Billets d’humeur
1.
Je relis Emrasser la vie de Christine Arnothy en ce moment,
roman que j’ai dû lire à 15 ans peut-être. Cela date donc et tout semble nouveau.
J’aime replonger dans les premiers pas de l’écriture de la jeune Hongroise apatride
de vingt ans, revivre les bombardements de Budapest, en devenir sourd quelque
temps en raison de la déflagration, vivre le siège de cette ville dans une cave
et écrire, écrire ce qui sera considéré plus tard comme un témoignage
historique. Et puis une histoire d’amour vraie entre la jeune écrivain et le
fondateur du Parisien libéré en écho à la célèbre expression de De
Gaulle : Paris libéré.
Je crois que je rêve ou plutôt j’écris
moi-même. Cette frange de l’Histoire m’a toujours intéressée. Et puis ces mots
que je comprends mais que je veux faire miens : fuir la Hongrie à pied, se
trouver dans un camp pour réfugiés, faire partie de ce que l’on appelait les
personnes déplacées, se trouver çà ou là grâce à un permis de séjour, n’avoir
de l’espoir qu’à chaque prolongation, devenir apatride …
Une période trouble de vagues
historiques fortes, d’incompréhension, d’écriture donc, de besoin de témoigner
et de se libérer soi-même, de l’intérieur.
Pourquoi est-ce que je lis autant
en ce moment ? Pour échapper à un réel hideux ? Pour continuer à
croire que le Beau existe ? Mais où vois-je du Beau entre 45 et 55 et les
conséquences de la Seconde Guerre mondiale ?
Le Beau est vu comme tel en
différé. Voilà.
Que vois-je au quotidien aux
alentours ?
De l’insalubrité sur tous les
plans, de la saleté, de l’irrespect, de l’ignorance, de la bêtise.
Une époque
qui manque de profondeur.
2.
Il est 7 heures du matin, je m’apprête
à sortir. Je vérifie mon sac : mon portable et son chargeur, mon autre
portable et son chargeur, ma tablette et son chargeur, mon agenda, mes stylos
gel dans ma trousse, mes deux paires de lunettes, mes deux livres du moment,
mes clés, mon porte-monnaie et mon porte-feuille, mes cartes, mon porte-folio
professionnel que je ne laisse jamais au bureau. D'autres broutilles, bien sûr.
Pour peu que j’égare mes clés ou que je
ne retrouve pas mon chargeur et mon début de journée en pâtit.
L’être humain devient fou. Pourvu
que ma LTE ne me lâche pas en route.
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