lundi 13 mars 2017

Mon père était un immortel. Il est pourtant parti. Il y a pour tous cette heure lâche, fugitive et fourbe qui vous expédie en deux temps trois mouvements.
Pourtant il aimait la vie, était beau comme un dieu et aucun printemps n'avait le cran de se présenter sans lui.
Il aimait l'art passionnément, le Beau et le splendide, la nature et les contrées, la femme et les femmes et puis celle-là qu'il appelait son diamant. Parti quand même. La mort est une Garce qui n'a d'égard pour personne.
Nous passerons tous au gré du temps d'ici vers là-bas où rien n'existe.
Vivons donc jusqu'à ne plus savoir quoi en faire, buvons le souffle jusqu'à la lie, étreignons ceux qui nous gonflent le cœur de battements légers, brillons des feux de l'entendement pour saisir le plus possible de cette traversée unique et sans retour, des germes que nous ne verrons pas s'éteindre.

Mon géniteur, toi l'immortel, une pensée de puissance à ton cœur vert d'un désir de vie en déroute, d'un désir de vie assujéti.

dimanche 12 mars 2017

L'école bat grave de l'aile !

Vous voulez vous faire une idée de l'avenir de votre pays ? Visitez vos écoles.

Une élève du lycée, à deux ans du bac, ne sait pas aligner une phrase correcte en français. Même chose en anglais. C'est la faute aux professeurs et aux parents selon elle. Elle a besoin d'un bouc émissaire. Sa contribution personnelle ? Inexistante.

Un jeune qui sentait le tabac à pleins poumons, 17 ans, n'a jamais lu un livre, n'a jamais entendu parler de Molière. Sur le Net, il s'exprime en LOL et en PTDR. Et la barre Google, cette extraordinaire barre ? Il n'y va que pour voir les nouveaux jeux vidéos sortis sur le marché.

Une jeune fille, au lycée également, aime les langues, voudrait maîtriser le français et l'anglais, se sent larguée en classe, parce que le professeur ne travaille qu'avec les bons éléments. Elle voudrait compter sur l'aide des autres, n'a pas eu l'idée de prospecter par elle-même, de prendre des cours en ligne, de suivre des programmes dans les langues qu'elle souhaite maîtriser.

Les éducateurs, de tous les âges, beaucoup viennent d'une époque révolue, sont imprégnés de principes poussiéreux, le respect des aînés, la communication unilatérale, l'élève réceptacle. Un dynamisme inexistant du moins de visu. L'interaction ? Oui, mais ce n'est pas ça.
L'apprenant est effacé, l'éducateur plutôt coincé du moins souvent.

Quels sont vos loisirs ? Sortir, manger, fb, la TV ... Oui mais encore ?

M. Jalloul, il s'agit d'un établissement prestigieux et c'est ainsi ! Que dire des autres ? Il y a un travail titanesque à faire. Sur les mentalités, les programmes, la formation des enseignants, la méthodologie, la place des langues étrangères, l'échange avec les autres systèmes, le jumelage, l'introduction des apprenants ...

L'enseignement se porte mal et les apprenants sont d'une platitude inquiétante.



vendredi 3 mars 2017

Billets d’humeur

1.
Je relis Emrasser  la vie de Christine Arnothy en ce moment, roman que j’ai dû lire à 15 ans peut-être. Cela date donc et tout semble nouveau. J’aime replonger dans les premiers pas de l’écriture de la jeune Hongroise apatride de vingt ans, revivre les bombardements de Budapest, en devenir sourd quelque temps en raison de la déflagration, vivre le siège de cette ville dans une cave et écrire, écrire ce qui sera considéré plus tard comme un témoignage historique. Et puis une histoire d’amour vraie entre la jeune écrivain et le fondateur du Parisien libéré en écho à la célèbre expression de De Gaulle : Paris libéré.

Je crois que je rêve ou plutôt j’écris moi-même. Cette frange de l’Histoire m’a toujours intéressée. Et puis ces mots que je comprends mais que je veux faire miens : fuir la Hongrie à pied, se trouver dans un camp pour réfugiés, faire partie de ce que l’on appelait les personnes déplacées, se trouver çà ou là grâce à un permis de séjour, n’avoir de l’espoir qu’à chaque prolongation, devenir apatride …

Une période trouble de vagues historiques fortes, d’incompréhension, d’écriture donc, de besoin de témoigner et de se libérer soi-même, de l’intérieur.

Pourquoi est-ce que je lis autant en ce moment ? Pour échapper à un réel hideux ? Pour continuer à croire que le Beau existe ? Mais où vois-je du Beau entre 45 et 55 et les conséquences de la Seconde Guerre mondiale ? 
Le Beau est vu comme tel en différé. Voilà.

Que vois-je au quotidien aux alentours ?
De l’insalubrité sur tous les plans, de la saleté, de l’irrespect, de l’ignorance, de la bêtise. 
Une époque qui manque de profondeur.



2.
Il est 7 heures du matin, je m’apprête à sortir. Je vérifie mon sac : mon portable et son chargeur, mon autre portable et son chargeur, ma tablette et son chargeur, mon agenda, mes stylos gel dans ma trousse, mes deux paires de lunettes, mes deux livres du moment, mes clés, mon porte-monnaie et mon porte-feuille, mes cartes, mon porte-folio professionnel que je ne laisse jamais au bureau. D'autres broutilles, bien sûr.  Pour peu que j’égare mes clés ou que je ne retrouve pas mon chargeur et mon début de journée en pâtit.

L’être humain devient fou. Pourvu que ma LTE ne me lâche pas en route.