mercredi 28 juillet 2021

L'appel de Carthage 🇹🇳







 

-       J’ai décidé, depuis un moment déjà, de ne plus m’intéresser à la politique.

-       Pourquoi ? Vous aimez pourtant.

-   Ce n’est pas une question d’amour la politique. Du moins pour moi. Mais d’agir, de faire, de faire avancer, d’apprendre aux autres, de greffer les bases de la conscience tous domaines, de jeter les premières pierres d’automatismes psychologiques, moraux, civiques, sociaux, économiques … afin de faire évoluer. Or, je suis extrêmement fatigué.

-       Prenez du recul, ressourcez-vous.

-     Oui, c’est ce que je fais. C’est peut-être l’âge. Une très grande fatigue et beaucoup de colère. Je suis à plus de la moitié de ma vie et il n’y a toujours pas d’automatismes ancrés, même pas les plus basiques. Ce sont des sociétés en friche, ça épuise.

-      Vous prenez les choses trop à cœur.

- Je suis un intellectuel, un humaniste et un perfectionniste, mais socialement je ne demande que les bases pour ensuite édifier un minimum. Pas forcément ma personne, évidemment. Tous ceux qui partagent à peu près les mêmes idées. Mais je suis fatigué et la politique tue. Je parle du souci politique, de la polis, la cité, de la gestion des affaires de la cité, du moins théoriquement. Parce que sans vision, sans théorie, sans programme et sans feuille de route, ce n’est que désordre et cacophonie. 

Vivre 50 ans dans le désordre est épuisant. Ou alors c’est moi.

-   Les deux. Puisque vous vous sentez investi de la mission de faire évoluer êtres, société jusqu’au civilisationnel. C’est beaucoup. Reposez-vous !

-     Oui, je dois me reposer. Mais il m’arrive en cachette de moi-même de glaner des news comme ils disent maintenant … Il faut dire que l’heure est grave quoique heureuse.

-       Reposez-vous.

-     Oui, je dois me reposer. La politique a tué mon plus proche ami. La peur des situations en friche. C’est usant. Et d’ailleurs et parce qu’il faut que cela soit dégagé, les puristes de la politique m’insupportent grave ! Des théoriciens, de purs théoriciens. C’est utile mais qu’ils se gardent de plaquer leurs cours partout. Notre pays est en friche sur tous les plans. Politiquement, il se construit, se déconstruit, se reconstruit dans une atmosphère générale d’intérêts personnels, de corruption, de vieux réflexes de plaventrisme, d’opportunisme … Mais il y a aussi tous ceux qui, dotés du sens des choses, de savoir, de visions, de compétence potentielle, de patriotisme vrai se trouvent dans la difficulté d’agir au beau milieu de ce champ d’inculture, de sape tous azimuts, de vol, de corruption et de Mains sales. Et c’est tuant.

-       Reposez-vous !

-    Oui, je dois me reposer mais aujourd’hui est un jour heureux, un jour ouvert, un jour d’éclat, un jour prometteur mais aussi un jour de craintes. Mais les craintes sont devenues habitudes depuis un bon moment.

-       Vous dites que vous êtes épuisé ! Arrêtons ce discours !

-   Il est libérateur. Je respire mieux mais j’ai une montée de praxis théorique en moi et un besoin de dire. Après cela, je vais me reposer.





Il y a l’appel de Carthage, je l’entends, je l’ai toujours entendu. Et j’ai joué mon rôle pendant plus de deux décennies. Je crois au Savoir, à l’Immense Savoir. Je crois à ce qui lui est inhérent : l’Esprit critique. Savoir et Esprit critique sont les fondamentaux. Savoir et Esprit critique sont la charpente indispensable, incontournable, indépassable, existentielle, sine qua non d’Ontos. Être. 

ÊTRE suppose Savoir et Questionnement. Strictement rien d’autre. Parce que Savoir est immense et Inspecter, tourner dans tous les sens, interroger, regarder à la loupe, établir une distance, DOUTER est le chemin de la Vérité et de la bonne Gouvernance.

-        Trop vaste programme pour un épuisé !

-   Épuisé par l’ignorance que l’on voulait généraliser. Parce que l’ignorance est la cellule souche du totalitarisme, du fascisme à l’infini dans toutes ses versions. Je vous parle d’une jeune république, 64 ans est l’âge des balbutiements et nous y sommes. Sauf que les barrages sont tombés en 2011, ce qui est un acquis en soi ; Mais certains barrages d’ordre psychologique, notamment, sont vitaux pour éviter d’avaler des couleuvres, de subir des affronts et d’assister d’une façon inerte à la Danse des Idiots. Notez que l’idiotie mène souvent aux pires crimes. 

        

En psychologie, les garde-fous indispensables sont ceux qui refoulent idées fixes et autres erreurs. C’est un dispositif protecteur qui garantit un équilibre certain. En 2011, tous les garde-fous ont été piétinés, un moment épique d’euphorie générale. Conséquence logique après plus de 50 ans de dictature - qui s’explique aussi, partiellement, par le cours cyclique de l’histoire – Sauf que l’ignorance revancharde, à visée hégémonique, théocratique ( la pire ) en a profité pour faire exploser tous les toits du surmoi socio-éco-politique. Sans vergogne. 

En a découlé une atmosphère délétère, avariée, décomposée où sous prétexte de légitimité – encore l’ignorance et d’autres facteurs tout de même … - vol, viol, détournements, corruption, banditisme, sexisme, violence verbale et physique, irrespect des institutions, invectives, injures tous azimuts sont devenus un spectacle quotidien.

 

Retenez la date du 25 juillet 21, retenez dans la ( pire ) constitution ( à l’encre frériste ), l’activation de l’article 80, retenez un Président dont l’honnêteté ne fait aucun doute, la rigueur non plus qui, enfin, a gelé, levé l’immunité, congédié. Le reste est à venir. Notre loupe agit. Nous sommes confiants. Les craintes de poussée terroriste n’inquiètent pas outre-mesure. La jeunesse n’est pas bête. Et Carthage a ses têtes pensantes ici et partout ailleurs.

-       Vous avez l’intention de vous reposer ou pas ?

-     Après cela oui. Assurément. Ce vieillard machiavélique à la porte du législatif s’adressant aux jeunes et leur intimant l’ordre ( maquillé ) d’ouvrir est pathétique. Le pouvoir aveugle et ces séniles adeptes du droit d’aînesse, si dénué de sens, ne voient rien et s’oublient aussi rapidement que la circonférence du siège exigu de leur matière grise faite en moins d’une fraction de seconde.

 

L’appel de Carthage est la nécessité de penser Carthage, de fonder la théorie perfectible à l’infini de Carthage, d’édifier Carthage, d’appliquer la feuille de route de Carthage, de veiller à la toiture du surmoi de Carthage ( toiture à entretenir pour la régularité ) parce que Carthage est riche de ses Femmes, de ses Hommes et de sa Jeunesse. 

 

La beauté de Carthage, de ce bout de terre marchant en méditerranée avec force et sans peur exige de nous de construire de l’éclairé et par conséquent du solide.

 



 

Après cela, j’irai vraiment me reposer, mais aujourd’hui l’amour me porte et la praxis m’anime. Et j’exige, nous exigeons, une séparation totale entre le spirituel et le séculier, le religieux et l’étatique. Condition indépassable de faire politique rigoureux et de respect de la sphère privée. Arrêtons les mensonges sous couvert de Dieu.

 







mercredi 21 juillet 2021

Ignorance et mainmise



Nos contrées en total déclin …




 

Est-on croyant et nourri des préceptes de Dieu – quels qu’ils soient, de droite, de gauche, d’ici ou d’ailleurs … - quand on est irrespectueux, fourbe, menteur, hypocrite, voleur, violeur, inhumain, opportuniste, malhonnête … ?

 

Est-on croyant et nourri de piété quand on marche sur les droits des autres ? Quand on ne veille pas à leur garantir dignité et mieux-être ?

 

Est-on croyant et bon quand on est jaloux, envieux et hargneux ?

 

L’heure n’est-elle pas à redéfinir foi, loi et surtout morale ?

 

Peut-on, aujourd’hui, parce que les réseaux sociaux ont levé le voile sur une ignorance insoupçonnée supporter tous ceux qui se croient investis de la mission divine de suivre au pied l’application des lois de Dieu ?

 

Qu’est-ce qui autorise un être basique qui n’a jamais ouvert un ouvrage à pérorer sur des questions qui dépassent son être ?

 

Qu’est-ce qui fait croire à un ignare pur qu’il a un droit de regard sur l’intimité des autres, sur leur système de pensée, sur leur formation intellectuelle, sur leur liberté de largage culturel ? 

 

Quelle époque de pauvreté intellectuelle vivons-nous où, un diplômé peut n’avoir jamais rien lu, n’avoir jamais réfléchi de lui-même, librement, sur des questions données comme définitives et se croire sachant ?

 

Qu’est-ce qui peut se targuer d’être définitif ?

 

Qui peut avoir le cran de se donner des airs de sainteté en pleine corruption ?

 

Pourquoi l’ignorance a-t-elle, de nos jours, une mainmise totale sur tout et partout ?

 

Comment des êtres de surface totale peuvent-ils se croire capables de disserter sur des interrogations méta-physiques alors que tout son proféré est pur verbiage, plat et dénué de la moindre signification ?

 

Comment supporter que des êtres de responsabilités, octroyées dans l’inconnaissance de tout, dans la peur, dans le suivisme, dans l’opportunisme, dans l’ignorance historique, dans l’inhabitude réflexive sociale et politique … se permettent de théoriser et s’installent en police  morale des consciences ?

 

Des immoraux.

 

Époque cochonne, époque plate comme la terre qui ne l’est pas, époque chienne – que les chiens en soient préservés – de l’ignorance érigée en projet sociétal afin d’abêtir le plus possible, de réduire au silence, de décourager et de tuer dans l’œuf toute velléité de réflexion critique, d’intelligence, de réalisations ou d’avancées tous azimuts.

 

Mettons des gouvernants probes et serviables, patriotes et ingénieux. Prenons les meilleurs en tous domaines afin d’asseoir un projet sociétal apte à promouvoir nos contrées en total déclin. Édifions, mettons au point et à l'oeuvre un projet de société à même de pousser vers l'avant. 


Et que les ignares se taisent à tout jamais. Les avancées n’ont jamais été menées par les mal-pensants. 


Et refonder l'école. L'école, toujours l'école.






mercredi 7 juillet 2021

Aujourd'hui ma mère est morte

 





« Aujourd’hui ma mère est morte. Je n’avais ni le soleil dans les yeux ni la curiosité de ce que mon boss allait penser. Ma mère a mis deux jours à mourir. Elle avait la cinquantaine. Nous étions autour d’elle et, moi, je râlais intérieurement de leur présence. C’est quand même un moment intime. Sa tante aînée et un cousin de mon père échangeaient des regards lourds.

 

-       Elle a le hoquet, ce n’est pas pour tout de suite, dit-il à voix basse.

 

Elle acquiesça d’un air scientifique. Plus tard, elle vint avec les bracelets de Mama en main.

 

-       Tiens, ce sont les bracelets de ta mère. Range-les.

 

Je ne compris rien à ce geste plein de sens tus et j’avais envie de la frapper. Pourquoi a-t-elle enlevé les bracelets de Mama ? De quel droit ? Et puis même si elle était sa tante ? Et cet air secret en me les remettant, j’avais envie de les lui coller à la g…

 

J’avais vingt ans. Comment aurais-je pu saisir cette remise d’or ? Encore aujourd’hui, je trouve ce geste horrible, obscène. Mama aurait été enterrée avec ses choses, ses choses de vie que je ne m’en serais pas rendu compte. Obscène.

 

Mama est morte de cette boule au sein. Elle ne m’en parla jamais et quand sa jeune tante vint me le dire, je lui dis vertement que Mama n’avait rien et que si c’était le cas, je l’aurais su avant tout le monde. Et pourtant. Une boule qu’elle avait depuis plus d’un an et qu’elle avait décidé d’ignorer. Quand elle décida d’aller consulter, l’oncologue lui dit d’emblée ce qu’elle avait et elle ne trouva pas l’emplacement de sa voiture. Titubante, elle rentra en taxi.

 

Mon père saisit qu’il y avait quelque chose de grave dans cette voiture abandonnée « là-bas, je ne sais où », mais il préféra ne pas poser de question. Il se dit même qu’il y avait quelque chose d’agréable à aller chercher la voiture. 


Probablement, une petite grippe, se dit-il. 


Il mourut quatre jours plus tard, le jour de son intervention.

 

Mama est morte aujourd’hui mais elle a lutté pour vivre, pour continuer, malgré tout. Les dimanches, elle allait chercher les petits. Elle était blanche comme un linge de visage, mais poussait l’effort fortement. Elle adopta une jeune fille de douze ans, totalement analphabète et l’inscrivit en classe préparatoire. Le directeur d’école accepta par considération pour Mama. Elle la sortit un matin et lui acheta toutes les fournitures scolaires proposées par les libraires les plus futés en marketing. Les marqueurs, les surligneurs, les porte-folios, les crayons gras, les classeurs, les intercalaires… C’était des produits nouveaux pour moi. Je ne comprenais pas. Pourquoi cette fille ? Cette adoption ? L’école ? Qu’elle apprenne au moins à écrire une lettre ? Une lettre d’amour à son Jules déjà ? 

Je pris en grippe cette gamine. J’ai même haï le chien de papa qu’elle avait pris sous son aile depuis sa mort subite.

 

Mama est morte ce matin, « enfin, après 48 heures de travail de mort. » Je voulais vraiment cogner et je jetai le livre, hurlai en voyant le verre de thé. Mama est morte aujourd’hui et les gestes normaux de tous les jours me mettaient dans un état second. 

 

La mort a sa dignité, taisons-nous. 

 

La mort de Mama est la fin de Mama, sa disparition physique, sa voix éteinte, sa silhouette perdue, sa présence effacée, ses gestes chauds oubliés, ses yeux doux et moqueurs. J’avais 20 ans et en l’espace de quelques mois, je perdis père et mère, à la vitesse de la lumière.

 

 

 

Aujourd’hui ma mère est morte et dès que son nez devint sec et remonté, les deux complices se jetèrent un regard de connivence.

 

-       C’est pour tout de suite, se dirent-ils.

 

Ces deux-là … les spécialistes de la mort. Ils en ont vus tellement. Ils sont partis eux aussi, depuis un bon moment déjà.

 

Mama est morte aujourd’hui. Je n’ai ni boss ni soleil dans les yeux. Je n’ai pas rencontré un groupe d’arabes et je ne suis pas en Algérie. Ma mère est morte et mon monde s’est écroulé, ma vie n’avait plus ses repères et j’ai dû avancer dans le sur-jeu. Ma mère est morte le 7 novembre 1993. Vingt-huit ans plus tard, il m’arrive encore de revoir ses yeux rieurs, sa peau de velours. Il m’arrive encore d’avoir à l’oreille l’intonation de sa voix sous toutes ses humeurs. 


Mama est morte et j’ai continué à vivre dans la douleur cachée jusqu’à la conscience philosophique. Pensées à toi. Voilà pourquoi, je m'étais cachée la semaine dernière. »






 

 

dimanche 4 juillet 2021

Du Temps en offrande

 








I.

 

Le petit avait cinq mois, elle avait vingt-huit ans. Lui entamait sa soixantaine. Elle le pensait vieux, le voyait vieux à son torse dont la peau tombait. Mais est-on vieux parce qu’au-dessus des seins, on commence à avoir un peu de peau ?

 

Deux amies, une tante, les trois avoisinent le siècle. La première ne peut se passer de son rouge à lèvres. La deuxième suit les évènements politiques de son pays avec acuité, réagit avec colère et exige ses droits avec ténacité. La tante trouve du réconfort en se remettant à Dieu mais reste très vive aux choses, aux êtres et aux situations, un regard acéré.

L’âge est un chiffre mais le chiffre ne dit ni l’implication ni la lutte contre le vieillissement.

 

Dans son esprit, les calculs se battent : dans trente ans, il sera apte à tout gérer. Elle en aura cinquante-huit. Mais lui dans trente ans, il ne sera plus là. Dans vingt, probablement, si elle lui cède ce qui est en son pouvoir.

 

-     Dans trois décades, il y a des chances que tu sois là seulement si je te cède dix, lui dit-elle.

-       On n’est sûr de rien sur ce plan-là, dit-il en souriant. 

-       Des probabilités.

-       Je ne veux pas te grignoter ton parcours.

-       On avancera un peu plus ensemble, dit-elle doucement.

-     Chez les miens, c’est souvent entre cinquante-cinq et soixante-cinq que cela se joue.

-       Raison de plus.

-       Je ne t’enlèverai rien, c’est décidé.

 

Le lendemain, au réveil, il sentit physiquement qu’une décade de potentiels divers s’est ajoutée à son parcours. Elle, heureuse de ce legs d’amour, sentit une légèreté d’être au monde jamais éprouvée. 



 

 

II.

 

Je suis le dernier sur ta route

Le dernier printemps la dernière neige 

Le dernier combat pour ne pas mourir 

 

Et nous voici plus bas et plus haut que jamais.

                                                                            


                                                                  P.Eluard, Le Phénix, 1951. 







 

 

III.

 

  •  Donnez-moi du temps et je vous offre de l’amour.
  •  L’amour est un mensonge.
  •  Peut-être, mais il vous ragaillardira et à votre âge, ce n’est pas mal.
  •  Ma vie est derrière, aux trois-quarts, sans amour d’aucune manière.
  •  Justement, je vous en donnerai, sincèrement. En retour, donnez-moi une décade.
  •  Je ne suis pas sûre de l’avoir.
  •  Mais vous m’aviez dit que dans votre lignée, vous dépassiez les quatre-vingt-dix printemps. 
  •  Ce n’est pas vérifiable à tous les coups. Des facteurs génétiques probants. De la probabilité.
  •  Donnez-moi du temps, je vous offre de l’élixir de vie.
  • Vous êtes un glouton et un opportuniste. Votre ambition est laide à voir. Vous m’extorquez de la vie parce que je vous ai avoué mes carences.




IV.

               " Vis ma belle enfant, mon pendant, ma mie.

 

Vis pleinement, longuement, passionnément. Le droit à la vie appartient à tous. Et sans conteste, il est amplement le tien, toujours le tien. 

 

Vis ma belle enfant, ma muse, vis follement.

 

Je n’ai pas oublié. 

Un vol, au-dessus de la mer, en petit avion pour arrêter tes quintes coqueluchoïdes,  Bordetella pertussis de malheur, respire et vis !

 

Vis ma sirène, ma Valkyrie des temps modernes. Je t’offre quelques 52 semaines de temps multipliées. Je suis la Marchande du Temps et de l’amour et j’ai signé, à huit ans, un don de dix printemps. 

 

Prends, étire, ris, aime et vis aussi follement que tu pourras. Tu es la seule à qui j’ôte de moi à ta  destinée. "