Eva, Enest est fou de toi. Ton univers chaud de sueur, de semence et de crasse l'obsède. Le voilà assis dans l'ombre dans ta piteuse chambre sur les toits à attendre que tu reviennes de tes pérégrinations de chair.
Enest fixe le lampadaire, il se trouve des points communs avec lui. Ils sont là tous les deux dans la plus grande incongruité. Il ne le sait pas mais c'est le seul objet qui l'allie à Claire. Il y a une beauté singulière dans cet abat-jour.
« Eva, je te veux, viens. Je te donnerai ma vie parce qu'être avec toi est d'un mordant rare.
Eva, tout mon être tend vers ta chair, tes jambes, ton Toi. Tu es le désir même. Ton parfum atroce, chaud et écoeurant me monte à la tête, je te veux, viens. Que m'importent tous les autres, je deviens fou de ta peau tannée par les hommes.»
Enest était là, depuis un temps déjà, il n'en savait rien. Il attendait. Rien n'avait plus d'importance qu'elle, sa bouche, son corps.
Le prix du désir intense est souvent très cher. Il était comme ensorcelé. Eva était d'une beauté insolente et criarde. Son corps nu était irrésistible. Il n'avait qu'une chose en tête le prendre et le faire sien, humer toutes ces odeurs nauséabondes qu'il haïssait mais qui l'enivraient.
Enest était loin, très loin et plus jamais les choses ne seront comme avant.
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