dimanche 29 juillet 2018

Confessions intimes



Je me suis engagée à 16 ans avec un Monsieur de quinze ans mon aîné avec lequel je ne partageais que l’intelligence. Mais quelle intelligence ! Un monsieur libre, rebelle, curieux de la chose intellectuelle, calme et stoïque extérieurement, fougueux intérieurement, de cette passion des réservés, des artistes-nés et des amoureux du Savoir.

Une vie forte intérieurement, très forte de sentiments puissants et, après, de distances inéluctables. Parce qu’il y a la société, les barrières, la différence dérisoire mais agissante, les autres et les déformations de l’âge.

Aujourd’hui certaines odeurs restent fortes et surtout mobiles, elles vous remettent le passé sous le nez avec tous ses effluves et cela remue le cœur. Le jasmin d’Arabie que je m’offre tous les soirs. Puissante émanation de vie, d’amour et d’immortalité.

Oui la vie est sublime dès l’instant où l’immortalité apparait comme certaine, comme une offrande rare et divine. Divine d’amour mais aussi et surtout de compréhension, de signifiances diverses, de captation d’une vérité suprasensible.

J’ai vécu cela dans les profondeurs de l’amour désintéressé, l’amour de l’autre si différent mais si riche humainement, si heureux de t’avoir. Quelle reconnaissance Cher Monsieur !

Et puis cet apprentissage des gestes du corps habillés de découvertes de sens. Je me souviens de ces journées de labeur, parce qu’il faut s’inscrire dans la réalité, où au retour, l’impatience d’aller vers l’autre dictait la vitesse du véhicule. L’autre et les signifiances, une découverte des richesses de la pensée humaine : philosophie, cinéma, poésie, littérature, mythologie, astrophysique, jeux de mots … Avec la certitude d’arriver à toutes les réponses. Et la boulimie du corps à chaque bonheur de l’esprit.

Et puis au milieu de la vie, le claquement de la vie de ce Monsieur pourtant seul au départ, père adoré, époux aimé à sa juste valeur dans un milieu mien où on vous dégaine l’arbre de l’aïeul.

Vacuité de personnes creuses à l’infini qui ne possèdent que des noms et de la terre, c'est-à-dire Rien.

Parce que la vie n’est rien d’autre qu’une construction personnelle où le tout est l’Authentique.

Pensée à ce Monsieur de notre vie qui manque cruellement. Le rêve d’immortalité est peut-être possible encore, petite pierre dans un édifice bancal de temps en temps, où me reviennent nos envolées lyriques et philosophiques sur l’impératif de Vivre.











3 commentaires:

  1. Votre texte semble évoquer une aristocratie de l'être humain quand se rencontre l'effusion et sa fusion. Aucun doute que la Tunisie possède un trésor sublime, la Tunisienne. Amicalement vôtre.

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  2. Une aristocratie de l'être humain que vous avez en vous. Merci.

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  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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