mardi 28 avril 2020

Le Confus de Valmy, 2



Paris, avril 2020
Cabinet de Coaching psychologique et Pnl




« Il était dehors à attendre. Je lui dis bonsoir et lui fis la bise, tout naturellement. Il eut un haut-le-corps et une expression de dégoût sur le visage. 
Plus tard, je vis une drôle de réaction mais je me dis que c’était un sauvage. C’était de rapides regards vers la table du fond d’où fusaient des rires et des éclats de voix. Un sauvage sorti de son terrier.

Ce n’était pas croyable. Et puis vous savez, on fait des parallèles dans nos têtes. 
Comment pouvais-je deviner que c’était à ce point-là. Un emprisonnement total, une période très sérieuse de rupture et probablement d’hallucinations. En tout cas, de sentiment de persécution réel. 
L’enfance ? les géniteurs ? Les incessantes comparaisons ? Le rang d’arrivée ? L'obstination pathologique ? L’extrême solitude psychologique ?

Une personne fine et épaisse, avec des pépites et une froideur humaine laide à voir.
Mais le plus complexe n’est pas particulièrement là. Quoi que. »

lundi 27 avril 2020

Le Confus de Valmy, 1






Paris, avril 2020
Cabinet de Coaching psychologique et Pnl



I.

-       Je suis un margoulin.
-       Je ne crois pas que vous en soyez un.

II.

-       Je suis un margoulin.
-       Je ne pense pas que vous en soyez un.

III.

-       Je passe à leurs yeux pour un margoulin.
-       C’est déjà autre chose.

IV.

-       Tous pensent que je suis un margoulin.
-       Défendez-vous.

V.

-       Cette femme a été la première à me prêter l’oreille.

     ( Pensée : Vous ne lui en saurez pas gré )

-       Et ?

VI.

-       Vous savez, je suis le Confus de Valmy.
-       Expliquez-moi.
-       Ce n’est pas aisé.

VII.

-       Elle doit me voir comme un margoulin.
-       Qu’en savez-vous ?
-       Je le crois.
-       Peut-être que c’est ce que vous pensez de vous-même.





samedi 25 avril 2020

Je vous porte dans la sève et dans le sang






Je suis le pendant de ce personnage des arbres, ce personnage qui parlait aux bêtes et aux arbres. Aujourd’hui, au contact de ces troncs si fiers, je sens leur sève dans mon sang et nous ne faisons qu’un. 

Je leur parle à mon tour et je leur demande ce qu’il en est de l’absence des déserteurs. Parce qu’eux savent. Tout ce silence si sage, si posé, tout ce rationalisme si différent. Ils savent. 
Ils savent ce qui nous pétrifie. Même si pour avancer, nous savons la valeur du compromis.

Je suis dans mon corps à corps avec les arbres, parce que je les aime, je les aime vraiment. Ensuite, parce qu’ils me rassurent. Je les aime pour leur silence et pour la démesure altière de leurs troncs. Et quand je lève haut la tête, je vois cette chevelure toute d’eau nourrie, cette chevelure libre et voluptueuse, touffue et dynamique, rebelle et autoritaire de l’espace aérien.

Non ce n’est pas la cinquantaine SBelk, c’est la perception de l’Existence. C’est la Science du silence profond. Il le savait et aujourd’hui, je le sais à mon tour. Toi, tu le parais de psalmodies, une façon d’affronter. Je te porte dans mon flanc SBelk et lui, je le porte dans mes décharges synaptiques. Tu vois, c’est tout aussi fort. Tu avais la sérénité de ceux qui prennent les réponses toutes faites. Pas nous. Même si lui se rangeait pour faire bonne figure.

Je vous aime follement SBelk, dans les arbres et dans la terre, dans la sève et dans le sang. Celui du présent. Je vous aime dans le bouquet de Milan, je vous aime dans la couleur des glycines qui tanguent et je vous aime même dans ce mur des hommes habillé de promesses inventées et ensuite bues.

Je vous aime dans les arbres, tous les jours une heure, et tous les soirs dans ce repaire de silences fait. Parce qu'emplie de nos échanges.



Ce bout de terre que je suis








Il n’y a pas de civilisation sans dynamisme, sans secousses, sans déconstruction-reconstruction. L’attentisme psychologique, social, politique est dénué d’avancées. 
Ce bout de terre, beau à couper le souffle, est autrement plus sensible que les siens présumés.

Une phase consécutive d’une épopée sans vrais fondements de la pensée.
Et près d’une décennie de jacasserie, zéro réalisation notable. Chacun veut s’affirmer, se faire entendre, exister. Surtout les grands oubliés et les ignorés du passé. Esprit revanchard.

Sauf qu’il n’y a pas d’assises, de socle. Que les vents vont dans tous les sens et s’entrechoquent violemment. Malmené ce bout de terre, incompris, sali.

Je suis ce bout de terre, juchée sur mes talons à admirer la méditerranée. J’étire un bras, lascive dans ses eaux vivifiantes et, hélas, théâtre de bien de morts programmées. 
Épaules, tête, bras droit dressé en guise de force ancestrale revendiquée, creux de taille, flanc, je baigne en toi et je te regarde dans le bleu des yeux. Je ne veux pas être riche que d’un passé lointain, je ne veux pas, seulement, être riche d’Histoire.

Je veux m’inscrire dans un présent dynamique, réflexif, innovant, créateur, nihiliste quand il le faut, du laid du moins, afin de me mouvoir dans les lobes de la création. Parce que tout EST création. C’est l’antidote de la mort, lente ou instantanée.

Je veux créer, je veux construire, je veux édifier. Seule ma beauté ne suffit pas. Je veux que la machine qui commande mon être soit aérée, souple, prompte, créative et propulsive.

Je pense aux Réparties de Nina, je pense au confort qu’offre l’inertie mentale, à l’arme des plus faibles brandie comme vérité. Les soldats de l’ignorance, réactivés en un rien, munie de facilité, à vociférer, à faire couler le sang, croyant exister.

Est-ce parce que je suis femme ? Comme partout, par ailleurs.

vendredi 17 avril 2020

Le Traître suprême




Aujourd’hui, je suis triste. Il y a peut-être la prière de l’Absent. Mais je n’aime pas les prières. J’aime le regard, lui s’exerce. Parce que l’invocation est une soumission et une imploration. Happer est la seule vérité.

Il y a l’appel de l’Absent, oui. Celui des primeurs. Investi et fougueux de vie. L’Absent de la colère n’est pas le mien. Il règlait ses comptes. Un gladiateur. Je n’aime pas cette arène-là. Elle n’est pas mienne. Elle est forte mais le sang rouge n’est pas dans ma tête ni dans mon cœur.

J’aime les effluves. Des lianes de vie, des rencontres synaptiques, des arbres et du ciel. Les effluves du vent, danses énigmatiques, empruntant le nasal, siégeant au Trône de la pensée, commandant le regard.

Et je vois. C’est là que je suis. Happant le monde, buvant au gré des rencontres les preuves du Venir, de l’Étre et du Devenir.

Le prix de mes voltiges. 

Mais aujourd’hui je suis triste. Les mots bleus et ces remous. Et puis Verlaine : « Qu’avez-vous fait de votre jeunesse ? »

J’ai vu, j’ai vu et j’ai vu. J’ai compris. Je vois et je comprends. J’ai donné, tellement donné. La danse de vie, hémorragie ontologique, inéluctable et inutile. Aujourd'hui. 


L’Absent et le jeune Absent, probablement empêtré dans du vide. Mais à chacun son vide. Le plein est tellement ailleurs. Tellement. Mais le temps prend son temps : le Traître suprême.

jeudi 16 avril 2020

Gentleman farmer I.




Messe du dimanche, jemaa du dimanche 

Zina, Warda, Lella, Douja, Blonda … Elles étaient vingt-cinq, plus. Belles et attirantes. Il les regardait dans les yeux et quels yeux ! Des mots et des caresses. 

-      -  TA robe, ce cil, ce flanc …

Cela vous dit Les réparties de Nina ? Rimbaud. 
Sobel regardait son mari à la dérobée. « Depuis qu’il a cinquante ans, il divague … »
Forcément, elle sortait d’un couvent.

-       - Vous aime mes femmes.

Et puis un jour, à vive allure, l’une de ses femmes était sur le point de mettre bas, course effrénée. Boucle d’or savait que c’était important. « On arrive, on arrive. »

-       - Elle souffre, allez-y. Allez, vais le faire, tant pis. 

Il pleurait mais avait introduit sa main lui aussi. Ça y est. Elle s’écroula. Il pleurait vraiment, restait avec elle. Le praticien s’occupait du petit.

-       - Elle a donné la vie.

Il pleurait. Elle ne voulait même pas brouter. Il était à côté d’elle à lui parler.

-       - Sahhit, sahhit, bravo …


Notes explicatives :
 Jemaa : Vendredi
 Sahhit : Santé à toi, bravo





samedi 11 avril 2020

Awled A., Plateforme psychologique dynamique, Crésus à la mèche rousse




Billets d’humeur

I.
Il y a le dynamique média digital Fa Za qui publie une vidéo sur Awled Ahmed, le grand poète tunisien. Une plume traduite dans plusieurs langues, un verbe militant et une verve ontologique. Il y a une trentaine d’années, ou moins, un proche rompu à la chose littéraire vint m’en parler. A l’époque, il était peu connu du public des arts et des lettres et encore moins du large public.

-       Ce sera un grand nom, me dit-il.

Et il le fut et le sera encore pour longtemps.

Dans la vidéo capsule, il est écrit qu’Awled A est « un laïc mais un musulman ». Déjà, il faut démêler les fils là, mais ce qui m’a saisie personnellement, c’est le fait de parer la réalité du grand Monsieur des oripeaux de « la diplomatie sociale », plus justement de la contre-vérité, banalement du mensonge.

Awled A. était athée. Complètement athée, de toute façon, on ne peut pas l’être à moitié : a- préfixe privatif qui signifie « sans », theos : dieu : sans dieu. Comme beaucoup d’entre nous.

Pourquoi devrait-on faire attention à ne pas heurter la masse des croyants ? Quand nous déciderions-nous à dire les choses telles qu’elles sont ou telles qu’elles ont été ? 
La liberté de culte est inscrite dans la constitution, un. Deux, la foi est un cheminement personnel. Trois, il faut inscrire dans le social l’obligation de respecter les libertés individuelles.

Awled A. était athée. Je déteste le mensonge. Et s’il doit passer par la case enfer, et bien, il assumera.



II.
Ce qui nous distingue les uns des autres sera toujours le savoir et les conditions de son imprégnation. Le savoir a besoin d’une plateforme psychologique en devenir et, spécifiquement ou idéalement, en évolution. J’apprends, mon savoir n’agit sur moi que si je l’appréhende par tous mes moyens, que si ce savoir m’interloque, que si je dépasse ma petite personne et mes bas instincts, que si je fais preuve d’objectivité.

Où que nous soyons, une petite intelligence est une petite intelligence et ne peut aspirer à plus, sauf si les conditions du savoir sont réunies. Une mauvaise personne, une mauvaise personne sauf si un travail sur soi est entrepris. Une envieuse, une envieuse.

Le savoir est déterminant mais aussi le tissu psychologique, son dynamisme, son évolution.

Une jeune fille, issu d’un milieu populaire plutôt indigent, a le mérite d’entreprendre des études approfondies en sociologie. Dans les habitudes de son milieu social, il y a le culte du « saint » parallèlement aux croyances religieuses.

-       - Voilà un excellent sujet de sociologie, dit l’enseignant.

Elle fut choquée. Le saint de sa tribu est un Saint, un être intouchable. Elle ne comprit pas ce qu’elle considérât comme blasphématoire. Son savoir est inutile et artificiel : il n’agit pas sur elle.


III.
Ce confinement a-t-il des chances de nous faire réfléchir sur la notion du mot liberté ?

Assurément. Nos rapports en sont perturbés aujourd’hui. La peur et la suspicion règnent. La maladie saisonnière sera redoutée, crainte. Dans les meilleurs cas, elle nous donnera à réfléchir, dictera notre conduite. 

Prendrons-nous l’avion dans la même disposition d’esprit ? Sûrement pas. Le remède calmera les esprits mais il faut du temps pour se défaire des gestes de protection.
Il arrive quelquefois, là, maintenant, en plein confinement, de se dire que nous finirons tous fous si la situation ne se débloque pas. Se nettoyer les mains, porter masque et gants, en changer, consommer des lingettes désinfectantes pour tout nettoyer. Laisser les courses à l’extérieur, tout désinfecter avant de faire entrer … Ça craint.

Plus de 600 morts par jour en France ( 11 avril ), aujourd’hui même, et pas que des personnes âgées. La barre des 500 mille est franchie aux EU, 2100 morts en 24 heures ( 11 avril ). 
La Syrie dispose de deux respirateurs, après une crise de près d’une décennie. Une crise montée de toutes pièces et parfaitement inutile. 

Que feront les think tank, laboratoires de stratégies de conflits à gros sous si la crise perdure ?


Ce Covid 19 est bien plus puissant que n’importe quelle arme à l’heure actuelle. Et la vraie bombe dissuasive aujourd’hui sera l’antidote du C19. Voilà pourquoi le number one de l’exécutif américain n’a pas hésité à tenter de « graisser la patte » au laboratoire germanique prometteur. Élégance yankee du Crésus à la mèche rousse.