J’écris aujourd’hui la lettre de l’oubli d’une déchirure si belle une nuit d’hiver froid. La lettre de l’oubli du grand oublié, absent, présent, ici et là-bas. Lettre à O., lettre d’eau, d’eau froide et coupante. D’Oh de stupeur devant des mains butées, des mains molles, des mains capricieuses, des mains subjectives et des mains sexistes. Panne de rationalisme, panne de vérité, panne de recoupements. Certains par bêtises construisent des souffrances futures. Êtres mythologiques, êtres de grandeur à récuser celle des autres.
J’écris aujourd’hui la lettre de l’oubli d’un bout de rire truculent devenu vite fait un être carré, une image polie, un assemblage cohérent, une structure qui se tient. Je traverse le nombril et j’aboutis aux murmures des eaux. Des murmures de questionnements comme s’il y avait du sens au Silence. Les sens sont multiples partout où nous nous rendons sauf sur l’îlot du Silence. Silence frondeur, Silence abscons qui échappe aux Scribes et aux philologues.
La lettre d’eau est un aveu d’amour, d’inquiétude et d’angoisse existentielle. Parce que le temps est court et parce que le Silence est fantasque.
Avons-nous seulement conscience de la force de l’amour ?
Savons-nous la quiétude des rires légers ?
Saisissons-nous la profondeur des petits mots humains ?
Sentons-nous la force d’une main nue posée sur la tête de ceux qu’on aime ?
Je regarde tes yeux si beaux et je vois ton âme d’enfant parée d’incompréhension. Déchire ton voile, tu n’en seras que plus léger, moins tragique.
J’écris ce soir la lettre de l’oubli, la lettre d’Eau à l’enfant embusqué.
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