lundi 31 décembre 2018

Un goût de Drus au bout de ma plume


Le 31 décembre 2018

I.
Le dernier livre de l’année à la main, je humais tout ce que je pouvais humer. La musique me parvenait de loin, toute en profondeur. J’aime de plus en plus la Grande musique. De la teneur et puis la voix suave de la Diva, des complaintes et de la sensibilité exacerbée. Personne, je crois, n’a mieux chanté l’existence, la mort et l’amour.

Lire, s’imprégner, se nourrir aux sons lointains de ces complaintes, rien n’est plus prenant que le Livre, des plages de sens, des rivages entrevus, de l’eau. Boire à insatiété de cette matière intelligente et nourrissante jusqu'au prochain parchemin.

Lire et puis écrire et transcrire l’indicible.


II.
Nous sommes tous des enfants, à vouloir voir, regarder, boire et rêver. 
Bel, 72 ans pleurait son père parti il y a 50 ans, là où tous les deux sont nés, sur cette terre, à cet endroit, face à la Mer.
Il le pleurait en silence, de grosses larmes, la voix entrecoupée et la nostalgie de tout, dans chaque phrase. Martine l’écoutait pour la millième fois, le couvait, le suivait, connaissait la cadence. Elle le suit depuis plus de 40 ans dans ses pérégrinations d’enfant sans parents. Son homme, celui-là même qui lui donnait l’opportunité de vivre et de croire en l’éternité. La mort peut venir quand elle veut qu’on est dans l’oubli de sa violence. L’Autre, de notre choix et de notre désir.



III.
Les vœux de toutes sortes se bousculent au portillon. Réseaux sociaux, téléphone, émoticônes, musiques, chansons, prières. Nous sommes des Angoissés de l’Existence et nous voulons donner une charge à ce que nous mettons en route, à ce que nous avons confectionné … Que la nouvelle année nous emplisse de vie, qu’elle nous préserve, qu’elle nous insuffle de l’amour … 

L’Etre humain est si seul dans le monde, si fragile et si puissant. L’amour seul donne à la vie sa raison d’exister. Et le Faire, la Praxis.



IV.
Je pense à Drus. Voilà qu’il est là, qu’il doit vivre et surtout exister. Drus si clair mais aussi si complexe. Ce n’est jamais facile un personnage d’autant qu’il a en lui plusieurs entités. Drus m’obsède et je dois pouvoir l’intégrer vraisemblablement. Un Drus empli de vie mais à la sauvette. Un Drus parlant dans le silence de facture sociale. Un Drus fougueux symptomatiquement. 
J’ai un goût de Drus au bout de ma plume, un goût prometteur pour une écriture complète. L’écriture complète est l’espoir des prochains jours, dans un environnement déroutant. Drus, un personnage phare en gestation ontologique. Qu’il puisse s’intégrer dans mes fragments exigeants.

C’est hermétique, je sais. Mais la lecture est un décodage. Bonne année de vie Drus.



samedi 29 décembre 2018

Ce fut le trimestre de Drus, un être de coeur ...


Une nouvelle année et des résolutions, il faudra juste les mettre en pratique. Ce n’est pas rien.
Je combattrai encore et encore pour mes droits.
J’agirai à mon niveau sur ce pays si beau et si lâché.
Aimer nourrit son être. Aimer est un objectif existentiel.
Je me tiendrai toujours du côté du Beau, du sincère, de l’Intelligent et de l’atypique. Je hais l’uniformité.
Drus, personnage phare de mon récit fragmenté, je veillerai sur toi, le cœur palpitant…
Mes trois chefs-d’œuvre, je vous ai dans la peau. Je vous ai ciselés à la détermination de mes flancs et de mes connexions neuroniques. Vous êtes les chemins dynamiques d’une union insensée mais tumultueuse, pied de nez à l’inertie. Ma moitié de Dad fois trois.
Passer à la publication papier avec un retard de plus de 25 ans – bon je ne suis pas une pyramide non plus, svp ! – Ecrire et puis écrire et enfin écrire. Une respiration et puis du rire naturel à la clé.
Nounouet dit être fascinée par mon univers et moi je suis fascinée par la capacité de l’Etre à faire les choses. Je sais jongler avec les bulles du bonheur, les éclats de rires, la mousse de vie. Parce que sans mousse l’Existence n’en est pas Une. Je vais vers un rivage inconnu, j’y resterai pour peu qu’il soit moussable.
Créer et puis créer jusqu'au bout tant que les molécules ne se gâtent pas.
Que du bonheur à vous tous !



mardi 18 décembre 2018


Claire a écrit sa lettre à Drus et moi j’ai pris des probiotiques. Une amie fine et intelligente m’appelle et me dit que c’était vraiment dommage que je sois la seule à comprendre ce que j’écris. Souvent du moins. Je lui explique que j’écris un récit en fragments, celui de Claire, Enest et Eva, Drus aussi qui vient de les rejoindre et qu’il faudra le lire dès le début. Je lui dis aussi que l’écriture explicite ne m’intéresse pas toujours et que le lecteur a sa part à jouer. Elle voulut savoir plus et je lui fis quelques confidences. Claire n’a pas le profil pour ce genre de relation, elle était bien trop droite et Drus, qu’elle aimait, tirait profit d’une double situation. C’est que le départ d’Enest l’a beaucoup fragilisée. Mais non, elle savait quand même se reprendre. Et rien ne pouvait la retenir que la clarté dans les liens.
Cela fait un moment que je n’ai pas visité ce trio et avec l’arrivée de Drus, les choses se sont compliquées. Ce soir, je vais au cinéma, A star is born, on verra bien. Divine et P.d’A seront là. J’ose espérer qu’avec elles, il n’y aura jamais de subterfuges. Claire déteste les imbroglios et de perdre son homme l’a beaucoup réduite. "Drus, Drus, ce n’est pas possible, lis de près, les lectures sont multiples."

Lettre à Drus


Que voudrais-tu aimer de plus que tu n’aimes déjà pas ?
Pourquoi ne vois-tu pas le canevas de l’autre côté de l’espace ?
Et si, à mon tour, je construis un triangle ?
Drus, Drus de mon cœur et de ma colère,
Ton espace d’homme est trop étroit
Et dans cette exigüité
Je suis bien trop démesurée.

Sur l’île de coton, il ne peut y avoir de travestissement,
Et le canapé de la vérité hait l’entrecroisement.

La Mer est à moi
Ne l'oublie pas.

Claire XXV, Au summum de son être profond.










samedi 8 décembre 2018

Un bout de ciel bleu à travers les moucharabiehs ...


La vie, c’est se mettre de travers dans son lit, fenêtre ouverte et, à travers les moucharabiehs, se gaver d’un morceau de ciel et y voir une pluie d’images.

Je la vois, de dos, s’activer, un long rouleau fin aux mains, affiner jusqu’à n'en plus finir une pâte de semoule et de sucre qui embaumait. La Madmouja de mon enfance que je détestais alors, de la détestation de l’enfance des bonnes choses. Il la fallait légère, légère, légère … Et la main de SBelk, seulement la sienne. Et c’était vrai. Et puis, l’odeur de la friture au beurre léger et puis la préparation des pistaches, noisettes, noix et pignons grillés et puis les dattes dorées fendues et inspectées et puis le sirop de sucre à la fleur d’oranger et les petites serviettes brodées et toute cette odeur du bonheur léger.

Je le vois, lui, avec tout l’attirail du rasage, le blaireau, la mousse fraîche, le rasoir, la tête penchée à s’inspecter au son de la musique matinale et "le collier de la vie dans le creuset du cou !"
Cinquante ans, les hommes n’aiment pas beaucoup cela. Et l’andropause - pourtant d’un temps - pour peu qu’on n’en devienne pas fous, était taboue. Encore aujourd’hui d’ailleurs. Un phénomène de précipitation dans la tête. Vivre, vivre, malmener, se confondre, re-malmener, aimer ici et là, partir et retourner … Un moi en déroute pour causes de peur, d’âge, de vieillir, de défaillir, de se sentir piégé, d’aimer, de haïr, d’expérimenter, de regarder, de tout boire des yeux, de les avoir écarquillés, de ne plus savoir, de perdre la tête … 

« Aie, aie, aie, j’exècre la fin de toute chose ! »

Et la musique entraînante, envoûtante, des notes qui vous emportent loin dans un je-ne-sais-quoi ontologique vertigineux qui n’a d’égal que l’angoisse existentielle.


Je le vois s’extirper des infos pour aller vers elle, s’allonger sur leur lit, la regarder avec des yeux contenus : tu es ma Déesse, viens un peu là, laisse-moi te regarder. Des regards et encore des regards, des invites …
-          « Tu sais, Mahmoud Darwich, sur le chemin du retour vers sa Palestine après des années d’exil, a trouvé la route si belle qu’elle en a presque éclipsée l’arrivée … »

"Je voudrais venir, venir, vers toi et puis arriver. Je souhaiterais y mourir. »

Ce fut fait.



Je la vois assise sur cette immense terrasse, l’air marin lui rafraîchissant l’esprit un quatrième Baileys à la main, en bikini, dorée de toute part, riant de mille choses confuses dans sa tête, mille choses.

-          -  C’est bien plus que de la glace, tu sais !

Elle riait, riait de ce bonheur rare de ceux qui s’aiment sans arrière-pensées, sans détour. Aimer pour aimer et pour s’aimer à l’infini.

L’existence est faite de quelques bonheurs intenses et après cela, des tentatives pour réunir le maximum d’atours pour y parvenir de nouveau. Entreprise gigantesque mais ontologiquement enivrante.


Une pluie d'images à travers les moucharabiehs de l'existence, d'un bout de ciel bleu.


lundi 3 décembre 2018

Billets d’humeur



I.
L’ultra conservatisme existe dans notre pays et pas uniquement chez les islamistes. Il existe aussi chez des personnes  qui ne souffrent pas  la liberté et celle des femmes notamment. C’est un conservatisme qui se confond avec un caractère de refus et d’obstination de toute manifestation de liberté, du ton, du regard, du corps. D'anciens remous de jeunesse non résolus. Il y a chez ces personnes une détestation du corps. CQFD.


II.
" Tu seras la femme du restant de ma vie, la plus accomplie, lui dit-il. Je te vénère comme jamais un homme n’a vénéré une femme. Je veux être ton homme, celui qui sera toujours là pour toi, corps et âme."

Entendre cela et mourir, se dit-elle.

"J’aime ta longueur, ton calme et ton équilibre. J’aime tes bras sûrs et rassurants. Tu es rempli de souffle de vie et c’est tellement précieux.  J’aime ton odeur, le bleu de tes atours, ton rire prompt et la passion de ton être."
Elle lui dit tout cela à la force de son regard, ses bras noués autour de sa taille.


III.
La jalousie, du venin à degrés divers. Jalousie de ta personne, de ton être, de tes propos, de ce que tu dévoiles … Une méchanceté à l’état pur. La jalousie est un sentiment humain gérable. Réfléchissons et n’agissons pas impulsivement.  Nous avons toujours quelque chose que l’autre n’a pas, notre personne précisément. Soyons respectueux.


IV.
Elle regarde la vidéo, son cœur se serre et elle pleura. Longtemps.
Est-ce du goût ?
C’est sûrement de bonne foi, il y a des sentiments vrais. Mais elle n’aime pas cette sorte de rétrospective.

Qu’il puisse durer, se mouvoir, regarder, voir, rire et tellement Etre. Etre avec cette légèreté, ce rire coquin et cet amour de vie, cette soif émotionnelle : belle personne lumineuse de simplicité.

Promesse de pensées, promesses de souffle, promesses de regards à charges ontologiques.

dimanche 2 décembre 2018

Je voudrais tant ...

Je voudrais tant en t'accueillant parvenir au bout de l'immense étendue de ma soif de toi.

Je voudrais tant en t'accueillant me remplir de toi jusqu'à ne plus pouvoir.

Je voudrais tant en t'accueillant te vouer mon être total pour des images de nos élans.

Images vitales qui combleront le silence à venir.

Toi mon souffle nouveau, mon être renaissant, une longueur que j'aime à fondre de toi.





samedi 17 novembre 2018

Exister, René et le vivre-ensemble


I.
Quel intérêt trouve-t-on à l’existence sans tendre la main vers l’autre, sans prendre part à la configuration sociale, sans marquer êtres et moments de ce don de soi qui existe en chacun de nous pour peu qu’on prenne le temps de regarder en notre for intérieur, pour peu qu’on fixe l’humain comme priorité absolue ? Oui quel intérêt ? Notre vie n’a d’intérêt que par l’implication sociale, que par l’action en faveur de l’autre. Je n’invente rien, l’existentialisme est le seul chemin qui vaille.


II.
René Trabelsi , ministre du Tourisme, heureuse que ce soit lui. Je sais son amour de notre pays et je lui fais confiance. Le vivre-ensemble est une priorité. Ici mais aussi là-bas. Les confessions ne m’intéressent pas, je ne suis pas au Moyen-âge et je ne cesserai de m’étonner du poids, de l’importance et de la violence concédés à la question religieuse. L’Humanité seule compte. Est-ce trop vouloir ? Ou le monde a besoin de motifs d’hostilités, de conflits, de guerres, de morts et de décapités ? 
L’Humain, c’est moi, toi, lui et tous les autres. Des êtres qui viennent au monde pour y mourir. Ce n’est pas notre fin qui m’intéresse mais le parcours de chacun de nous. Attribuer à notre tronçon un objectif phare : la santé pour ceux qui souffrent ou du moins le sourire. Le bonheur pour l’autiste tel que lui le sent, le savoir aussi. Le geste chargé de sens pour l’égaré de l’entendement. L’amour pour les cloués au lit, le rire et l’espoir. L’aide au silence du dénûment, sociale et politique. Et tellement d’autres engagements. Nous n’avons rien inventé. La vie n’a de sens que dans l’engagement, la praxis. Par la parole, le geste, l’action concrète. Autrement, nous sommes des vers de terre pressés d’arriver. Oui des vers de terre et rien d’autre.

jeudi 15 novembre 2018




I.

Je cours après l’immortalité un citron à la main …

Chacun son moyen de lutte. Moi c’est le citron. Dans la baignoire, sous la douche et même en mer. Se frotter avec du citron vert est une garantie de longévité à défaut d’immortalité. Et puis, non, l’immortalité ne m’intéresse pas, c’est juste une touche mythologique pour se sentir dans la cour des grands. Ma benja se plaint d’un petit bouton, j’accours avec le citron. Une cicatrice ? Une mine terne ? Un coup de blues ? Un manque d’inspiration ? Le citron est infaillible. Un geste de vie en réalité qui vous fait croire que vous maîtrisez les ficelles de l’Ontos. Etre, être au monde. Rien n’a autant de vérité que la vie, absolument rien. C’est la seule chose que nous possédons avec des hauts vertigineux et des bas lamentables. Je lui ai trouvé une arme, le nectar jaune vert. J’aime à croire que je gère la vie, la mienne et celle des miens avec du citron. Et j’adore le citronnier, compagnon fidèle de nos vieilles maisons, fier, droit, purifiant et vivifiant. Une partie des miens, le compagnon végétal. 


II.
Seriez-vous une espionne du cœur ? lui dit Jean-Michel. Un talent rare que vous lui prêtez là !
Je crois que la solitude et la lecture, la réflexion permanente vous dotent d’un regard acéré, un regard de voyante. La douleur aussi et le déchirement. Rimbaud fut un déchiré du désir et le plus grand des poètes voyants. Le désir, parlons-en. Si Eva n’en a jamais fait un tabou, si le désir est le vecteur central de sa vie, Claire, elle, passa la sienne dans la gestion de sa personne. Bien sûr, dans son intimité, dans ce qu’elle jugeait être digne d’elle, elle était fougueuse, elle était vie et amour. Il fallait que cela soit son homme pour qu’elle baisse la garde, pour qu’elle lève un regard chaud vers celui qui était le sien.
Enest, Eva, Claire, les Oubliés de la grande Histoire reviennent à l’Etude , son espace de création. Des enfants délaissés et une forge cadenassée. La clé était égarée et la porte du cœur s’ouvre à nouveau. Non, lui dit-elle, tu ne seras pas juste celui qui va tenter de pallier. Tu es plus que cela. Un air nouveau et une belle sincérité. Pourtant le chemin est chaotique, pourtant le silence est insupportable. Une maladie que le silence des êtres qui s’aiment. L’Ontos a fini par accaparer, par siéger. Jusqu’à quand ? se dit Claire. L’homme de sa puérilité s’était égaré, enserré dans des filets peu cléments, durs et inhumains. Son profil d’homme est toujours là, un taiseux mais chaque mot est un condensé de vérité, de liberté. Oui, le silence est un mal rongeur.

L’espionne voit aujourd’hui une belle clarté, une haute clarté, un rire sain et un désir beau. Pour tuer Claire, il faut du courage et de la générosité. Elle le regarde dans les bras de cette île de coton, cet espace de lumière, de végétation domptée, une douceur et de la fougue. Un frère d’idées, de principes, un être de dieu, lui, parce qu’il l’est resté. Pas elle mais elle en garde un souvenir de grande affection. Perdre dieu c’est au-delà de perdre un proche ou c’est pareil, elle n’en est pas sûre, là, de suite. N’empêche, quelque chose d’ancien remonte à la surface, une sérénité, cette entité-là n’est pas entamée des sens, elle porte en elle un calme existentiel.

Cela vous remue et vous agrippe. Il lui a parlé de cette bulle dans la tête qui avait soufflé d’un coup, une bulle gratuite, subreptice et voilà que l’espionne se met à trembler. Non, pas lui, c’est un don de son dieu, son dieu à lui, si beau et si prompt. Elle aime à le penser et soufflera sur tout projet de bulle perdue. Il y a des êtres qui méritent tellement d’être aimés, il en est un. La passion n’est pas faite pour tous et il en sera paré. Long, tendre, fougueux et prompt à la vie.

-    " A toi Drus, dieu du calme, du rire sain et de l’espoir, je promets passion et sincérité. Etre de bonté et de don de soi, tes attributs ont pu éveiller l’élan vital sans lequel nous sommes morts. Hauteur d’élégance, de tendresse et de vérité, que je puisse t’habiller de mes rêves les plus fous." Lettre à Drus, Le tendre Vaillant, Souffleur de vie.


L’image contient peut-être : une personne ou plus










dimanche 4 novembre 2018

Tout dépend de l'âge que j'ai


Après-midi plaisant avec Norita qui a dix ans de plus que moi et qui professe toujours, elle adore, dit-elle. Moi je n’enseigne plus et je m’occupe de pédagogies innovantes. L’autre jour, échanges houleux sur le beylicat et un interlocuteur de choix, un parent mais il ne le sait pas, avec lequel je suis en opposition diamétrale, me dit que l’école ne m’avait pas appris cette grande page de l’Histoire de notre pays et que j’étais trop jeune. Merci M. Chelly, j’ai adoré. Tout à l’heure au téléphone, Syem et moi discutions à bâtons rompus de la solitude, du deuil, des enfants… Nous avons le même âge et le problème ne se pose pas d’autant que sa tante a trouvé la solution : elle ne compte pas les nuits, elle dort. Elle a raison.
Avec Lili, le jeu consiste à deviner. Plus jeune ou moins jeune que X ou Y ? Et là, je dégaine Képler II. Parce qu’une année fait dix-huit mois dans ma théorie. Bien sûr. Et pourquoi pas ? Il faut savoir adapter les choses à son goût. Tout sauf mon ami EEB qui me dit méchamment : je peux très bien tirer un extrait de naissance et il a fallu lui dire que ma cousine germaine au second degré a le même prénom que moi et que son père a le même que papa. Le pire est mon frère qui me rappelle toujours qu’il est certes mon aîné mais finalement de peu. Avec lui aucun moyen de se défiler. L’idéal c’est ma différence d’âge avec mon aînée, vingt ans, et voilà qu’elle décide d’effacer sa date de naissance des réseaux sociaux. Merci Divine, je t’aime. Et nous avons le même souci. La cousine de maman, grand-mère précoce me dit un jour : finalement nous n’avons que huit ans de différence d’âge, c’est rien. Neuf, rectifiai-je et puis après trente ans un an fait la différence, tu sais. Non mais !
Ma date de naissance sur fb est juste sublime, il n’y a que moi qui la vois et elle me convient parfaitement. Juste un jeu d’une décennie. Alors la mairie, avec la préposée qui est un peu dure d’oreille, c’est assourdissant : DATE DE NAISSANCE ? Je rentre les paumes rouges. Je me souviens aussi de cette pauvre femme, dans ce bahut de corruption bâti : vous êtes née en 2000 ? Ha ha ha … Oui mais je suis bien plus jeune que vous qui êtes, en réalité, à la retraite, quelle chance !
Et après ? Et puis quoi encore ? Il me reste des années de travail moi ! Et ma petite a besoin de moi, elle vient d’avoir 18 ans ! Oui, j’ai inventé Képler II. Je suis plus jeune que beaucoup et mon aînée, je l’ai eue à vingt ans. Fichez-moi la paix.

Ma tante, que je puisse la garder, me dit toujours et depuis quelques décennies : ma fille, tu es au bel âge ! Merci tata, oui la beauté est éternelle. Enfin c'est presque vrai.



samedi 3 novembre 2018

Billets d'humeur : Ontos, Mon pays et L'obsession du bonheur



I.
Les possibilités ontologiques s’imposent et puis agir devient vital. Pour soi, cette fois-ci. Dans ce qui Est, il y a ma marge, ma volonté. Il y a surtout cela. Et aujourd’hui, voltiger me paraît opportun. S’emplir les narines et les poumons jusqu’aux confins du sourire existentiel.

Un jeune ami désapprouva une de mes publications : un défilé ridicule de vêtements pour hommes complètement immettables et remarqua dans les commentaires de mes amis un soupçon d’homophobie. Il évoqua la masculinité toxique et cette image du mâle dominant qui continue à faire des vagues et qui est si chère au monde arabe. Nous échangeâmes en privé pour lever l’équivoque.      
 
D’abord, le fait que la tolérance se décide et se cultive. Je peux ne pas supporter les odeurs de cuisine de mon voisin de palier, ce qui ne m’empêche pas de le saluer et d’être courtois (Claude Roy ). La tolérance n’est donc pas innée dans des sociétés – la majeure partie – qui ont très tôt voulu uniformiser les pratiques et attribuer à la sexualité le rôle majeur de la reproduction et de la perpétuité de l’espèce. De même, la différence est rarement bien accueillie particulièrement dans les sociétés conservatrices, fermées et soumises à l’autorité. L’étranger faisait peur et continue à faire peur. Sa liberté est une source d’inquiétude et souvent il doit soit obtempérer soit partir. Ainsi en est-il aujourd’hui des migrants cantonnés dans des ghettos, séparés de leurs enfants afin que ces derniers soient pétris au moule du pays accueillant. Et cela ne fait que commencer puisque nous allons vers de plus en plus de réfugiés climatiques et de déplacés.

La tolérance est une décision personnelle qui découle d’une conception de la liberté, réfléchie et assumée. Si la masculinité toxique existe, si la féminité précieuse a encore de beaux jours devant elle, si l’homosexualité affichée n’étonne plus du moins dans les pays où les droits humains sont respectés, nous notons souvent dans le milieu aseptisé de la mode l’émergence d’un genre nouveau asexué, hagardisé, sans âme, une sorte de condensé de névroses nées de rien mais qui constitue l’être « fondamental » de ce genre nouveau, l’être total, un abruti. Mode spectacle, théâtre absurde, vaudeville creux, passants dénaturés, « êtres » difficilement classables …  



II.
Mon pays s’enfonce dans l’ignorance tous les jours un peu plus. Il fait bon y être idiot, y être égaré, y être sans plans d’avenir, y être sans réflexion consciente. La matière fondamentale de beaucoup d’entre nous est la crédulité et l’attentisme. Attendre qui ou quoi en fait ? Et voilà que pour beaucoup le travail sous la dictature est autrement meilleur et que l’atout principal de la dénommée « révolution » de 2011, la liberté d’expression, en l’occurrence, n’est synonyme ni de travail ni de dignité humaine et encore moins de projets à l’intérieur du pays de nature à propulser les régions pauvres, à créer une dynamique économique et à résorber au moins partiellement le chômage. Nada. Le pays en lambeaux est entre les griffes d’opportunistes de tout genre. Et c’est tellement facile de se vêtir du manteau de la religion pour faire valoir ignorance, bêtise et stupidité.
L’essentiel c’est d’arborer voile et barbe. No pasaran.



III.
Le bonheur comme objectif suprême, est-ce vraiment vital ?
Le plus déstabilisant de ce qu’on peut vivre c’est le mirage de ce qu’on confond avec le seul bonheur possible. Lui, elle, cette chose, ce lieu… Il y a comme un emportement et une oppression thoracique, quelque chose d’épique … Je le veux, je la veux, c’est le prix de mon bonheur, le seul. Quelque chose d’obsessionnel, je ne serai bien qu’en obtenant l’objet de mon désir. Le temps prend une autre forme et a désormais une autre notion. Plus l’objet de mon désir m’échappe plus je focalise dessus et plus je n’ai plus rien d’autre en tête. Une incapacité à fixer mon attention sur autre chose. Je le veux, le cherche, l’attends, l’espère. Obsessionnel, chavirant.

A quinze ans mais aussi à cinquante ou plus.

Mais est-ce le bonheur ? Forcément le bonheur ? Le seul ? Bien sûr que non mais je suis en dehors de tout rationalisme, esclave de mes émois, de mes obsessions et de mes certitudes présentes. De toute façon, je ne connais que le Présent, le seul présent.
Le bonheur m’est indispensable, l’amour. Je n’ai pas lu Claude Olievenstein, L’Homme parano, et heureusement. L’amour a quelque chose d’insaisissable mais de vivifiant, quelque chose de difficilement cernable mais de fort qui agit sur le souffle et le corps. Et c’est dans un moment d’intensité pareille que l’Ontos devient dictature à quinze ou à cinquante. 

A quinze parce qu’on n’y peut rien et à cinquante parce que la vie est tellement passagère.   



IV.
Une dimension folle.
Un Monsieur digne de cette dignité de ceux qui parlent peu et qui n’ont jamais saisi le gratuit, la fatalité.
Les mots deviennent alors des perles rares à la signifiance éclatée.
Et les gestes, lourds, lents, poignants, chercheurs, des instants de vérité pure et de passion.
Un ténébreux, aux sourcils épais, à l’âme ébréchée et au cœur d’enfant aimant.
Les yeux écarquillés.

Une rose, la plus belle, vermeille, sur ta stèle précoce.




lundi 6 août 2018

Demain sera un jour d'énergie

"Je ne sais pas si je vis à la bonne époque, au bon endroit. Je ne crois pas. Pourtant j'aime mon pays, ma mer et le bleu de mon ciel.

En ce moment, je me trouve tellement seule, avec mes livres et ce besoin d'écrire.

L'univers de mes lectures est d'une beauté presque indescriptible, un univers que nous devenons rares à connaître : 45 et 46, les grands mythes revisités, l'homme dérouté et son besoin de croire de nouveau en l'Humanité, l'engagement et l'époque des grandes idées, militer aux côtés des Algériens pour l'impossible libération de leur pays par un colon fou du Petit-Paris ...

Un théâtre de l'absurde où l'homme disloqué veut à tout prix se reprendre et de nouveau se relever dans la dignité ...

Plus tôt, et dans la 1ère moitié du XXème siècle, cette mouvance, d'abord en colère, qui rasait tout artistiquement pour recréer et reconstruire. Tout mêler dans "le dérèglement de tous les sens" et produire des associations inhabituelles pour porter l'art, la sculpture, l'agencement des choses à la dimension artistique la moins classique et la plus interpellante.

Et puis tous ces fanas de la plume pour qui l'existence ne se peut mener sans les émois de l'écriture. " Ne fais rien d'autre dans la vie que ça : écrire." disait Queneau à Duras.

Je me sens seule dans cette époque pressée et laide de vacuité idéologique et intellectuelle. Ou peut-être suis-je au cœur de quelque chose que l'Histoire rehaussera ? Ces siècles passés que je me suis délectée à suivre, à saisir, à recouper ... Ce XXème si cruel et si puissant, si haïssable avec les pires génocides et si grand avec ces défenseurs de l'Humain et du Juste.

Je me sens seule à vouloir lier le présent au passé, à vouloir assouplir le présent au vu du passé sanglant et cruel des hommes.
Les mêmes erreurs, le même séparatisme avec en sus l'amour malade de la matière. Toujours plus fort, toujours dans l'écrasement du faible, toujours dans la détestation de ce qui n'a pas de valeur marchande.

Notre époque est-elle encore celle du livre ? Nos enfants sont-ils des enfants à l'imaginaire élargi par les récits ? Nos hommes et nos femmes s'aiment-ils toujours autour de textes phares, de textes d'amour, d'oubli et de rêve ?
Le mot dit, chanté ou transcris agit-il toujours comme une senteur marquante, future empreinte de notre mémoire ?

Époque laide, de violence idéologique, de retour à un besoin de soumission cyclique. Époque folle d'exploitation de l'ignorance de M. Tout-Va, être économique à commander, à faire avancer, à utiliser, à jeter ...
Époque de nuisances sonores, de mots creux, de personnes jetables et d'écrans aliénants où pour arriver, il faut obéir, ne pas réfléchir et abdiquer sa liberté.
Quelle liberté ? Qu'est-ce la liberté ?

Suis-je au creux d'une mobilité aveugle dont le mouvement est juste une animation ? Un réflexe de vie dénué de réflexion ?
L'Homme est fou : vérité de La Palice mais sa survie est en lui, dans l'usage de ce qui fait de lui un être de génie, son génie précisément. Est-ce le choix des gouvernants ?
Suis-je dans le creux d'une mouvance folle, éclatée qui ne me laisse pas voir celles-là et ceux-là qui œuvrent là et là-bas pour l'avancée de tous ?

Pourquoi les Voix de la structure et de la restructure sont-elles inaudibles ? Pourquoi un élan de tous n'est pas perceptible ? Est-ce la torpeur estivale ? Serait-ce l'oubli des Hommes des dimensions humaines, intelligibles, esthétiques ?

Une solitude de la tête qui vous rend fades les lumières, qui vous les rend insupportables car encrassées de poussière.

Demain sera un jour d'énergie. "

jeudi 2 août 2018

Regard d'outre-liens


Dans les murs nus de ce qui fut palpitant de Souffle et de Création, la demi-mesure n'a pas sa place.

Parce que la Passion s’est imposée d’elle-même comme seul vecteur de vie, aujourd’hui, le silence habille l’Espace, de mots et d’images.

Un choix que de taire une Voix de fulgurances nantie.

Belle musique que la tienne, insolente, fougueuse,
Des notes de désir parce que le Temps s’impose.

Et parce que le Temps est court
Le rire est un projet explosif

Accorder des pas, entonner encore la vie,
Bel ouvrage !

Si ce n’est la chute.

Rappelle-toi, l’Ontos.


















Mes chers Compatriotes, suivez-moi !



I.

Regard scrutateur, curiosité affichée, animosité aussi.

- Ecole étrangère pourquoi ? dit-elle d'un air rageur.


Elle se dirigea vers sa collègue, lui murmura quelque chose, l'autre leva la tête, pesa rapidement et se détourna aussitôt. 

Elle n'avait pas l'intention de considérer la demande ni l'attente de la jeune fille, 17 ans fraîchement bachelière.






II.

Réception, tickets de passage, des sièges d'attente. Une organisation visible. Quelques citoyens en tongs, un tout jeune homme en short ... 
Rien d'insupportable a priori ...


Au guichet, un préposé s'informe : numéro d'affiliation, noms, profession ...

La routine. Mais des regards lourds, du rire inexpliqué en direction de ses collègues à d'autres guichets. Ignoré.


Et puis, d'un coup, fusent des questions personnelles : comment ? Autant d'années ? Pourquoi ?


Le cœur bat plus fort et la tension monte. 


- Pourquoi cette familiarité svp ? Les yeux probablement tout rouges.





III. 

Au pied du Palais, un Bureau de Poste, guichet, un employé, désagréable d’emblée, sans raison aucune.
Vous le regardez, ticket en main, il est vacant. Il recule sa chaise à roue, cigarette aux doigts.

Je suis en pause.

Il ne l’était pas, décide de se mettre en retrait en vous voyant, il ne vous calcule pas. Il allume sa cigarette.

-       Non, vous n’avez pas le droit de fumer. C’est une administration.

-       Cela c’était avant.

-       Vous éteignez svp, vous n’avez strictement pas le droit.

Il l’éteint, se baisse vers son collègue et lui suggère à voix haute de se joindre à lui en pause, hilare, l’œil allumé. Il l’ignore.




IV.

Ministère, absence de six jours dûment justifiée, amputation d’une partie du salaire.

Investigations : adresse incomplète durant le congé. Après vérification, adresse complète, faux !

Palabres …


 « Formulaire rempli en français ! »


« Formulaire dans les deux langues et je remplis en français depuis 20 ans ! Il y a un problème-là ! Aucune circulaire ne l'interdit. »

Colère, revendications …

Ce sera corrigé, là, il est en voyage de noces, à son retour. Trois mois.

Enquête : préposé injecté dans l’administration dans la période phare. Inculte et profondément incompétent, psychologiquement aigri, ne supporte pas les langues. Et Intouchable parce qu’il a souffert.

Et bien, nous allons souffrir longtemps ensemble.


Besoin de psy national. Une administration violée, cassée, pourrie … pas toujours mais très souvent. Le syndrome Benalla : j’en fais à ma tête, je suis au-dessus, intouchable, venez me chercher, ici et là.

Je mourrai ici mais les miens aux semelles de vent n’ont pas le temps. Ils ont une autre perception, ils n’attendent pas.



« Ici c’est bien mais là-bas c’est mieux. »

























mercredi 1 août 2018

Forge

Paré des valeurs de l'oubli
Essai de peinture aux dimensions comme retrouvées
Plume hésitante
Est-ce à transcrire à l'encre divine au parchemin de sa vie ?

Le Scribe pesé y voit de la surenchère
Crises d'enfant hurleur en butte aux autres et à soi
Et puis, s'emplir de pierres.

Transcrire est un geste de vie réfléchie
Où la main allie la sagesse à la Folie.

lundi 30 juillet 2018

S., la Pythie

Plus de cinquante mille lecteurs dans le monde spécialement dans l'hémisphère Nord, toute l'Europe, les EU et le Canada. Merci à l'Algérie, au Brésil qui vient de me découvrir, à tous ceux qui me lisent.

Qu'espérer de mieux que cela ? Merci à tous.

Qu'espérer pour le Sud, si lecture il n'y a pas ? Je rêve de vous conquérir.

Vous trouverez, ici, dans mon univers de scribe, l'expression d'une sensibilité, mais aussi des réflexions de penseuse, une colère de critique, les recherches d'une férue d'Histoire, des écrits inspirés de rencontres de fragilités et d'êtres en déroute, que j'ai en structure quelquefois quand j'arrive à ne pas trop absorber et à me faire égotisme nécessaire.

Vous trouverez ici, plus rarement depuis quelques années, mes échanges poétiques avec la mer, la vie et ma chienne, si sensible mais dénuée de cordes vocales.

Vous trouverez ici la violence d'une femme qui exècre la haine de l'autre et la discrimination tout simplement sur l'injonction d'un père qui répéta inlassablement : existe par toi-même et ne laisse personne te commander !

Vous trouverez ici toutes mes investigations sur la Faucheuse que je hais par-dessus tout pour les autres surtout et pour moi aussi parce que j'ai tellement de signifiances à transmettre.

Vous trouverez ici des récits en fragments de bouts de vie teintés de souffrance, de perte, d'amour et de désamour, de faiblesses et de puissances humaines.

Vous trouverez ici le souffle du Désir, seule vraie force, seule vraie richesse, seule Gare à rêver rejoindre.

Mon regard de grande solitaire affûté voit les choses, les êtres et les situations en plusieurs dimensions, en plusieurs abymes et quelquefois c'est vertigineux.

Des lectures presque de marabouts, mais sans travestissement et sans charlatanisme. Sensibilité peut-être, recherche d'authenticité absolue, chair de poule et amour de l'Humain. Une impression de communion et de lecture de l'autre au contact, aux rires, aux regards, à l'écoute et à la sensibilité.

Que de choses à vous dire, simplement, pour prétendre à l'existence vraie, à la communication avec l'autre, à la saisie de son être profond et puis TRANSCRIRE et encore transcrire.

Un bout de vie de 30 ans paraîtra sous peu, je souhaite, en version papier, la mienne, la sienne, la vôtre et celle de tous au final avec l'empreinte de protagonistes juste porteurs de patronymes autres, le hasard, d'avoir vu le jour ici, vécu là, évolué ainsi, aimé comme ça et voltigé de cette manière ...

La Vie si belle et si sinueuse, si fantasque et si puissante, si mortelle et si despote ... Est-ce un drôle de Songe ?

Je vous aime, tous, d'un bout de cœur méditerranéen, carthaginois, extensible à souhait.

Merci.

Ruptures

Votre quant-à-soi est sècheresse, aridité, remous de l'enfant martyrisé, de l'adolescent en quête de sens, de l'homme replié jusqu'aux portes de la Folie.

À peser et à soupeser, à millimétrer et à distendre.

Colère et obsessions, divagations et dérives probables, violence du faire quand l'essentiel est juste de dire et d'aimer.

Imbroglio d'un être en déroute, un enfant qui envoie des bouts d'éléphant sur les murs, comme les grands. Car, seuls leurs regards comptent, aimés et haïs à la déraison. Or, juste aimer, est un geste d'homme mature.

Et puis posséder, et encore posséder dans le silence lourd de supputations et de rancœurs, posséder ce qui n'est pas à soi, parce que soi est la propriété des autres. Vue courte et existence bradée à attendre pour n'avoir pas à faire et pourtant des pépites existent.

Voler est un geste de liberté pure.

dimanche 29 juillet 2018

Confessions intimes



Je me suis engagée à 16 ans avec un Monsieur de quinze ans mon aîné avec lequel je ne partageais que l’intelligence. Mais quelle intelligence ! Un monsieur libre, rebelle, curieux de la chose intellectuelle, calme et stoïque extérieurement, fougueux intérieurement, de cette passion des réservés, des artistes-nés et des amoureux du Savoir.

Une vie forte intérieurement, très forte de sentiments puissants et, après, de distances inéluctables. Parce qu’il y a la société, les barrières, la différence dérisoire mais agissante, les autres et les déformations de l’âge.

Aujourd’hui certaines odeurs restent fortes et surtout mobiles, elles vous remettent le passé sous le nez avec tous ses effluves et cela remue le cœur. Le jasmin d’Arabie que je m’offre tous les soirs. Puissante émanation de vie, d’amour et d’immortalité.

Oui la vie est sublime dès l’instant où l’immortalité apparait comme certaine, comme une offrande rare et divine. Divine d’amour mais aussi et surtout de compréhension, de signifiances diverses, de captation d’une vérité suprasensible.

J’ai vécu cela dans les profondeurs de l’amour désintéressé, l’amour de l’autre si différent mais si riche humainement, si heureux de t’avoir. Quelle reconnaissance Cher Monsieur !

Et puis cet apprentissage des gestes du corps habillés de découvertes de sens. Je me souviens de ces journées de labeur, parce qu’il faut s’inscrire dans la réalité, où au retour, l’impatience d’aller vers l’autre dictait la vitesse du véhicule. L’autre et les signifiances, une découverte des richesses de la pensée humaine : philosophie, cinéma, poésie, littérature, mythologie, astrophysique, jeux de mots … Avec la certitude d’arriver à toutes les réponses. Et la boulimie du corps à chaque bonheur de l’esprit.

Et puis au milieu de la vie, le claquement de la vie de ce Monsieur pourtant seul au départ, père adoré, époux aimé à sa juste valeur dans un milieu mien où on vous dégaine l’arbre de l’aïeul.

Vacuité de personnes creuses à l’infini qui ne possèdent que des noms et de la terre, c'est-à-dire Rien.

Parce que la vie n’est rien d’autre qu’une construction personnelle où le tout est l’Authentique.

Pensée à ce Monsieur de notre vie qui manque cruellement. Le rêve d’immortalité est peut-être possible encore, petite pierre dans un édifice bancal de temps en temps, où me reviennent nos envolées lyriques et philosophiques sur l’impératif de Vivre.











lundi 9 juillet 2018

Du Bey, de Bourguiba et de la Femme


"Chacun de nous a une partition à jouer, lui dit-il.
Et, immédiatement, elle pensa : pourvu qu’elle soit correcte, ou mieux belle, ou idéalement sublime."

Le pouvoir dans une république est vol. Au détour des voix. Le vox populi est un leurre et il n’y a de vrai que l’accaparation du pouvoir.

Quant aux monarchies, elles ne sont que discrimination et autorité arbitraire.

De quel droit et au nom de quoi une caste s’octroie-t-elle le droit de commander aux autres ?
Aux origines du pouvoir royal, l’usurpation s’est toujours faite par la violence, le sang, le grand nombre, les lopins de terre et le nombre de têtes de bétail. C’est selon.

Le principe même de la royauté, qui n’a dans l’absolu, et aussi loin que l’on puisse remonter, aucune légitimité, ce principe, donc, est fondamentalement sanguinaire.

« Je suis plus fort que toi, je possède plus que toi, j’ai à ma solde une horde que je nourris, je suis donc en droit de te commander, de t’écraser, de te faire taire ou, s’il y a sédition, de te tuer. »

Juillet 2018, Tunis, Tunisie.

La Tunisie d’aujourd’hui, à maints égards, politiquement, vous fait saisir, pour peu que votre regard soit acéré, toute la laideur de la prétention au pouvoir. Les lendemains d’une Grande émeute appelée assez rapidement révolution. Conséquent.

Si le pays tente de mettre en place une vraie démocratie tant bien que mal, si le pouvoir est globalement entre les mains de deux factions amies-amants-ennemies - plus chez l’une que chez l’autre – et  bien que la société civile soit aux aguets, bon nombre de dépassements existent sous des allures pseudo légales. Des dépassements motivés par l’appât du pouvoir.

Ainsi en va-il de HCE, fils du Président de la République et de tous ses suiveurs, ou ses mentors ou encore ses supporters, des individus d’utilité politicienne peu éthique : barbouzes, nostalgiques du parti unique, hurleurs, des Goebels du deuxième millénaire, des richissimes blanchis …

Et pourquoi pas, a-t-on entendu, puisqu’il aime la politique ?

Ne devrait pas aimer la politique qui veut. Sinon Bahri Je-ne-sais-quoi aussi, avec son slogan phare, le mariage des mineurs de 12 ans.
Sinon le hold upeur de l’argent libyen.
Sinon bientôt Le Maaloul national.
Sinon tous ceux qui n’ont pas de métier aussi mais qui disposent de tous les bandits de leur localité.

Et puis, il y a les nostalgiques de l’Histoire. D'autant que les belles idées agitées en ce moment ou depuis un temps déjà, leur sont sympathiques.

Il est vrai aussi que l’heure est à l’interrogation de l’Histoire. Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Sommes-nous des Arabes ? Qui était Bourguiba ? Était-il un libérateur ou simplement un exécutant à la solde de l’Occident ? 
Bien entendu, les thèses complotistes, toujours au rendez-vous, ont afflué. La franc-maçonnerie, Satan, les illuminati et autres grotesqueries. 

Les adeptes de la monarchie reprennent du métier et, selon leurs dires, uniquement pour réparer l’Histoire, faire valoir les réalisations du beylicat et reconnaitre son amour du peuple. Il y eut quelques rares monarques réformateurs, ce n’est pas faux. Mais quand le principe même de la monarchie est irrecevable, c’est presque peine perdue. Et ce ne sont pas les 250 ans de règne qui vont y changer quelque chose. 
Maintenant, l’Histoire doit pouvoir rendre compte des réalités du passé mais nous convenons tous qu’il y a plusieurs histoires avant d’arriver à La plus objective.

Les adeptes du passé monarchique, avec lesquels il y eut quelques échanges récemment, avancent des arguments biaisés et peu consistants quand ils ne sont pas complètement subjectifs et futiles : « les bijoux de famille, la déposition de feu Lamine Bey et les conditions de son exil, sans vêtements de rechange, sans jugement, jurer sur le Coran et trahir, « nos biens », sacrifier une dynastie en 57 alors qu’elle évoluait … »

La douleur des descendants de la première ligne est compréhensible mais ce n’est pas l’Histoire plutôt le deuil familial. Et aller jusqu’à avancer que la non-reconnaissance des bienfaits du beylicat doterait la Tunisie de « trois millénaire d’inutilité » est du pur Grotesque. 
L’Histoire exige de nous de l’objectivité et que de l’objectivité, chose difficile certes mais de première et d’incontournable nécessité.

Les politiciens sont des briscards, voilà un pléonasme ! Des roublards, des criminels potentiels … 

Depuis quand fait-on dans la dentelle en politique ? 

Un bey qui dépose son père, un frère qui fomente contre son frère au pouvoir, un neveu qui  tue son oncle – Hussein ben Ali en l’occurrence - une épouse qui s’apprêtait à évincer son époux … Ou encore, dans le détail et en république  : les écoutes téléphoniques sous Mitterrand, les emplois fictifs sous Chirac. Et bien plus loin, en mythologie, l’enfant « aux pieds enflés », de son nom Œdipe qui fut sorti de Thèbes et donné à une nourrice pour que la prophétie de tuer son père, de se marier avec sa mère et de régner sur le pays ne se réalise pas. 
La mythologie avec ses innombrables ramifications donne à voir le comportement humain dans toute sa splendeur mais aussi dans la vaste étendue de sa cruauté.

Oui, les politiciens sont capables de tout pour s’accaparer du pouvoir d’où la nécessité des lois, les seules à même de structurer l’homme, de greffer en lui le respect et l’obligation de s’y tenir, d’autoriser un vivre social possible. Les lois, des textes-phares, des textes réglementaires incontournables et séculiers, surtout.

Nous tentons, ici, une lecture objective sans y prétendre plus que cela. Les histoires de familles violentées sont douloureuses, marquantes mais restent des histoires de famille. Maintenant, les familles  qui sont au cœur du pouvoir en jouissent en long et en large jusqu’au retour de la manivelle.

Les beys ont été malmenés, Bourguiba a, peut-être, été malmené, les proches des Ben Ali aussi : le prix du pouvoir, après des siècles ou quelques décennies.

La 2ème république a été celle de la honte, de l’appât, du détournement et du vol ( de l’ignorance aussi, érigée en programme national, un autre débat possible. ). Sur ce plan-là, Bourguiba a été intègre et l’Histoire le lui reconnait. Et aujourd’hui, on se trouve avec trois familles qui demandent réparation mais réparation de quoi au juste ?

Lors d’un échange virtuel, la chose fut dite et l’ironie a été mal perçue. Or l’ironie est un procédé de critique vieux comme le monde et il n’y a qu’à étudier Voltaire et le XVIIIème pour s’en rendre compte. Et le pire, c’est que les derniers plaignants, chronologiquement, semblent le plus à même de récupérer « leurs biens ».

D'ailleurs, ils en sont où les meneurs de la Holding Karama, chargée de la saisie des biens Ben Ali-T ?
Et cette IVD de la justice transitionnelle, de quelles façons a-t-elle opérée ?
Pourquoi donc a-t-elle privilégié certains contre d’autres ?
Et pourquoi, d’un autre côté, dédommage-t-on ceux qui ont choisi de s’inscrire dans l’opposition et qui se sont trouvé à un moment ou à un autre face à leurs bourreaux ?
Militer est un choix de vie, un choix patriotique qui devrait se passer de toute réparation. Sinon, les choses ont d’autres noms : quête du pouvoir et opportunisme.

Les ramifications de la pensée nous font ouvrir des portes et des portes …

Interroger l’Histoire est légitime et surtout nécessaire. C’est le travail des spécialistes. Nous, par contre, essayons ici et là de donner notre sentiment, notre conception de l’écriture de la mémoire des hommes et il est crucial de dévêtir son regard de tous les oripeaux de la subjectivité et de la nostalgie personnelle.

La Tunisie, notre terre à tous, a une vie mouvementée depuis la Préhistoire et jusqu’à nos jours. D’une colonisation à une autre, son peuple résiste et on ose espérer aujourd’hui que cela continue. Des Capsiens à la France, en passant par les Puniques, les Vandales … les Arabes, les Espagnols et l’Empire ottoman, nous retenons que la résistance des autochtones a été notable, notamment celle des berbères qui ne se sont jamais soumis. 
Le mouvement nationaliste pour la libération du pays durant la colonisation française a vite fait émerger un nom : Habib Bourguiba, le Néo-Destour, l’époque des premiers grands diplômés, Sadiki, Carnot, La Sorbonne, le Droit.

Bourguiba n’était pas seul mais il a vite pris le monopole et, ensuite, il refusa tout nom à même de toucher à son leadership. Le personnage était fougueux, insolent, arriviste, courageux de ce courage et de cette témérité de cette époque-là.

Dernier né d’une fratrie de huit enfants, de famille fort modeste, les ingrédients du génie somme toute et du génie, il en avait. Ses 20 glorieuses vont de 55 à 75 avant la maladie, l’amour épique et passionné de la patrie, la détestation des rivaux, le culte de la personne, l’entourage véreux, les manipulations de toutes sortes … La fin du règne de HB fut lamentable, l’épouse, la nièce, l’omerta … 
Bouteflika, aujourd’hui, et tout le ridicule pendant au nez du peuple.

Mais Bourguiba fut un homme de principe et un intègre pur. Il rabroua tous ceux qu’il sentit d’instinct peu enclins à l’exercice du pouvoir, son fils compris.

A-t-il trahi Lamine Bey ? Bien entendu. La politique est d’abord cela. 

Voilà un jeune avocat téméraire et rusé craint par le colon à la tête du Néo-Destour qui ne lâche pas prise et qui est foncièrement hostile à la colonisation. Lamine Bey le considérait comme un fils mais la politique n’est pas une affaire filiale. Et puis Lamine Bey qui était un monarque foncièrement honnête, depuis son refus d’accéder au trône, à l’éloignement de Moncef Bey, à son rapprochement des membres du Néo-Destour et, jusqu’à la fin de ses jours, n’était pas non plus un bey fougueux. 

Sa nature première, les conditions de son intronisation en 43, le fait que sa tâche s’est souvent limitée à l’apposition de son sceau sur les textes de loi, les défenseurs du Moncéfisme, Moncef Bey lui-même haut personnage du beylicat, son aura, d'autres tenants ... ont souvent fait sentir à Lamine Bey qu’il n’était pas légitime.

Il ne se sentit réellement monarque qu’après la mort de Moncef Bey en 48. Il eut une période de vrai travail politique quand il se rapprocha des manœuvres du Néo-Destour et grande a été sa volonté d’être acclamé par son peuple après une longue période de peur d’être écarté. 
Lamine Bey a été, de par son naturel fin et honnête, peu rompu à l’exercice politique, c’était pourtant un patriote et un vrai. Mais l’honnêteté ne fait pas l’homme politique. Et puis sa réputation de bey qui ne se déplace jamais, sa maladie n’ont pas été des facteurs de ragaillardise. 
Pourtant Bourguiba brilla à Paris dans l’exposé de son programme nationaliste de concert avec Lamine Bey qui fut acclamé à Kairouan et à Sousse, ses seuls déplacements à l’intérieur du pays.

Et R. Schuman, ministre des AE, avec la nomination de L. Périllier, résident général,  en 50, déclare que la mission de ce dernier est d’amener la Tunisie vers son autonomie interne.

Retour, alors, de M’Hammed Chenik, le grand visir de Moncef Bey, sollicité par Lamine Bey.

Notons bon nombre de réactions-phare de Lamine Bey : son refus de lancer un appel au calme lors de nombreux embrasements de la Tunisie tant que Bourguiba et ses compagnons demeurent emprisonnés notamment après l’arrestation de tous les ministres du gouvernement Chénik.

Travail avec de nombreuses personnalités tunisiennes réunies par le bey sur le mémoire des revendications tunisiennes présenté à La France, jugées insuffisantes, sans réel aboutissement. 
Le bey fut d’abord éloigné du Néo-Destour par le gouvernement français pour finalement ne négocier les accords de l’autonomie interne qu’avec les Néo-destouriens et à leur tête Bourguiba …

Bon nombre également de discernement mais aussi d’erreurs : Signer des décrets parce qu’affaibli, notamment celui plaçant Slah-Eddine Baccouche 1er ministre en 52, un visir imposé par la France. 

Autre grave erreur : demander à la France d’échanger le beylicat contre une royauté ( en 54 ) - et donc ne pas autoriser une souveraineté interne – ce qui, dans son esprit, lui donnerait une bien plus grande autorité. La France avait déjà écarté Lamine Bey de toutes les négociations qui se faisaient désormais,  à Paris, avec Bourguiba transféré en France de La Galite en 54.

De même, Lamine Bey n’a pas su arbitrer les affrontements entre Bourguibistes et Youssefistes qui, pourtant, venaient souvent exposer leurs vues respectives au Palais de Carthage.

Vieux Monsieur, son discours était foncièrement paternaliste et ne retenait pas deux fils rebelles qui opéraient autrement et si Bourguiba s’était, rapidement, affranchi du bey et avait commencé à réfléchir à un scénario républicain depuis la remise du Nichan El Eftikhar en 54, nous semble-t-il, décoration reçue en 50, Salah Ben Youssef, moins intrépide, resta dans l’entourage du Bey espérant évincer Bourguiba, avant de s’enfuir en 56.

Par ailleurs, faire appel à la France à chaque faiblesse alors que cette dernière a délégué à l’administration tunisienne la gestion notamment des forces de police - nous pensons à la demande faite par Bourguiba pour faire intervenir le 8ème régiment des tirailleurs tunisiens toujours sous autorité des officiers français dans l’affrontement qui l’opposait aux Youssefistes - et à partir de là, le refus du Bey de signer des décrets. 

Il nous semble que la fin de la monarchie est visible sur document avec la non-ratification du Protocole d’Indépendance par Lamine Bey, Bourguiba considérant la Tunisie indépendante via précisément ce Protocole qui n’avait pas besoin d’être ratifié ni par le bey ni par La France.

En outre, qu’il fut demandé à Lamine Bey de quitter les lieux à la 1ère audience de l’Assemblée Constituante, le 8 avril 56, par Tahar Ben Ammar est la marque même de son isolement et le début d’une série d’exactions à son encontre. A commencer par la modification des armoiries du royaume. 

Le reste est de la petite histoire, douloureuse pour le bey et ses proches, mais qui revêt un aspect historique aux yeux de celui qui interroge l’Histoire sereinement. D’autant que le même scénario a été écrit aussi bien pour Bourguiba que pour les T. Toutes proportions gardées, du moins dans les détails. Et surtout quant à la nature des personnages.


Et que feu Lamine Bey ait été le premier à apposer son sceau – duquel il menaça nombre de fois - sur des décrets non revêtus du visa résidentiel ou bien qu’il fut le premier à être décoré du tout Nouvel Ordre de l’Indépendance, ne changea en rien son, désormais, statut de souverain écarté, déchu et malmené par le fils rebelle, ingrat, arriviste, pressé, bâtisseur, libérateur, politicien hors pair, violent, novateur, moderniste, dictateur … Un politicien à l’étoffe des géants.

Soixante ans après l’Indépendance, on entend dire par un monarchiste de famille et non de conviction personnelle : « Nous n’avions pas besoin pour nos femmes, d’un modèle aussi occidental dans un pays conservateur où il faut savoir, pour faire avancer les choses, adopter la carence des sujets. »

Comme si la liberté est fractionnable et comme si le changement et, surtout l’avancée, supporte la vitesse de M. Tout le Monde.

Non, la Femme tunisienne ne sera plus une monnaie d’échange.

Un bout d’Histoire d’une lucarne qui se veut objective.