dimanche 15 mai 2022

Histoires de couples, 3

 





Quand je cherche au fond de moi-même, je suis face à la vérité intime : je l’aimais bien. Ce qui est sacrément différent de Je l’aimais tout court. Elle était très jolie et avait pas mal de bons côtés : des avantages. J’avais vingt sept ans et la Mamma voulait me voir casé et heureux.

Le reste fut corps, certes, et beaucoup de politesse, c’est-à-dire nombre. de rôles selon les situations.

Je faisais de la politesse un trait indispensable. Il m’importait que tous vantent ma correction, mon savoir-vivre. Et ce fut le cas.

 

Je fus fidèle jusqu’à la cinquantaine. Mon background silencieux m’autorisait plus d’une femme et je cherchais ce que je pensais être la perfection. La femme sublime. Autant dire que je me rabattais en mon for intérieur et que je regardais, je scrutais, j’extrapolais.

 

Ma femme le vit et ne baissa plus jamais la garde. C’était ne pas tenir compte de mon imagination débordante.

Pourquoi pense-t-on qu’il est possible de ne vivre qu’une vie ?

 

-       Je te sais hypocrite, me dit-elle un soir, à brûle-pourpoint.

 

Et elle avait bien raison. Je mis plus de zèle à faire briquer l’officiel et rentrais plus en profondeur en moi-même. Je voulais m’offrir du plaisir rare.

 

Et pourquoi pas ?

Était-ce l’âge ?

La curiosité et le plaisir vif de l’interdit ?

 

Peu m’importait la raison profonde : je voulais des émotions fortes. De toutes parts. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire