Je me suis engagée à 16 ans avec un Monsieur de quinze ans
mon aîné avec lequel je ne partageais que l’intelligence. Mais quelle
intelligence ! Un monsieur libre, rebelle, curieux de la chose intellectuelle, calme et stoïque extérieurement, fougueux intérieurement, de cette passion des réservés, des artistes-nés et des amoureux du
Savoir.
Une vie forte intérieurement, très forte de sentiments
puissants et, après, de distances inéluctables. Parce qu’il y a la société, les
barrières, la différence dérisoire mais agissante, les autres et les
déformations de l’âge.
Aujourd’hui certaines odeurs restent fortes et surtout
mobiles, elles vous remettent le passé sous le nez avec tous ses effluves et
cela remue le cœur. Le jasmin d’Arabie que je m’offre tous les soirs. Puissante
émanation de vie, d’amour et d’immortalité.
Oui la vie est sublime dès l’instant où l’immortalité
apparait comme certaine, comme une offrande rare et divine. Divine d’amour mais
aussi et surtout de compréhension, de signifiances diverses, de captation d’une
vérité suprasensible.
J’ai vécu cela dans les profondeurs de l’amour désintéressé,
l’amour de l’autre si différent mais si riche humainement, si heureux de t’avoir.
Quelle reconnaissance Cher Monsieur !
Et puis cet apprentissage des gestes du corps habillés de
découvertes de sens. Je me souviens de ces journées de labeur, parce qu’il faut
s’inscrire dans la réalité, où au retour, l’impatience d’aller vers l’autre dictait la
vitesse du véhicule. L’autre et les signifiances, une découverte des richesses
de la pensée humaine : philosophie, cinéma, poésie, littérature, mythologie,
astrophysique, jeux de mots … Avec la certitude d’arriver à toutes les
réponses. Et la boulimie du corps à chaque bonheur de l’esprit.
Et puis au milieu de la vie, le claquement de la vie de ce
Monsieur pourtant seul au départ, père adoré, époux aimé à sa juste valeur dans un milieu mien où on
vous dégaine l’arbre de l’aïeul.
Vacuité de personnes creuses à l’infini qui ne possèdent que des noms et de la terre, c'est-à-dire Rien.
Vacuité de personnes creuses à l’infini qui ne possèdent que des noms et de la terre, c'est-à-dire Rien.
Parce que la vie n’est rien d’autre qu’une construction
personnelle où le tout est l’Authentique.
Pensée à ce Monsieur de notre vie qui manque cruellement. Le rêve d’immortalité est peut-être possible
encore, petite pierre dans un édifice bancal de temps en temps, où me
reviennent nos envolées lyriques et philosophiques sur l’impératif de Vivre.
Votre texte semble évoquer une aristocratie de l'être humain quand se rencontre l'effusion et sa fusion. Aucun doute que la Tunisie possède un trésor sublime, la Tunisienne. Amicalement vôtre.
RépondreSupprimerUne aristocratie de l'être humain que vous avez en vous. Merci.
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