Mon histoire est simple, c’est celle d’un homme debout, un homme seul mais un homme besogneux. Je déteste les zozos-petits-cons. Pourtant, souvent, ils arrivent. C’en était un : regard en biais, menton levé, jambes croisées et pas mal d’incises narratives.
"Mon père, qui était un des premiers grands propriétaires, …
Ce fut un temps grandiose, pour nous autres assez en avance sur tous les plans, …
Je me souviens que j’ai été reçu, lui qui reçoit peu de gens à part les plus importants, …"
A en attraper de l’urticaire. Non qu’ils m’impressionnent, du tout, mais je les vois dans leur plus simple appareil : des zozos-petits-cons. Et ils pullulent. Parce que le monde met ces gugusses sur un piédestal. Le monde de la dorure et du clinquant.
Alors, quand Lucrèce écrit dans De rerum natura :
Il est parfois plus agréable, et la nature est satisfaite, |
je me dis : il fait bien de ne pas voir les apprentis sorciers d’aujourd’hui. Le summum de l’ineptie, arrivés grâce au lobbying qui se chausse de ses lunettes noires, tape de ses mains frénétiquement les soirs de grands déballages.
- Ah, c’est bien, tu ( ! ) es maître d’art. Oui, oui, un peu de dessin, de coloriage, de couleurs, c’est bien, c’est bien pour ne pas s’ennuyer.
- Non, ce n’est pas ce que je fais.
- Oui c’est à peu près cela.
- Non, ce n’est pas cela. Il y a plus d’une centaine de spécialités et je suis céramiste.
- Enfin, ce n’est pas important. Au moins vous ne vous ennuyez pas à la maison.
- …
Zozo-petit-con ne supporte pas qu’il puisse y avoir des gens de passion, maîtres dans leurs domaines. Et il hurle, grosse chevalière au doigt : Donnez-moi plus petit que moi.
Ah, Lucrèce !
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