Sobel est un roman qui met en scène une multitude de personnages entre tunisianité authentique et modernisme incontournable et fort heureux. C’est une fiction qui couvre plus d’un siècle, qui s’étend de 1898, la naissance de Si M’hamed, à l’orée du XXIème siècle et à l’activisme des Néos, des jeunes, instruits, curieux et à la vision pragmatique.
Il s’agit d’un patriarche, de sa descendance, du vieux Tunis éclairé, de Khereddine-Mer, de La Goletta, du multiconfessionnalisme et de sa richesse indubitable, du vivre-ensemble, du bel édifice à entretenir ou à reconstruire, des Néos, des jeunes instruits et investis qui veulent saisir d’eux-mêmes le conflit fratricide du PO, sans boire aux canaux médiatiques habituels, en allant d’eux-mêmes interroger l’histoire, la pierre et le Néguev.
Un roman qui s’est inspiré de nombreux personnages d’antan, d’une réalité socio-culturelle, celle de la 2ème moitié du XIXème siècle, jusqu’aux années 80, afin de recréer l’atmosphère d’alors, de mettre au cœur de la fiction la valeur tolérance, le nécessaire vivre-ensemble.
Sobel est un roman qui pose, en son cœur battant, l’impérieuse nécessité de regarder le conflit du PO de plusieurs angles de vue et d’une manière pragmatique afin d’optimiser les chances d’une résolution pacifique et réfléchie à cette guerre sanglante et ce, loin des slogans vieux de plusieurs décennies qui ont prouvé leurs limites et leur inefficacité.
Il y a aussi dans cette fiction la ferme volonté d’affirmer encore et toujours la valeur école, la valeur instruction qui seront des fenêtres ouvertes sur le monde, qui façonneront un mental alerte et vif, qui doteront l’être humain d’une perception des choses, des êtres et des situations vive et intelligente loin des facilités et du fatalisme.
Dans Sobel, il y a la forte intention d’exprimer le danger des paysages monochromatiques, la platitude de l’unicité en tout, dans les paysages sociaux, les convictions, les positions, la réflexion d’une manière générale. Il y a l’impérieux désir de montrer la richesse des multiples manières d’exprimer la liberté telle que chacun la perçoit et entend la vivre.
Cette fiction est une ode aux femmes déterminées d’alors, besogneuses, fortes, insoumises, les premières du siècle précédent à refuser la soumission à l’homme, la dépendance financière et les diktats masculins. Si elles respectaient le patriarcat par tendresse et par respect de leurs pères, elles ne voulaient d’aucune manière en faire les frais.
Sobel est un roman qui casse quelque peu les codes classiques du genre dans le sens où sa progression narrative a été voulue par à-coups, sans linéarité aucune et ce pour plusieurs raisons dont les plus saillantes sont l’immersion dans les différents temps et la perception de la teneur des moments historiques des uns et des autres, tous liés d’une manière ou d’une autre au patriarche et à ses principes fondamentaux de justice et de justesse, à sa placidité et à son sens de l’observation et de la réflexion mesurée.
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