mercredi 3 juillet 2019

Lettre à Drus. Claire, Eva XXIV.






« Je ne construis rien Drus, absolument rien. Or, je suis une bâtisseuse. Et l’autre, égaré, un enfant. Empêtré dans des filets inextricables, ceux de son moi en déroute. 

Que ferais-tu à ma place ? 

J’ai besoin de structure, d’un long fleuve mais pas forcément tranquille. Pas intranquille non plus. Mais un long fleuve. Je suis adepte de vie Drus, je verrai la mort le jour qu’il faudra et je la regarderai dans les yeux, je n’ai pas peur, elle ne m’impressionne pas. J’en serai curieuse, c’est évident. Ce n’est pas une curiosité qui presse. Je ne vois que la Vie Drus et je peux encore m’adonner à l’architecture.

Je suis aux abois Drus. L’existence n’attend pas, je n’ai pas le temps. Je l’ai dit et je le répète : je sais faire chanter les lendemains. 

Enest est aujourd’hui dans un espace-temps éclaté, il n’a jamais été volontaire. Il court à sa perte. Mais il en a besoin. Et moi j’ai besoin d’épauler, d’écouter, d’orienter et de doucement ramener vers mon obsession de la Construction. Et puis d’aimer. Je crois que j’ai plus besoin d’aimer que d’être aimée. De donner. C’est peut-être mon désir inconscient d’éternité que cette hyperactivité. Faire, Faire et puis faire et encore faire.

Drus, tu es si limpide. Il y a de la clarté en toi, de la lumière mais ce n’est pas possible. Il faudra casser bien des chaînes de soi, ce n’est pas aisé. Il y a un tel besoin d’équilibre Drus et il n’y en a pas. 

Et puis cette autre égarée de la vie, si impulsive, si atterrée de visage, dévastée. Il y a un désastre pathologique, je comprends mieux maintenant. C’est dur Drus et ce n’est pas possible. La vie est quelquefois de travers et bien qu’il y ait cette force constructrice, on se trouve acculé à l’inaction. Ce n’est pas facile tout cela Drus. Attendons. »






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire