Le 5 mars, 9h, à l’hôtel El Mechtel, le Collectif des initiatives
citoyennes Ncherek fait sa sortie médiatique. Des hommes et des femmes, des
personnalités publiques, quelques jeunes, majoritairement des déçus des partis
politiques, de leurs discours pompeux, mensongers et de leurs démarches
séductrices racoleuses en heures propices.
L’idée est moderne, innovante dans le paysage politique tunisien.
Se regrouper entre indépendants, engagés, personnalités notoires, société
civile, citoyens, patriotes pour prendre part à la vie politique, s’impliquer
donc et proposer des listes indépendantes au moment des élections. Un collectif
progressiste qui se donne pour mission première de lutter contre la corruption,
la fraude, le terrorisme, l’extrémisme, le commerce parallèle … Une charte politique, économique, sociale,
culturelle rédigée.
Des intervenants nombreux prirent la parole, des questions,
des réponses.
Présence toute remarquée d’associations d’handicapés et de
personnes à besoins spécifiques.
Une très bonne organisation malgré des fonds quasi
inexistants, la présence d’une interprète en langue des signes.
Les jeunes étaient fortement minoritaires pourtant le seul à
avoir pris la parole a fait montre d’une vraie conscience politique, d’une
belle détermination. Il a aussi fait observer l’importance d’impliquer les
réseaux sociaux, les réseaux d’influence dans l’élargissement des sympathisants
Ncherek avec instagram, tumblr, fb …
Dans l’assistance, certains intervenants ont opté pour l’évocation
d’un parcours personnel, d’autres ont remis à l’ordre du jour tous les
dysfonctionnements du pays pour dire l’urgence de l’activisme. D'autres encore
ont ressassé un passé problématique que tout le monde a à l’esprit.
Le discours alarmiste est à bannir selon un assistant, il
faut regarder l’avenir positivement et mettre du jeunisme - dans le sens mélioratif du terme - aussi bien parmi les
sympathisants du Collectif que dans le discours.
Si la présence des Séniors est importante, si leur notoriété
de patriotes et de fins limiers, de caciques de la politique est enrichissante,
leurs expériences riches de connaissances, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui,
en Tunisie, un souffle nouveau doit impérativement exister, un discours
novateur, sûr, positif, rassembleur, frais et dynamique doit pouvoir plaire
mais surtout convaincre. L’idée d’un collectif est assez moderne et il faudra l’habiller
d’atours adéquats.
Il est également urgent, aujourd'hui, d’éviter toute
ressemblance avec les partis qui se sont mis à nu, que l’on sait être un magma
de tout et de n’importe quoi, que l’on voit à la taille exacte du RCD,
monochrome et hurleur, que nous observons, depuis huit ans déjà, à se délecter
de la naïveté de certains d’entre nous ou de ce qu’ils croient être de la naïveté,
des conditions matérielles et sociales extrêmement difficiles des plus fragiles
d’entre nous et des moins couverts qu’ils pensent pouvoir enrôler à coup de
confiseries. On voit d’autres encore retranchés derrière un discours qui
remonte à la révolution bolchevique, engoncés dans une idéologie désuète et
anachronique.
Ressembler à ceux-là est au-delà du danger, c’est de l’écœurement
et de l’absentéisme-abstentionnisme avec toutes ses conséquences désastreuses.
L’heure est à l’entente, à l’échange réel et pragmatique et
aux actions-phares, au dépassement de soi parce que les égos sont à éliminer du
revers de la main, à la parole juste et vraie, à l’esprit d'entrepreneuriat, à l’indépassable
implication des jeunes.
Je viens de découvrir Mouwatinoun qui est aussi un collectif mais
tout récent selon ce que j’ai compris, rassembleur, à la démarche
participative, au discours teinté de positivisme selon un adhérent. L’intérêt c’est
de faire que ces collectifs fusionnent, revoient leurs plates-formes, la
réajustent, accordent leur son de cloche, c’est au-delà de l’intérêt, c’est
impératif. Il y va de leurs existences mais aussi de l’intérêt du pays.