C, le 17 avril 21, 16h17
"L’amour existe Coach mais chacun pleure sa mort, sa jeunesse partie en fumée, son corps en déperdition et sa tête en bouillie. L’amour existe parce que vous aimez m’entendre le dire alors je vous le dis.
Oui, oui, je m’en rappelle, le regard de Sartre enfant - ou sûrement adulte - regardant sa mère par le trou de la serrure, sa chair rose débordant de part et d’autre de la cuvette. Je m’en rappelle. Alors que Salvator Dali s’extasie devant de la bouse de vache et y voit des polyformes rares et un camaïeu dont seule la Nature est capable.
Coach, je voudrais vous dire, ici, combien vous m’insupportez avec vos réponses à tout-va. Laissez-moi m’exprimer. Je vous paye bien pour cela. Bon, d’accord, poussez-moi vers le politiquement, socialement, professionnellement et psychologiquement correct. ( Grincement de dents )
Même la Mer, surtout la Mer a ses humeurs. Regardez par votre fenêtre !
Pour qui vous savez ( regard lourd de sous-entendus ), l’amour a été un chantier : Ontos. Un chantier humain, social, familial et personnel, un accord avec soi-même. Vous le savez Coach, il y a les petits silences, nombreux par ailleurs … Pour continuer, détourner les yeux, par déni, pour aplanir, pour bien tenir le guidon, parce qu’à mi-chemin, pour ne pas souffrir de cette épine dans la gorge. Bien avant celle du Covid et pour toujours après.
L’amour. Sans chantier, cela n’aurait pas été possible ni par ailleurs intéressant. Le chantier de soi à la base, évidemment, et puis touuus les autres. Est-ce à dire qu’aujourd’hui qu’il n’y a plus moyen de construire ? Et qu’il faille penser l’édifice ?
Je ne sais pas. J’ai pris la ferme résolution de quitter les autres. Le peu d’entre eux que je voie. Ils ne saisissent pas les stratégies argumentatives. Et puis, je ne supporte pas leurs rituels, leurs phrases de circonstances, leurs fausses sollicitude, amabilité, inquiétudes.
Je suis un pied chez Sartre et l’autre chez Dali d’habitude. Mais là, c’en est trop et la Mer porte en elle toutes les blessures. Quelle dignité ! J’aime.
Je me souviens du Confus de Valmy, vous vous rappelez ? Une stratégie de repêchage de soi, une bouée, un temps inssaisi, dessaisi. Une marche sans boussole. Une infinité de petits chocs. Des interprétations erronées, que cela d'ailleurs, et se rasseoir dans le piège accablant et tuant de la gamberge et des nœuds handicapants.
« Il prit racine au pied de son bureau d’enfant récalcitrant et caractériel, à végéter. Jusqu’à l’ultime rupture. »
Aïe, Coach, aïe, aïe, aÏe ! Vous n’y pourrez rien.
L’amour existe mais chacun pleure sa mort, son corps en déperdition et sa tête en bouillie, alors oui, toutes les inventions, tous les mythes, toutes les histoires folles fabriquées de toutes pièces trouvent leur signifiance ici. Toutes.
Regardez la Mer Coach, elle est sublime, profonde et sensée. Nous serons éternellement des dilués. Bon, des fluides. Dali l’emporte aujourd’hui.
Voilà pourquoi j'aime Ghibli sur son bras d'artiste."
( Sourires )
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