Frida la Guerrière
Dirigiste, droite, autoritaire, la tête archi remplie d’envies de vie, j’avais mon existence dans le creux de ma main. J’avançais, la tête haute. Et je bâtissais. Tout, méticuleusement, selon mon prisme, avec pour seuls critères : intelligence et Beau absolus. Mes doigts chargés de couleurs enduisaient idées, choses et êtres dans un faire absolutiste. Je caressais Ma vie. Parce que tous décrétèrent que j'étais étonnante et rare.
Et puis un jour, je ne sus plus avancer ou plutôt j’avançais entre ciel et terre se touchant, et puis s’éloignant. Je marchais en hauteur, clignant des yeux de tant de séquences visuelles m’attaquant l’iris, épouvanté de ne plus savoir s’adapter, dilaté le plus souvent, en raison de gros nuages noirs. Ma tête refusait de lâcher le pouvoir et mon corps décida subitement de n’en faire qu’à sa tête pour sortir de la quadrature étouffante. Un duel éreintant.
J’étais en dépression. Par refus d’abdiquer. Et l’angoisse et la panique s’amusèrent à me faire souffrir. Je luttais. C’est mon terrain et je suis maître à bord !
Et bam ! Grippée, frigorifiée, décontenancée, tremblante, en peine de lever un bras, je me battais à mains nues, refusant de m’arrêter, de voir la réalité et de m'abandonner pour un temps.
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