- Pourriez-vous me raconter votre histoire ?
- La mienne, la sienne et celle des autres ?
- Parce qu’il y a plusieurs histoires ?
- Oui.
- Alors ce qui vous semble riche d’enseignements.
- La sienne est faite d’espaces d’ombre.
- Cela veut dire quoi au juste ?
- A vous de saisir.
- Ah ce jeu de métaphores !
- C’est souvent beaucoup plus signifiant. Et d’ordinaire, je ne suis pas très loquace.
- Nous avons tous nos zones d’ombre.
- C’est vrai. Mais dans les relations de vie, il faut savoir se dire.
- Que voulez-vous dire ?
- La clarté est le fondement de toute relation vraie.
- Trop de clarté démythifie et brise le charme.
- Dans ce cas on est subjugué par l’onirique. C’est de courte durée.
- Il y a toujours une part de charme qui gagne à ne pas être déchiffrée. Ne croyez-vous pas ?
- Il y a les fondamentaux. La clarté, le mot juste, la droiture.
- Un laboratoire d’analyses médicales.
- Vous ne cautionnez pas la science ?
- Mais quel rapport ?
- Le savoir.
- Pardon ?
- Je vous pardonne.
- Écoutez, vous n’êtes pas le Pape. Je vous demande de me faire part de votre expérience personnelle, de votre vie, de votre parcours, de vos amis … afin que je comprenne mieux les choses. Je n’ai que 23 ans.
- Comprendre la vie a besoin d’une masse de vécu.
- Dans cinquante ans, il y a des risques de ne plus vous croiser.
- Vous me lirez. J’écrirai toutes mes certitudes ou presque.
- Et vos incertitudes ?
- Aussi. Par ricochet.
- Que pensez-vous de l’amour ?
- C’est une très belle énergie, une force entraînante, une richesse émotionnelle.
- La jalousie ?
- Le moteur du monde. Il faut savoir la gérer d’une main de fer. Autrement, elle obscurcit notre conscience et nous mène à la folie
- À la folie !
- Oui, c’est une immense puissance négative. Quasi pulsionnelle, mais la raison la recadre. C’est la dimension animale, sauvage de l’homme.
- Comment savez-vous tout cela ?
- Ce sont les livres, les hommes, l’observation, la masse que constitue le vécu au fil du temps.
- La route sera longue donc.
- Espérons !
- Je voudrais votre sentiment sur la vie d’une manière générale.
- Je la mène cahin-caha.
- C’est pénible quelquefois, je crois …
- C’est fort, mouvementé, surprenant, inattendu, difficile, imperceptible, déroutant, douloureux, choquant, fou, magique et heureux. C’est toujours heureux dès que le temps agit. Ce bonheur-là du temps qui passe n’a pas de prix. La vie a besoin d’être accueillie, aimée, tancée, abattue, redressée et pliée. Apprendre à faire plier la vie est tout l’enjeu.
- Faire plier la vie … ( Fort pensif ) Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? ( En aparté )
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