« Hédi est l’une des pages les plus dures de l’existence des siens. Ils y avaient laissé toutes sortes d’émotions et probablement bien du temps. »
Le petit Hédi a-t-il été un TDAH ?
A-t-il été un apprenant TSA ?
A-t-il eu droit à du temps, des mots, des limites ?
A-t-il eu des réponses à ses questions ?
N’a-t-il pas été négligé ou abandonné à un moment crucial de son enfance ?
A-t-il été tout cela en même temps ?
( J’ai délaissé Hédi ces derniers temps et pour cause, mais je ne l’ai pas oublié. Je l’avais à l’esprit et j’attendais de retrouver son histoire, une parmi tant d’autres, faite de jeunesse bête et irresponsable, de chutes décisives et de douleurs extrêmes.
Raconter les autres se veut réflexif et constructeur. Parce que la vigilance devrait être une pièce maîtresse dans l’existence des hommes. )
Il courait vers son école, vers sa maîtresse - qui avait pressenti sa sensibilité - un bouquet de roses à la main, cueillies à la hâte du jardin de leur villa, maladroitement enveloppées dans du papier, mais joliment assemblées. Il était heureux de lui faire plaisir et était vraisemblablement en quête de l’approbation de ses yeux, de leurs étoiles bienveillantes.
Tout d’un coup, un garnement à peine plus âgé, jaillit de nulle part, lui barra la route, lui arracha des mains le bouquet de roses destiné à la maîtresse et disparut aussi vite qu’il était apparu. Le monde s’écroula pour Hédi, en sanglots, il repartit vers chez lui et oublia l’école.
- Mama, Mama, il me prit les fleurs, un gredin ! C’était pour Madame Joubert ! Elle m’aime, elle m’aime, hoquetait-il.
L’enfant en sanglots, Hédi, le petit écolier, le garçonnet sous pression permanente à la maison, parce que son père croyait en l’éducation musclée pour les garçons, afin d’en faire un « heaume », un vrai.
Aimé de sa maîtresse, qui était admirative de ses facilités en calcul mental, il ne pensait qu’à lui plaire. Adoré par sa Mama qui avait décidé très tôt qu’il était sans appétit, trop maigre, malchanceux et agité. En réalité, il eut peu d’écoute et d’attention les premières années de sa vie, durant son enfance, son adolescence jusqu’à l’implosion et le colonel des armées des terres et de la mer …
Parce qu’un enfant, de zéro à dix-huit ans a besoin de présence, de mots, de toucher, de douceur, d’écoute, de chances de réparation … Et que les parents ne sont que des apprentis de la transmission, entre le quotidien, les responsabilités, les écueils de la vie, leurs propres soucis, leurs traumas, leurs approches tâtonnantes de la vie, entre naïveté, immaturité-maturité, chantiers d’apprentissages divers et tout particulièrement lourdeur d’un héritage culturel truffé d’inégalités, d’erreurs et d’absurdités en tout genre.
A suivre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire