samedi 25 avril 2020

Ce bout de terre que je suis








Il n’y a pas de civilisation sans dynamisme, sans secousses, sans déconstruction-reconstruction. L’attentisme psychologique, social, politique est dénué d’avancées. 
Ce bout de terre, beau à couper le souffle, est autrement plus sensible que les siens présumés.

Une phase consécutive d’une épopée sans vrais fondements de la pensée.
Et près d’une décennie de jacasserie, zéro réalisation notable. Chacun veut s’affirmer, se faire entendre, exister. Surtout les grands oubliés et les ignorés du passé. Esprit revanchard.

Sauf qu’il n’y a pas d’assises, de socle. Que les vents vont dans tous les sens et s’entrechoquent violemment. Malmené ce bout de terre, incompris, sali.

Je suis ce bout de terre, juchée sur mes talons à admirer la méditerranée. J’étire un bras, lascive dans ses eaux vivifiantes et, hélas, théâtre de bien de morts programmées. 
Épaules, tête, bras droit dressé en guise de force ancestrale revendiquée, creux de taille, flanc, je baigne en toi et je te regarde dans le bleu des yeux. Je ne veux pas être riche que d’un passé lointain, je ne veux pas, seulement, être riche d’Histoire.

Je veux m’inscrire dans un présent dynamique, réflexif, innovant, créateur, nihiliste quand il le faut, du laid du moins, afin de me mouvoir dans les lobes de la création. Parce que tout EST création. C’est l’antidote de la mort, lente ou instantanée.

Je veux créer, je veux construire, je veux édifier. Seule ma beauté ne suffit pas. Je veux que la machine qui commande mon être soit aérée, souple, prompte, créative et propulsive.

Je pense aux Réparties de Nina, je pense au confort qu’offre l’inertie mentale, à l’arme des plus faibles brandie comme vérité. Les soldats de l’ignorance, réactivés en un rien, munie de facilité, à vociférer, à faire couler le sang, croyant exister.

Est-ce parce que je suis femme ? Comme partout, par ailleurs.

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