dimanche 28 avril 2019

I.

Des ouvrières sont mortes. Gratuitement. Offertes à Thanatos. Des besogneuses. Leurs hommes sirotent leurs thés au café du village. Des enfants orphelins et des foulards en fanions à la place du national. Image émouvante, forte de douleur et de conscience politique.

La femme rurale méprisée. Elle vit et meurt comme une bête de somme.


II.

Parce que Héla Ouardi a désacralisé les Compagnons du prophète Mouhammed, elle ne fait pas l’unanimité.
La chercheuse et l’écrivain a pourtant spécifié qu’elle n’a consulté que la bibliographie de référence, les sources canonisées. 
A un journaliste français qui parla de la nécessaire traduction de La Déchirure, elle répondit que son travail était déjà une traduction de ce qu’elle trouva dans les ouvrages consultés, très nombreux par ailleurs.
Sauf que la pièce de théâtre, la tragédie même, qu’est La Déchirure, laisse voir le califat comme un vrai système politique avec tous les ingrédients classiques : violence, autoritarisme, mensonges, police répressive, argent sale, dépossession, mercenaires, clanisme …
Les califes deviennent maudits et peu saints. Fatima dépossédée de ses biens à peine son père décédé. Le Prophète enterré de nuit d’ailleurs en présence de rares proches alors que son corps avait commencé à se décomposer.



III.





« Je trouve la lecture de Lolita dérangeante. Je jette le livre et puis je le reprends. J’ai l’impression qu’il incite à la pédophilie. Oui, c’est vraiment déstabilisant comme bouquin, j’ai un profond malaise. Mais il y a une phrase qui m’a beaucoup plu : 
« Tu sais ce qu’il y a de si affreux lorsque l’on meurt c’est que l’on est complètement seul. »

Elle a 18 ans, cherche des traces de corps, d’entremêlements de corps, l’Expression corporelle par excellence. Elle ne sait pas encore et veut appréhender par la pensée.
Et puis cet aiguillon de la mort. Le géniteur est parti et le pire c’est qu’il est seul. Elle aussi. Parce qu’un père est une Montagne.

-    -  Dis P.D’A., si pour revoir Pa, on te propose de le retrouver là où il est, accepterais-tu ?
-     -   Ben non !!
-      -  Excellente réponse chérie. Moi non plus.


Rires. En parler. Dédramatiser. Inscrire dans l’amour de la Vie. Greffer le pragmatisme. Ouvrir l’œil et l’esprit. Apprendre à combattre et à rester toujours alerte et debout.


Cela s’appelle aimer.


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