Mercredi et jeudi sont ses jours. A croire que sa pendule biologique et surtout, psychique, en avait décidé ainsi. Il sent l’impérieux besoin de remuer, de déterrer, d’inspecter et de construire sa pensée là-dessus.
C’était quelqu’un de très spécial, toujours à vivre à l’intérieur de lui-même, sans admettre aucun faisceau extérieur. Ses lectures étaient, pour la plupart, biaisées et pour arriver à lui, un tout petit peu, que de chemins à emprunter.
Sinon, les jours de fatigue, il faut juste ou se taire ou faire mine d’acquiescer. Évidemment, il le voyait.
Beaucoup de délire, de colère, de nœuds gordiens, de sagesse de trois secondes, de passé, de lectures erronées, de solitude pathologique, de folie ordinaire et extra-ordinaire … L’entourage a baissé les bras, a disparu … L’amitié est impossible parce qu’il y a de l’aigreur et l’esprit malsain de revanche, prise de là-bas et posée là. Attachant, fatigant, ingrat et, le pire, oublieux.
Heureusement qu’il payait, autrement toutes les portes lui auraient été fermées.
Mercredi 4.
9h.
Didon.
Première consultation.
"
Je me rappelle du lendemain de l’événement, je savais que j’avais un problème.
( Le problème était lui et évidemment, il était à des milliers de lieues de sa psyché. )
Étais-je dans le déni ?
( Les dénis. )
Faisais-je semblant de ne rien voir ?
( Évidemment. )
Je ne sais pas.
Je crois que j’étais à cette époque-là, dans le chaos total
( C’est toujours assez chaotique et il en sera ainsi. )
Je crois que je suis quelqu’un d’intègre, assez globalement.
( Ce n’est pas faux. Globalement. )
Je n’ai jamais voulu que cela arrive. C’était à force d’obsessionnel de sa part. Elle voulait aboutir, simplement. Tout le reste était moyens tortueux. Je regrette amèrement et je ne regrette pas. Ce n’était pas moi. C’était un instant volé, mais je ne l’avais pas vraiment vécu. Le lieu était magique, par contre. J’étais chez moi.
Le passé, dites-vous ?
Oui, et je n’assume pas encore.
Construire du présent ?
Les ingrédients indispensables sont rares. Mais ne vous inquiétez pas. Je suis chez vous là, mais après j’irai me promener dans les champs. Et j’ai du travail. Oui, oui, c’est du travail."
" Ne sont-ce pas des cogitations fatigantes ?"
" Non, c’est du travail."
( Drôle de travail )
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