vendredi 3 mars 2017

Billets d’humeur

1.
Je relis Emrasser  la vie de Christine Arnothy en ce moment, roman que j’ai dû lire à 15 ans peut-être. Cela date donc et tout semble nouveau. J’aime replonger dans les premiers pas de l’écriture de la jeune Hongroise apatride de vingt ans, revivre les bombardements de Budapest, en devenir sourd quelque temps en raison de la déflagration, vivre le siège de cette ville dans une cave et écrire, écrire ce qui sera considéré plus tard comme un témoignage historique. Et puis une histoire d’amour vraie entre la jeune écrivain et le fondateur du Parisien libéré en écho à la célèbre expression de De Gaulle : Paris libéré.

Je crois que je rêve ou plutôt j’écris moi-même. Cette frange de l’Histoire m’a toujours intéressée. Et puis ces mots que je comprends mais que je veux faire miens : fuir la Hongrie à pied, se trouver dans un camp pour réfugiés, faire partie de ce que l’on appelait les personnes déplacées, se trouver çà ou là grâce à un permis de séjour, n’avoir de l’espoir qu’à chaque prolongation, devenir apatride …

Une période trouble de vagues historiques fortes, d’incompréhension, d’écriture donc, de besoin de témoigner et de se libérer soi-même, de l’intérieur.

Pourquoi est-ce que je lis autant en ce moment ? Pour échapper à un réel hideux ? Pour continuer à croire que le Beau existe ? Mais où vois-je du Beau entre 45 et 55 et les conséquences de la Seconde Guerre mondiale ? 
Le Beau est vu comme tel en différé. Voilà.

Que vois-je au quotidien aux alentours ?
De l’insalubrité sur tous les plans, de la saleté, de l’irrespect, de l’ignorance, de la bêtise. 
Une époque qui manque de profondeur.



2.
Il est 7 heures du matin, je m’apprête à sortir. Je vérifie mon sac : mon portable et son chargeur, mon autre portable et son chargeur, ma tablette et son chargeur, mon agenda, mes stylos gel dans ma trousse, mes deux paires de lunettes, mes deux livres du moment, mes clés, mon porte-monnaie et mon porte-feuille, mes cartes, mon porte-folio professionnel que je ne laisse jamais au bureau. D'autres broutilles, bien sûr.  Pour peu que j’égare mes clés ou que je ne retrouve pas mon chargeur et mon début de journée en pâtit.

L’être humain devient fou. Pourvu que ma LTE ne me lâche pas en route.

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