lundi 9 octobre 2023

Mon bras et la mer

 











Au final, l’équation est simple et sans rebondissements, du moins quand on l’observe dans sa totalité. 

 

Nous venons sur terre, nous nous agitons dans tous les sens et nous en partons. 


 

Evidemment nous avons construit, des objectifs, des voies, des urgences, des mensonges … l’âme, le concept-phare en mal d’éternité … 


 

Et c’est là que réside notre génie. 

















 

 

I.

 

Elle dormait le matin, le midi et le soir. Et la nuit.

Son corps ankylosé par une pieuvre froide et impitoyable. Noué. De toutes parts. 

Ce n’était pas chose aisée. 

Pousser le drap le plus fin était titanesque. C’était fort et inquiétant. 


 

Mourir c’est aussi se laisser mourir. Abdiquer.

Les pieuvres sont malsaines et retorses. Elles jettent un tentacule et attendent. Puis un deuxième et voient. Le troisième est une corde agrippeuse. Et vous voilà dominé. 


 

Vivre c’est se battre et c’est contrer la pieuvre qui guette tout humain. Même s’il peut arriver à tout un chacun de se sentir ankylosé. Même si les bras peuvent tomber. Même si en lever un, exige de nous une force volontaire. Même si la volonté en se déployant trouve une résistance des mouvements. Même s’il y a crise entre une volonté, des habitudes tenaces et un corps grippé et obstiné. Recroquevillé sur lui-même.


 

Le temps, le sport mental, se faire dénouer le corps, la mer ... sont d’une richesse insoupçonnée. 


 

Nous ne sommes pas faits pour Morphée ni pour Thanatos durant notre traversée. Mais bien pour Éros sous toutes ses formes. 

 















 

II.

 

On vient au monde pour y vivre. Mourir est une logique d’aboutissement. 


 

Et je me déploie. Dans tous les sens. Et en me déployant, mes membres se prolongent et s’épanouissent. Et je continue à me déployer et je me prolonge et j’occupe l’espace. Et mes membres se désengourdissent les jours de pluie et les jours sombres et ma tête sourit parce qu’elle se nourrit de ma volonté entretenue. Et je souris aussi. 


 

La nuit quand je dors, je nourris mon esprit, je fais faire de la gymnastique à ma volonté et je stocke de la force réalisatrice. L’espoir est vif, la réserve fournie, je n’ai qu’à ordonner et le processus se déclenche.


 

Pourtant, il me vint trois jours de néant et de hurlements intérieurs. Et puis des peurs paralysantes sur quelque temps et des tremblements quand je vis la mort de près. Mais je fabriquai de la volonté en labo assez vite et je le ferai jusqu’au bout. La volonté est force et Vie.


 

Et puis la mer entre crawls et nage libre. Et puis la mer que j’aime par-dessus tout. Et la mer, ma Mère nourricière. Son iode, sa liberté, sa plénitude, ses bras majestueux et salés et mes bras la taquinant et la remuant dans tous les sens. 



Mes bras et la mer. 



















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