lundi 29 octobre 2012

Conscience et conscientisation.

Il y a des jours où écrire est vécu comme une naïveté. De surcroît en français. Pourtant, par cet acte, on vit mieux. Même si, à l'avenir, je souhaite parler, m'adresser directement à des interlocuteurs, en tunisien, c'est à dire dans notre langue afin de mieux se faire entendre. Il me coûte, pourtant, de laisser ma solitude.

La Tunisie est mon essence même, mon berceau. Je ne me vois plus seule, en tête à tête, avec moi-même, ma plume, mes proches. Il y a besoin et urgence d'aller vers l'autre, celui-là même, qui me trouve souvent inaccessible ou d'une autre étoffe. Je suis toi et il me tarde de te le dire.

Marre souvent des réseaux de com', des vases clos. Une impression de futilité. Des publication identiques relayées sur deux, trois jours, une semaine...Le terrain nous appelle : il y a danger en la demeure par manque de conscience collective des enjeux. Maigre consolation pour nous qui oeuvrons à partir de nos espaces personnels depuis un moment déjà. Laisser des marques indélébiles, quelque chose de solide et de durable. Du calme aussi. A entendre dans le sens de réflexion et de pondération. Insuffisant dans la conjoncture actuelle.

Le délire du 20, 21 et 22 octobre. Comme si la Tunisie allait pouvoir renouveler le 14. Il y a une réalité : le scrutin, la voie des urnes. Ce qui donne la légitimité.

Aujourd'hui, il y a irrespect des échéances. Sauf que le vide est à craindre et puis l'élan est derrière. Le plein est, lui, on ne peut plus, déplorable. Que faire donc? 
Exiger des dates rapides et veiller à ce qu'elles soient respectées. Des instances libres de toute obédience, intimidation ou auto-censure et le terrain.

Et la constituante? 
Il y a le danger de la torpeur hivernale, d'une certaine fatigue, de l'oubli. Il est question du futur de nos enfants et de la souveraineté de notre Tunisie.

Faire que le Tunisien sache que la liberté est un présent d'une rareté extrême. Rester libre donc. Ecoeurement des discours, de la propagande, de la commercialisation du religieux, marre que l'on prenne le Tunisien pour un idiot manipulable à loisir. 
Faire que Ben Ali soit le dernier des dictateurs et préserver cette liberté unique, nouvelle, convoitée par les extrémismes de tout bord et notamment de droite.
La Tunisie n'est pas une propriété privée, on ne peut accepter de vivre sans honneur. Vous n'avez pas le monopole de Dieu.

Ni mouton, ni viande. Laissons le religieux dans l'intimité de notre besoin de Dieu. Personne n'a le droit de s'immiscer dans cette relation si particulière et si personnelle. Prêter l'oreille aux aboyeurs, brader son être pour s'empiffrer de viande, donner à l'autre l'autorisation de diriger ma conscience est un aveu de faiblesse et d'ignorance. Accepter une stratégie de décervellement et manquer de fierté.

Il est grand temps que le Tunisien relève son être et son pays, qu'il fasse le distingo entre le spirituel et le "séculier". Nul besoin de gourou sur le chemin de la foi. Le politique, lui, est tout autre : travail, droit, égalité des chances, dignité. Le vécu, le réel, le temporel. C'est ce qui est à expliquer à nos concitoyens.

Il y a une vraie souffrance à constater que l'élan du 14 - quel qu'il eût été - s'étiole, batte de l'aile.
Il n'est pas question d'accepter une vie de sous-être ni pour nous ni pour nos enfants. Le retard est déjà trop important, insupportable. La marche du monde est tout autre, pourquoi sous-vivre?

La Tunisie est notre pays à tous, la dictature de la majorité est douloureuse. Ma contribution, la vôtre sera d’éveiller cette majorité de lui faire comprendre que politique rime avec blablabla, que l'on est pris pour un idiot à berner et qu'une fois notre voix donnée, on est largué plus bas qu'avant.
II y a du travail sur le terrain, un vrai discours de dignité, de droits, de vie meilleure, avec des besoins d'ici- bas. Nous payons pour accéder à cela.

La Tunisie est un pays pauvre, le chômage augmente à vue d'oeil, l'économie s'effondre, le tourisme est quasi mort, le pays est un dépotoir, un relâchement de tout et de tous est visible à chaque coin de rue.

Nous sommes dans la dépendance économique et les gouvernants de l'heure tendent leurs mains du côté du Qatar et autres milliardaires en mal de vassaux et d'hégémonie. Nous avons cinquante ans au moins d’obéissance et de silence aveugles derrière nous. 
Aujourd'hui que les langues se délient, il est impératif que la réflexion suive que le niveau s'élève et que l'échine se dresse. Bourguiba nous a mis sur le chemin de l'école.

Le Tunisien peut décider de l'avenir de son pays, il le doit à ses enfants et aux générations futures. Un avenir libre de toute démagogie, des entourloupes du passé et de l’abêtissement du Tunisien.
C'est le prix de la citoyenneté vraie.

Pour tout vous dire, l'heure est à la conscience, à la conscientisation de tous. Les fêtes attendront pour l'heure

dimanche 21 octobre 2012

Catharsis.

Quand le "Je" vient à se dévoiler.

Elle a onze ans et s'étonne de la voir pleurer. Fleur a posté une vidéo d'une belle pub sur la nécessité de résister face à l'oppresseur, une pub réalisée à Paris visiblement. On y voit Mehdi Houas, ancien ministre du tourisme dans le gouvernement de BCE. Un excellent technocrate et un homme d'initiatives durant cette période d'attentes heureuses et d'espoirs.
Une pub vibrante dans l'image et le texte.Un non, à en être ébranlé, à tout séparatisme entre riches et pauvres, hommes et femmes, jeunes et âgés, conservateurs et modernistes, instruits et non-instruits, d'ici et d'ailleurs, dans le dogme et affranchis...
Un non au séparatisme qui explose dans une bouche libérée sous peu d'un bâillon rouge protestataire, une marche unie de Tunisiens de tous bords. J'aurais aimé voir Carthage en toile de fond ou mieux La Kasbah ou encore l'avenue H. Bourguiba...ou n'importe quel autre endroit-phare de Tunisie.
Je suis auteur, vous l'avez sûrement compris et tout récemment, une connaissance s'étonnait de me voir écrire hors fiction. Un étonnement étonnant pour plusieurs raisons, surtout celle évidente à mes yeux, sartrienne : peut-on, à l'heure qu'il est, quand on porte profondément les couleurs de sa terre comme un enfant qui meut, comme son pendant de chair, comme un géniteur précieux, peut-on écrire ailleurs qu'ici? Sur le champs des moissons futures?
La Tunisie est en nous, là où nous sommes on ne peut plus vulnérables, on ne peut plus forts. Ce sont des angoisses qui s'expriment hors l'étroitesse du silence. Nous rêvons d'un pays libre et fort, uni et respectueux, généreux et solidaire où la démocratie et ses alternances respiratoires planteront à jamais leurs graines.
Pourquoi, oui pourquoi faire que notre marche soit lente et bête et agrippée au pouvoir et à l'argent? Pourquoi devoir supporter vos sourires de circonstances faux et félins? Vos poignées de mains mielleuses et corrompues?
Pourquoi ne pas emboîter le pas à la marche du monde moderne et éclairé? Je ne partirai pas dans l'ignorance de vos basses ambitions. Je ne finirai pas dans vos convoitises de revenchards.
Je me rêve libre et démocrate tout simplement.

Pensées à toi qui es si loin dans l'inquiétude. Le prix pour grandir est souvent cher.

Billet d'humeur 3 : Pouvoir et griserie




Les démocrates sont en souffrance mais non en inertie. On n'est même plus sous ce qu'on appelle "la dictature de la majorité" suite aux résultats des élections du 23 oct.2011.
L'année a expiré avec zéro ligne définitive d'ailleurs.
Quel est le malheureux secret de cette usurpation de pouvoir que l'on ne trouve que chez les Arabes, les Africains et autres éclairés ?
Pourquoi d'ailleurs faire que le vase déborde et n'avoir pas envisagé une alternative satisfaisante pour tous?
Le pouvoir, ce banditisme pathologique.

samedi 20 octobre 2012

J'ai mal au pays.

"Ne suis-je pas suédoise?" me dit-elle, mi-figue mi-raisin. Tunisienne bien entendu mais le génie du rêve, même conscient, est dans la perspective. Elle revenait du travail. Un bien grand mot : deux nuits par semaine, de l'argent personnel et une plongée dans le monde professionnel avant de prendre de nouveau l'envol vers l'ailleurs. Notre tunisianité est indéfectiblement en nous, nous la portons comme un flambeau et nous la passons par devoir et par nécessité.
Sa chance, à elle, la Tunisienne, c'est qu'elle évolue de par ce travail dans son milieu naturel, cosmopolite, résolument tourné vers la modernité, depuis un moment, quand même. Tunisienne de chez les Tunisiens, quoi qu'on dise et abstraction faite de tout préjugé, elle a la bonne étoile d'être pétrie d'ouverture, nourrie de recul et promotrice de pluralité culturelle.
Oui, nous sommes nombreux à rêver de Lumières pour notre Tunisie, lumières dix-huitièmistes et nous le revendiquons. Et pourquoi pas? Que rêver de mieux? Rationalisme, pensée critique et souffle nouveau. Une autre façon d'espérer avancer autrement qu'en cherchant l'âge d'or dans le passé.

Le pays est si beau dans les photos du petit matin! Tout un chacun est capteur de beauté de nos jours en un clic et grâce au progrès. Le ciel de la Tunisie est unique, on aime le répéter, des rougeurs comme autant de promesses d'un avenir radieux et une mer paisible qui sommeille et s'étire langoureusement. Vous ne pourrez rien contre la volupté de la nature, autant se laver les yeux et purger sa vision et son esprit.

Sur la route de chez elle, c'est tout autre chose et au matin, il est difficile de tout voir rationnellement, c'est à dire, ici, politiquement et socialement. Il est difficile de sortir le faisceau "compréhension", "réalisme", "réel". Il y a encore trop de torpeur. De part et d'autre.
Elle voyait partout ce qui s'appelle maintenant "La révolution parallèle", celle des poubelles : des égorgées, des déchiquetées, des jetées, des explosées...Il y en a pour tous les goûts et selon toutes les bourses. Qu'à choisir!
Poubelles et herbes hautes de plus d'un mètre tout le long d'un parcours qui fut presque léché, il n'y a pas si longtemps afin que Ben Ali et sa femme oublient jusqu'au sens du mot détritus. Et l'oubli est précisément le glas du pouvoir. 

Faites que votre oeil soit une caméra, c'est possible. Focaliser là-dessus, c'est faisable. Pensez au 14 et à son ivresse exceptionnelle et vous vous direz dans les vapes matinales qu'au final tout n'est que poubelles alentour. Pourquoi? C'est comme qui dirait une vision trouble, un hiatus entre espoir et réel.
Cela dégorge, de partout. L'élan des premiers jours est déjà histoire ancienne : le nettoyage des boulevards, les civilités, les queues devant les boulangeries. Le sursaut du dépressif chronique qui n'aspire qu'à la liberté afin de pouvoir de nouveau nous faire du chantage inconscient? 
Oui, la conscience est à appeler.

La femme est hurlée pute au volant, un classique désormais. J'écris le mot en toutes lettres malgré une retenue habituelle pour tout simplement donner à voir et lever le voile sur des pratiques très courantes.
L'homme post-14 a un regard désapprobateur, moralisateur, un tantinet pincé celui-là. Dans le meilleur des cas, hautain. Il est "ébranlé" dans son mental, tout nouveau, importé du golf, la mode de l'heure de Monsieur tout le monde que l'on croise fréquemment en faisant ses courses. Opportunisme ou stupidité tenace et indécrottable? 
( Même "Echaab" arbore barbe et gandoura. C'est un trentenaire de par ici, clair le jour et hurlant ses revendications sociales dès 18 heures à l'heure où il prend son service de gardien de nuit d'une vieille propriété, purgeant ainsi déficit social, douleur rentrée et eau-de-vie. )


Ma terre a-t-elle hurlé pour cracher et déféquer sur la voie publique?
Je me console à y voir une dépression provisoire, un lendemain de désenchantement passager, mieux une transition.

Je suis dans la tête de cette jeune personne, rayonnante de naturel et riche de pragmatisme, portant, malgré tout, très haut le rouge et le blanc de son humus natal.C'est une Tunisie aussi que vous le vouliez ou pas, libre et tenace, jamais dans le moule et en permanence dans la liberté de penser.
Tout a été dit dans la fougue des jeunes de 20 ans mais aussi dans le refus du statique, de l'immobilisme. Nous sommes loin de la Suède, assurément, nous sommes nous : un potentiel humain indéniable, une volonté farouche de résister, un refus réel d'assister au projet d'ancrage d'un modèle de société bien plus que déplacé : ni d'orient ni même d'occident fût-ce la Suède. Notre volonté : un pays démocratique respectueux de la différence et prônant l'ouverture.

Lave tes yeux de l'avancée des autres, cet humus est le nôtre, les immondices ne prendront qu'un temps, si tu t'ériges en tunisienne, debout, à l'écoute et prompte à la réponse, criant ton mal à la ronde et oeuvrant pour la construction d'un édifice nouveau porteur d'alternances, de différence et d'équité.

Ce sera porter et bien porter sa tunisianité.


vendredi 19 octobre 2012

Marzouki

Point de vue

Un excellent entretien avec les journalistes, un président fédérateur, un droit-de-l'hommiste et un féministe visionnaire selon moi, mais oh combien sans pouvoir réel et oh combien dans sa bulle ! N'empêche en tant que penseur, il est à des années-lumières des islamistes. Ce que je pourrais apprécier c'est précisément le décalage de niveau intellectuel entre eux, quand bien entendu je me limite à la théorie. Sauf que la Tunisie de l'heure a besoin d'action politique, les idées ne manquant pas notamment, bien sûr, chez les démocrates.

lundi 15 octobre 2012


Barack, BJ et mwi 



Le choix de Barack Obama pour les cours de français se fit sur moi. C'était un vrai chanceux. Au départ, il s'agissait uniquement de travailler sur le lexique politique, les termes correspondants en français usuel. Il fallait éviter le registre de langue soutenu et focaliser sur le courant.
Barack Obama voulait s'essayer également à l'humour européen dans le choix des mots, les boutades, les clins d'oeil ( comme s'il y avait un humour spécifiquement européen, et comme si Barack Obama allait composer avec le vieux continent devenu quasiment le tiers monde aux yeux des yankees ! Bref, un délire, la logique est donc autre.)
Au départ, les cours étaient un vrai casse-tête pour moi. Je ne m'épanouissais pas dans le littéraire, L'historique, le philosophique et BO n'était demandeur que de terminologie. Jusqu'au jour où par un détour inattendu, je lui fis la remarque classique haïe par les Américains : " vous n'avez pas d'Histoire en comparaison avec le reste du monde". BO en fut coi. Comment osai-je? J'osai. Et même plus loin.
J'avais devant moi un apprenant en colère qui se défendait avec la fougue d'un Africain ou presque. Les cours prirent une autre tournure, bien plus intéressante. Et ce fut la littérature, l'Histoire, la mythologie, la philosophie. Peu évident pour un pragmatique mais c'était ignorer l'énergie exploratrice de Barack.
Au final, les deux heures hebdomadaires devinrent quatre, deux séances taxées à 100 dollars US de l'heure ( le rêve de tout professeur qui se respecte! ) Et Barack apprenait, posait des questions, retenait, établissait des parallèles, critiquait pour souvent s'apercevoir que le génie de l'Amérique était précisément la pauvreté historique. L'Amérique ne s'était jamais encombrée d'un passé pesant, handicapant. Elle était légère, tournée vers l'avenir, volontaire et tout ce que firent les génies américains venait de là.
Je faisais de BO un apprenant heureux, plein d'appétit et plus je multipliais les démarches pédagogiques, plus je mettais de l'originalité dans l'abord des connaissances, plus il adhérait. Ce fut là que naquit l'idée de lui parler d'un petit jardin où jadis s'amusèrent de grands Carthaginois.
''Barack, lui dis-je un jour, je viens d'une parcelle de terre d'Afrique du Nord dont tu as entendu parler cet été par un de nos illustres hommes politiques, un octogénaire aux yeux bleu occident qui te plut d'emblée et qui te sussura à  l'oreille bien des choses, d'ailleurs je ne sais en quelle langue mais il semble que tu n'as pas trop prêté l'oreille tout à ta réélection. Barack, je vais jouer de mon ascendant de prof sur toi pour un petit peu te mettre au courant de ce qui se passe à Carthage : ça merdouille, pour utiliser un mot familier - l’Américain ne s'offusque guère de ce genre de détail, la préciosité n'ayant pas fait parti de son peu d'Histoire et l'élégance verbale ou, l'élégance tout court, ne lui semblant pas vitale.
Les femmes sont toutes de noir vêtues jusqu'aux ongles, les hommes de blanc oriental - peu immaculé certes mais bon ! - les enfants portent des bandanas avec inscription et épée, le discours est confus. Banane veut acheter les anciens biens de Leila - elles se ressemblaient trop, tout dehors, rien dedans.
M. AE tombe dans les bras de Morphée à même la paillasse. Au Bardo, nos élégantes députées, par ailleurs dans le souci tout l'été pour tous les mariages ratés par manque d'eau et de vaisselle lavée, aèrent leurs parfumés pieds de leurs babouches dorées. Elles projettent même de construire des hôtels dans les parages de L'ANC. Nos sages penseurs tous d'idées éclairés préconisent l'application d'une politque de santé mise en route par palier. Que d'idées dans une Tunès qui va droit à la paix sous les yeux du monde entier..."
Et j'allai crescendo, du détail au lourd, de la description à l'argumentation, du poisson au pigeon, quand je vis une larme perler à l'oeil de mon élève. Barack était fortement ému.

'' Madame me dit-il - bien qu'il soit plus âgé que moi, j'ai tenu à cette distanciation nécessaire en pédagogie mais qui n’empêche en rien de véritables échanges - Madame, BJ me l'avait dit mais je n'avais rien compris, un risque fut pris quand je livrai le pays à ses pires ennemis,  ne laissez pas le dépit vous gâcher la vie, rien n'est fini et les dés seront remis sur le tapis.''

Tout fut dit sur un ton raffermi et je compris que désormais je pouvais compter sur mes acquis pour prétendre à des séjours gratuits aux Etat-Unis ( le rêve !! ) d'autant que mon apprenant en mesurait le prix.
Je compris que BO allait se charger de mon pays pour y faire régner l'harmonie afin que le ''14 january'' ne soit pas peine '' perdie'' coumme on dit, hélas, aujourd'hui.

Dimanche, 6h30, une chaleur d'août. Barack? Pas la moindre trace. Et l'Hisoire alors? Les cours? La White House ? BJ? La Tunisie? Pour l'heure que du dépit ! En attendant l'envol de BJ aux E-U. 

;)

samedi 13 octobre 2012

Billet d'humeur 2

Le rapport au corps est si fort dans le monde arabe qu'il est au centre de tout, sa première victime est tout naturellement la femme, vue depuis des lustres comme uniquement un corps - appelé, par ailleurs, autrement dans le subconscient arabe sauf que pour ma part, je reste à cheval sur le principe de courtoisie - , un être de second plan, une enfanteuse. Ce dernier statut est supposé être honorifique et vous noterez les Om Galal, Om Omar et Om Bilal...Le correspondant masculin existe mais c'est sans compter le privé, le strict privé où Abou Galal devient esclave d'une danseuse du ventre ou de n'importe quelle autre Eve qui se limite d'elle-même au corps.
Le corps, un sujet tabou d’obsessions diverses qu'il faut savoir draper et encore draper et toujours draper.

Et dire que ce sont des pays chauds !

lundi 8 octobre 2012

Billet d'humeur 1.

Profondément fière d'être de chez moi, il m'arrive de déprimer grave parce que je ne verrai pas dans mon pays le civisme se généraliser. Il y a l'espoir, bien sûr, les fluctuations de l'heure depuis le 14 janvier, le bouillon de cultures...
Bon, du baume au coeur, les philosophes des Lumières étaient tous morts quand la Révolution eut lieu ! J'ai au moins la certitude d'une chose : ma prétention.
;)

mercredi 3 octobre 2012

La plume se meut. Un silence hébété et un crâne qui n'en peut plus d'entasser des mots et des maux jusqu'au point, jusqu'à la virgule. Et tellement d'exclamations. Je porte ma tunisianité comme un flambeau mais que de coups. C'est la chute d'une si belle crise, d'un emportement sans égal, un janvier de rêve. Je vois défiler la laideur, la bêtise, le pas aveugle, une régression vertigineuse sous couvert naif - mais pas tant que ça - de moralité certaine, de positivisme facile. Jusqu'à l'écoeurement. Mais, là, que des hommes qui ne sont que queues occupent la scène, salement, bêtement, je me lève et hurle ma douleur de voir mon pays souillé de leur déjection de connards. Et de nouveau, je dore ma tunisianité de ma fierté de toujours, de mon refus d'assister, sans mots dire, à l'expansion de la bêtise.
Je pense à mon taxiste si confiant dans la justice des hommes, je pense à la candeur d'une scientifique-voisine qui sourit dans l'inconscience à un avenir incertain, je pense à ce bouffon plongé dans le décolleté de l'Italienne entre désir et bienséance, bestialité et peur, masculinité et Transcendance cherchant en vain des regards compréhensifs. Elle n'a rien vu habituée à se voir en être intelligent, pensant. Il n'a rien compris dans sa pratique quotidienne de penser avec son organe.J'ai vu la nécessité de reprendre la plume et, à l'avenir, ce sera les taxistes, le plus possible, pour un échange aimable mais surtout de "marquage" et d'épuration de préjugés séculaires.
A très vite, ça déborde de partout. Que de choses à vous dire!