1 janvier 2020

A l'Encre du désir, IV







Il était une fois, un homme et une femme qui vécurent pas assez heureux, eurent un enfant à la sauvette et se séparèrent rapidement. Ou peut-être vaut-il mieux dire : Il était une fois, un homme et une femme qui se firent beaucoup de mal et continuèrent sous le même toit dans une cordiale détestation réciproque. Ou encore : Il était une fois, un homme et une femme qui se croisèrent à peine, souffrirent chacun de son côté, n’eurent point d’enfants et ne trouvèrent aucun moyen de redémarrer leur vie.

Il y a moyen de multiplier les situations quasiment à l’infini. L’essentiel étant de dire le réel. Parce qu’il n’y a ni prince charmant, ni Blanche Neige et encore moins la fée Clochette.  

J’ai 40 ans, un petit peu plus quand même et, je vis seule. C’est triste, mais pas tous les jours. Les soirs de fête et les jours de déception ; des siens. Je déteste le mensonge et l’hypocrisie, ce qui réduit considérablement les opportunités de vie. Sauf que je déteste aussi, encore, la gloutonnerie et les situations artificielles. Que reste-t-il au final ? Pas grand-chose. Alors tant pis.

J’ai aimé très jeune, longtemps, un homme qui dut, pour me plaire se priver de moments de lâcher prise. Il était H24, beau, propre sur lui, bien sapé et lumineux. C’est insupportable. Je le dis aujourd’hui, parce que j’ai un peu plus de 40 ans, même si je continue à toujours me soigner, au plus près du corps, du visage, de l’aisselle droite, de tout. Même si je ne prête l’oreille qu’à la brillance de l’esprit. 

En fait, très tôt, j’ai décidé que rien de ce qui n’était pas extra-ordinaire ne m’intéressait. Je m’appelle Satiana. Satia pour les intimes. Et je suis en souffrance.

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