mercredi 19 octobre 2011

J-3


Certains continuent à publier leur amour de GFFerré ou de J-PGaultier. Ce sont les « J’aime », j’aime, j’aime…D’autres ont déniché une redistribution de Abdelhalim par la dernière née libanaise de la chanson de variété…Bon, libres à eux. Pourquoi, sommes-nous nombreux à vivre dans l’obsession du 23 ?
La liberté est notre souffle premier. Notre première exigence. On tremble pour elle, on ne la bradera jamais. La femme tunisienne joue son vrai grand rôle, elle le sait. Pourvu qu’on ne la culpabilise pas. La femme tunisienne joue aujourd’hui son être économique et social, sa survie.

La Tunisie n’est pas à vendre, c’est à ses femmes et à ses hommes d’arrêter ceux qui lorgnent sur elle. Ils sont nombreux, des enturbannés, de la thune et du gruyère à la place de la matière grise. Leurs exécutants sont chez nous et à force d’avoir été engraissés, ils vendront leur âme au diable. La Tunisie a toujours nargué les Arabes d’Arabie et du Golf : Bourguiba, liberté de ton, émancipation de la femme, fierté et insoumission. Trop pour des « courts en tête » qui veulent étendre leur pouvoir à coup de pétrodollars. Al-Jazira, une chaîne de propagande, exécrable, faisait mine d’attaquer Ben Ali, en réalité, elle préparait le terrain, le balisait à une mainmise d’enturbannés. Aujourd’hui, le peuple tunisien peut faire échouer le projet de ces personnes mafieuses grâce au vote convaincu et au boycott des alliés des enturbannés. Il y va de la souveraineté du pays.

Non, je ne baisserai pas la tête, non je ne vous autorise pas à légiférer sur mon être, mon statut social, mon apparence. MARRE d’entendre des poilus parler de moi, de mon travail, de ma relation avec l’homme, de mon vestimentaire. De quel droit ? Qui êtes-vous ? J’ai toujours contesté les pouvoirs autoproclamés, haï même. Qui vous dit que nous avons les mêmes référents ? De quel droit estimez-vous que nous ne pouvons être que pareils ? Avons-nous eu le même cursus, lu les mêmes livres, connu les mêmes personnes ? Avons-nous eu le même vécu, sommes-nous empreints des mêmes choses ? L’uniformité est synonyme de mort et je ne vous ai jamais chargés de veiller sur moi. Je suis LIBRE.

Le combat ne cessera pas, il continuera. Difficile d’imaginer que la liberté peut venir à manquer. Inacceptable en réalité. La société tunisienne a largement prouvé son attachement à la modernité, à l’émancipation de la femme, à la liberté d’expression, à la séparation du pouvoir politique et religieux…Seulement, les chiffres n’existent pas. Les premières élections libres de la Tunisie sont difficiles à sonder, les estimations quasi impossibles. Devrions-nous payer lourd le tribut de 23 ans de dictature et de méconnaissance des mécanismes politiques et du terrain tunisien ? Quel que soit le résultat des élections le combat continuera. La femme principalement ne devra pas baisser les bras, ne devra pas baisser la voix, ne devra pas baisser les yeux. En aucun cas. De plus, elle est appelée à occuper la scène politique et à faire entendre sa voix. Des siècles de répression, de domination masculine, de second rôle, d’analphabétisme, de dépendance, de dépendance financière font d’elle un vaillant guerrier. Qu’elle ne se laisse pas récupérer, qu’on ne la fasse taire, qu’on ne la fasse pas culpabiliser et  qu’elle sache que la meilleure façon d’exister au monde est d’être une citoyenne à part entière, travailleuse, responsable et honnête.

1 commentaire:

  1. olive sahel saloua ayachi19 octobre 2011 à 19:34

    Un terrible cri de colère d'une femme qui se sent étouffer rien qu'à l'idée d'imaginer que sa liberté pourrait être limitée,surveillée, commandée, confisquée. Aucune concession ne sera permise, aucune négociation ne sera à envisager! Tout son être revendique le droit d'exister en tant qu'être humain à part entière, le droit de donner à sa vie le sens qui lui convient, n'en déplaise à certains!

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