vendredi 25 novembre 2022

Un ciel bleu et des flocons de nuage

 





-       Cela fait bien longtemps !

-       J’ai vu un ciel bleu, quelques nuages flottants et cela m’a fait sentir le besoin de venir.

-       Merci au ciel bleu et aux flocons de nuage.

-       J’ai fini mon œuvre et elle est prometteuse.

-       Je n’en doute pas. Et ?

-       L’essentiel est dynamique. Je déteste le définitif.

-       Vous avez vos raisons.

-       J’ai eu Sarah au téléphone, elle a écrit un texte fort sur l’absence.

-       N’est-elle pas trop jeune pour cela ?

-  Elle sait mettre la pendule à l’heure et ne s’attarde pas sur le dysphorique. Mais mettre des mots des années après est respiratoire. Elle est trop solaire pour se renfrogner. De temps en temps, faire couler les choses est utile.

-       Si vous le dites.

-      Écrire est une deuxième respiration et nous vivons doublement, elle et moi, et tous les mordus.

-       La chance !

-       Oui, en effet. Elle a le regard aussi. Elle happe tout et saisit les choses d’emblée.

-       C’est fatigant cela.

-       Oui, mais ça reste une forte sensibilité. La doser est nécessaire.

-       Qu’avez-vous fait durant tout ce temps ?

-       J’ai écrit, évidemment. 

 

( Sourires )

 

-       Il me tarde de vous lire.

-       En décembre/janvier.

-       Cela vous a-t-il vidée ?

-       Assez, mais le pompiste est très vite repassé.

 

( Sourires )

 

-       Je vois que cela vous a enchantée.

-       Le jour où il viendra à s’absenter, ce sera la fin d’Ontos.

-       Vous êtes jeune.

-       Je trouve aussi. 

-       Des sorties ?

-     L’amitié est très rare. L’humain est très limité et M. Tout le monde n’est pas dans mes cordes. Certains spécimens sont intéressants, mais peu savent la valeur de l’intelligence. Je suis choquée par l’ineptie de la majorité et je refuse de mourir dans une contrée qui ne respecte pas la Nature. 

-       Un pays toujours à la dérive.

-      Des lecteurs m’ont écrit, ce fut un immense plaisir. J’agirais sur eux et j’en suis fort heureuse. Sans l’autre qui décode, le code est muet. J’aime les liseurs, ceux qui n’hésitent pas à descendre à la crypte, qui sont mus du besoin de saisir les choses. Des herméneutes. Nous disons. Ils entendent. D’autres encore s’investissent, avancent munis et encodent à leur tour. Nous transgressons le Silence et narguons la mort. 

-       La mort ne se laisse pas ébranler.

-       Peut-être, mais nous lui rions au nez et laissons des traces. Des traces reprises. Un peu comme les Trois Parques. Nous enfilons. Et transversalement, nous sommes Ontos et Vie. 


( Sourire éclatant )









 

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