C, le 15 déc. 20
Epitaphe, trad. Ilya Abou Madi
"Cher ami,
Marcher côte à côte sur décades s’inscrit, sûrement, sur le Registre de sa vie. C’est beaucoup. Ce n’est pas que l’âge d’or est révolu. Non.
Se projeter est un désir de vie, peut-être de survie, dans certains cas. Mais à tous les coups, vital.
Aimer n’est pas une affaire d’orifices. C’est bien trop peu. Aimer c’est construire, c’est mettre sur pied un édifice et le tapisser d’idéaux réalisables. Et quels idéaux !
Aimer c’est s’introduire dans les brèches de l’autre et prendre sur soi pour les colmater. C’est bien humain et donateur. C’est voir dans les yeux de l’autre la reconnaissance de sa gestuelle.
Un être fier, fort dans une vulnérabilité enfouie, un être de peu de mots, un être de plume et de pensées riches. Un Juste jusqu’aux déformations. Parce qu’il arrive que la vie pèse. Et que l’on ne réponde plus.
Aimer a été humain, généreux, intelligent, édificateur et fusionnel. C’est beaucoup. Et rassurant.
Le ténébreux, un enfant de la balle, écorché-vif, en réserve de mots. Donateur aux siens, toujours, toujours présent aux siens. Et présent de corps, d’esprit et d'imaginaires multiples.
Reconnaissance de ce don de soi et quand ils saignent, je colmate, cela repart pour eux et c'est heureux.
Je reconstruirai, plume et pinceau en main, dès l'approche des mots et des couleurs. Rares.
Alors, tu vois l’Ami."
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