J’aime mon pays au paysage marin, j’aime ma Mer mais je reste lucide.
J’aime les petites choses, j’aime exercer mon regard et l’habiller de sens. Tout est chargé de sens et exister réside en tout. Pour peu qu’on saisisse l’incroyablement quotidien. Vivre c’est surtout poser son regard et décoder ou extraire le Beau. Il savait tout cela mais son dos était courbé. Et la courbure de la tête et du corps est une dictature.
J’aime mon pays mais je reste lucide.
Il y a la saison de la cueillette qui est déterminante. A chacun son tanceur. Aujourd’hui, le désir est de cueillir. Cueillir la rosée et le geste du vitrinier. Cueillir la sensibilité et la traduire de mon pinceau de scribe. Oui, je suis un scribe debout, qui inspire du sens, qui rêve de sens, qui vit de sens. Un scribe en peine de Sens ou à défaut de Beau. Parce que le Beau injecte de l’euphorie.
J’aime mon pays mais je suis lucide.
Ai-je le temps ? Suis-je dans la compréhension sociologique, historique, politique, citoyenne ? Faire du mythe un vecteur de vie, un diktat, un programme … puiser dans la soumission, l’inertie des synapses, mettre l’impératif « apprendre » au ban du social, mettre en écrin le silence de l’être … Ai-je le temps ? Et l’anathème ? Ce geste prompt de jeter ? Les scribes sont toujours sur le seuil. La distance du regard et de la pensée. Apprendre, déjà, l’exercice de l’ouïe.
Lucide dans les yeux, dans la tête, dans la signifiance, dans la plume.
Du temps. Que je ne possède plus. Du temps que j’épargne. Parcimonie. L’exercice du regard, transcrire. Observer. Revenir. Revenir parce qu’aimer est de l’ordre de l'effluve au gré de l’enthousiasme, de la colère, de la force du vouloir. Revenir, l’évidence du cœur, comme un enfant.
Aimer, rester lucide, s’empourprer et hurler. Des gestes de vie. Aussi. A l'heure des priorités personnelles et ontologiques.
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