I.
Je déteste le mensonge et la roublardise et je trace. C’est aussi simple que cela.
Je me répète, je sais, mais c’est ainsi.
Les personnes qui vous regardent dans les yeux sont rares, celles dont les mots coulent comme l’eau, naturellement.
Et puis, si plus jeune on se prête, un peu, au jeu social, en avançant dans son tronçon, on fixe les choses : décisions, priorités, choix.
La grande comédie humaine est lassante et chacun la mène en fonction de ses intérêts. Je ne joue pas et la comédie n’est pas le genre que j’affectionne le plus.
Non, je ne cautionnerai pas, ce qui ramène mon monde à l’essentiel entre cœur et esprit.
Et ce que c’est bon de ne plus se coltiner la faune joueuse, envieuse, mielleuse, suspecte, mercantile, caméléonne … Ce que c’est bon de s’abreuver à la source du vrai !
C’est d’une paix indescriptible, un meilleur emploi de son temps et un véritable gain.
II.
Je crois qu’à 20 ans, la mort d’un chien m’aurait attristée vite fait. La mort de mon chien un peu plus, sûrement. Mais je n’aurais pas vécu le naufrage dans lequel je m’étais trouvée la semaine dernière. L’âge a ses temps et je suis au temps de l’hypra sensibilité.
Pourtant, je ne m’offris aucune vraie dépression. Dépression avec arrêt, spleen et procrastination. Une flèche dynamique, activiste dans tous les sens, debout, rigoureuse et je crois bien, quand même, travailleuse. Objectivement.
Je me souviens d’un ami virtuel qui crut l’inverse.
- D’où est-ce qu’il tenait cela ? m’étais-je dit.
Avec cela, je perdis mes piliers assez tôt, mais un contre-exemple me fit tenir debout et très certainement, ma franche détestation des temps morts.
Si être debout du matin au soir à faire les choses, à faire avancer les autres à un rythme fort soutenu est une forme de dépression, je crois bien que j’ai eu celle qui convenait le plus à mon tempérament. Une aubaine ou, tout simplement et comme toujours, le déterminisme. L’équation chimique poly-forme, polysynthétique, kaléidoscopique, propre à chacun.
Ce qui fut déstabilisant, c’était de voir notre chienne s’éteindre. Un combat de gladiateurs et des yeux implorants. Elle était malade intérieurement, assez vieille pour subir une ablation …, mais la veille au soir nous communiquions.
Joueuse, vive, reconnaissante, câline, protectrice … la veille du grand saut. C’est toujours difficile. Son espace est vide. J’ai à l’oreille, ses petits bruits habituels et au grand chef de me rappeler, à chaque oubli, l’insupportable matinée.
J’aurai 50 ans pour le restant de ma vie. J’ai arrêté le décompte. Et rien ne me fera détester la vie ni le beau ni l’art ni l’élégance. Absolument rien.
Le départ de notre chienne est un vrai deuil. Un être est absent et le temps de mon âge d’aujourd’hui me fait sentir les choses fort sensiblement. Et si l’âge a ses temps, l’esprit a ses paliers. Souffrir de voir partir son chien est autre aujourd’hui qu’à vingt ans où les appels de la vie sont multiples. Où la notion de temps est autre. Où l’activation du système sympathique ne vous met pas à plat. Parce qu’à vingt ans, la machine est toute neuve.
Repose Dharma, j’ai ton regard de dernière minute, vif à l’esprit. Enfant canin.
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