Billets d’humeur
I.
Il y a le dynamique média digital Fa Za qui publie une vidéo sur Awled Ahmed, le grand poète tunisien. Une plume traduite dans plusieurs langues, un verbe militant et une verve ontologique. Il y a une trentaine d’années, ou moins, un proche rompu à la chose littéraire vint m’en parler. A l’époque, il était peu connu du public des arts et des lettres et encore moins du large public.
- Ce sera un grand nom, me dit-il.
Et il le fut et le sera encore pour longtemps.
Dans la vidéo capsule, il est écrit qu’Awled A est « un laïc mais un musulman ». Déjà, il faut démêler les fils là, mais ce qui m’a saisie personnellement, c’est le fait de parer la réalité du grand Monsieur des oripeaux de « la diplomatie sociale », plus justement de la contre-vérité, banalement du mensonge.
Awled A. était athée. Complètement athée, de toute façon, on ne peut pas l’être à moitié : a- préfixe privatif qui signifie « sans », theos : dieu : sans dieu. Comme beaucoup d’entre nous.
Pourquoi devrait-on faire attention à ne pas heurter la masse des croyants ? Quand nous déciderions-nous à dire les choses telles qu’elles sont ou telles qu’elles ont été ?
La liberté de culte est inscrite dans la constitution, un. Deux, la foi est un cheminement personnel. Trois, il faut inscrire dans le social l’obligation de respecter les libertés individuelles.
Awled A. était athée. Je déteste le mensonge. Et s’il doit passer par la case enfer, et bien, il assumera.
II.
Ce qui nous distingue les uns des autres sera toujours le savoir et les conditions de son imprégnation. Le savoir a besoin d’une plateforme psychologique en devenir et, spécifiquement ou idéalement, en évolution. J’apprends, mon savoir n’agit sur moi que si je l’appréhende par tous mes moyens, que si ce savoir m’interloque, que si je dépasse ma petite personne et mes bas instincts, que si je fais preuve d’objectivité.
Où que nous soyons, une petite intelligence est une petite intelligence et ne peut aspirer à plus, sauf si les conditions du savoir sont réunies. Une mauvaise personne, une mauvaise personne sauf si un travail sur soi est entrepris. Une envieuse, une envieuse.
Le savoir est déterminant mais aussi le tissu psychologique, son dynamisme, son évolution.
Une jeune fille, issu d’un milieu populaire plutôt indigent, a le mérite d’entreprendre des études approfondies en sociologie. Dans les habitudes de son milieu social, il y a le culte du « saint » parallèlement aux croyances religieuses.
- - Voilà un excellent sujet de sociologie, dit l’enseignant.
Elle fut choquée. Le saint de sa tribu est un Saint, un être intouchable. Elle ne comprit pas ce qu’elle considérât comme blasphématoire. Son savoir est inutile et artificiel : il n’agit pas sur elle.
III.
Ce confinement a-t-il des chances de nous faire réfléchir sur la notion du mot liberté ?
Assurément. Nos rapports en sont perturbés aujourd’hui. La peur et la suspicion règnent. La maladie saisonnière sera redoutée, crainte. Dans les meilleurs cas, elle nous donnera à réfléchir, dictera notre conduite.
Prendrons-nous l’avion dans la même disposition d’esprit ? Sûrement pas. Le remède calmera les esprits mais il faut du temps pour se défaire des gestes de protection.
Il arrive quelquefois, là, maintenant, en plein confinement, de se dire que nous finirons tous fous si la situation ne se débloque pas. Se nettoyer les mains, porter masque et gants, en changer, consommer des lingettes désinfectantes pour tout nettoyer. Laisser les courses à l’extérieur, tout désinfecter avant de faire entrer … Ça craint.
Plus de 600 morts par jour en France ( 11 avril ), aujourd’hui même, et pas que des personnes âgées. La barre des 500 mille est franchie aux EU, 2100 morts en 24 heures ( 11 avril ).
La Syrie dispose de deux respirateurs, après une crise de près d’une décennie. Une crise montée de toutes pièces et parfaitement inutile.
Que feront les think tank, laboratoires de stratégies de conflits à gros sous si la crise perdure ?
Ce Covid 19 est bien plus puissant que n’importe quelle arme à l’heure actuelle. Et la vraie bombe dissuasive aujourd’hui sera l’antidote du C19. Voilà pourquoi le number one de l’exécutif américain n’a pas hésité à tenter de « graisser la patte » au laboratoire germanique prometteur. Élégance yankee du Crésus à la mèche rousse.
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