Salafisme.
J’aime notre Tunisie, autant que vous. Et si j’avance que je l’aime plus, je serai dans la surenchère et c’est le début des ennuis. Les Salafistes sont dans la surenchère, c’est un signe de mal-être, de rage même, de vieille colère consécutive à des problèmes personnels. L’extrémisme a toujours proliféré dans les zones à problèmes : pauvreté, chômage, inégalité des chances, problèmes psychologiques, familles explosées, ignorance…
Le Salafiste fonce tête baissée et c’est précisément pour cela qu’il sera utilisé en soldat, en kamikaze. On les a vus. A la question posée : « Où vous rendiez-vous ? ». Une réponse machinale : « Au siège. ». « Quel siège ? ». « Le siège qu’on nous a indiqué. ». Les réponses sont, souvent interrogatives. Etonnantes pour des réponses.
Le salafiste ne fait pas preuve de réflexion consciente d’où sa violence. Ce qui s’est passé dans le pays suite à la projection de Persepolis, film d’animation projeté sur NessmaTV est d’une rare violence. Pourtant ça ne tenait qu’au bouton de la commande. Comme tout ce qui dérange : les coups de klaxons intempestifs, les blasphèmes, les émissions nases … Il n’est pas possible aujourd’hui de laisser qui que ce soit dicter la loi, s’arroger le droit de donner des leçons. C’est la définition même de l’impérialisme et c’est insupportable.
Non, j’aime la Tunisie autant que vous et je n’ai rien de plus que vous. Certainement pas une autorisation divine de gardiens du sacré.
Démocrates.
La Grande Famille des démocrates doit ces jours-ci montrer sa solidarité en dépit des petites allergies. On doit pouvoir marcher dans la même direction, toucher le maximum de personnes et rallier les indécis. Un mot phare : la liberté. Un mot qui se décline en plusieurs dérivés : liberté d’être, de s’exprimer, de choisir…L’Islam est l’affaire intime de près de 98% de Tunisiens, c’est la religion du pays, il chronomètre nos vies et n’est pas le moins du monde en danger. La preuve : il a quatorze siècles. Dieu n’a pas besoin de défenseurs. Dieu est Dieu c'est-à-dire le tout-puissant et quand les Salafistes hurlent, en réalité, ils « gueulent » leurs souffrances et leurs peines inconscientes. Dans notre intimité spirituelle, on s’adresse à Dieu, tous les jours, à chaque fois que le besoin se fait ressentir. Les appellations diffèrent, les invocations aussi, le message est intime. Devrions-nous breveter nos prières à Dieu ou attendre un quelconque feu vert de ces autoproclamés gardiens du sacré ?
La peur ? Connais pas !
La peur ça me connaît pas d’ordinaire. Or, là, je l’ai au ventre. J’ai peur que mon pays échoue, que la démocratie soit capotée, que la violence saisisse mes compatriotes quelle que soit leur obédience, que cette manne historique, rare dans son genre, file entre nos doigts. Est-il possible de se passer désormais de la liberté de ton que nous avons arrachée à mains nues ? Est-il concevable de rentrer de nouveau dans cette vieille coque de 50 ans qu’on nous avait imposée ? Est-il seulement envisageable de retourner à l’état de végétaux dans lequel nous vivions ?
La peur dans le ventre et en dépit de tout, NON. Sauf que de tout temps s’insurger s’est fait en groupe, par contre quand il s’agit de construire beaucoup manquent à l’appel. Et cette lâcheté-là peut, quelquefois, se comprendre humainement.
Femmes, femmes, femmes !
Plus de 50% des électeurs sont des électrices. La femme aura la responsabilité de trancher. Qu’elle se souvienne de ce que le fondateur de la Tunisie moderne a fait pour elle ! Qu’elle se remémore qu’elle est, depuis le milieu XXème siècle, une véritable clé économique ! Qu’elle prenne conscience encore et toujours de ce qu’elle a donné à son pays de tout temps et en divers lieux : au champ, à l’usine, au bureau, en classe et ailleurs ! La femme tunisienne a été la richesse de la Tunisie. Haddad l’a pensé, Bourguiba l’a mis en pratique. Ce qui fait de la Tunisienne ce qu’elle est, une femme affranchie et responsable, c’est précisément sa liberté et sa dignité. L’enjeu sera de ne pas les perdre et de garder sa destinée en main.
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