lundi 21 décembre 2020

Lili du Mont








Quand de ta main,
Tu sais saisir la prodigieuse fuite,
Quand de ton cœur, tu sais parer à l'insuffisance,
Quand de ton sourire, tu panses les plaies de ceux qui se taisent,
Quand de ta gestuelle de Fée, 
Tu sais combler les regards qui s'attardent aux pirouettes,


Fais que de ton gris Siège,
Le grand meneur,
Unique Chef à tout impulser,
Maître absolu de voies multiples,                  
De voix audibles et signifiantes,


Fais que de ton gris Siège,
Les rênes soient bien tendues.









dimanche 20 décembre 2020

L'ermite est blessé

 





L'ermite est blessé
S'agrippant
Parce qu'il crut.

Une lucarne,
Des sourires,
Humain, l'ermite.

Et puis des nuées de sauterelles, 
Laides et collantes.
Zzzz, zzz, zzz ...
Il y a à déchiqueter.

Lucarne fermée : 
Le Beau résiste.
Il n'y a qu'obsession
Et autres soucis domestiques. 

L'ermite est blessé. 
Il se terre dans les arbres.
Temps perdu à ne pas
Savoir
A ne pas pouvoir.

Une forteresse que la mémoire.

Le cerveau médian
Expectore
Sa rage.

L'ermite regardant la mer
Par la lucarne
Vit le rayon dansant en Bleu :
Beauté scintillante
D'un matin porteur.

Prisme posé sur un canevas multiple
Structure d'Orient et de désert.
- Non. Je disparais.
Haine de l'Orient des harems.

Parce que le regard est chargé de sens,
Il chausse ses glaces noires.




 





samedi 19 décembre 2020

Agartha D'Arona



                                                                   M. en Valkyrie. Agartha


Écris-moi, entoure-moi de tes mots et de tes mensonges d'Ontos.

Être frêle d’art et d’ingéniosité,

Être de beauté et de sensibilité,

Grands yeux écarquillés sur le ciel, les couleurs et la vie.

 

Agartha, au creux de la terre,

Est d’or et d’argent.

Et Valkyrie m’y emmène par la main.

Agartha, refuge des rêveurs.

 

Voilà une union de toi, de moi, de nous deux depuis l’eau.

Divine de mon cœur, suis triste de ton antre vide.

Tu me quittes et tu me quittes de nouveau.

 

Je te vois au Café des gourmets enfoncée dans ton paletot,

En rage de l’Absence.

Fixée rageusement sur le sens du mobile.

Rires.

 

Dharma de toi,

Mon cœur te voit :

Le lac, le chien et l’Homme aux sourires.

 

Embrasse la quiétude de la Botte

Péninsule de mes songes,

- Parée de sculptures et de Beau -

Quand je pense à toi.

 

Belle, Éblouissante, de mes pensées nocturnes,

Forge le Beau, tous les jours d'Arona.

 






Lettre à l'Ami

C, le 15 déc. 20

                                                               Epitaphe, trad. Ilya Abou Madi
                                                                   " Ainsi toujours poussés ..."
                                                                          Le Lac, Lamartine.



 

"Cher ami,


Marcher côte à côte sur décades s’inscrit, sûrement, sur le Registre de sa vie. C’est beaucoup. Ce n’est pas que l’âge d’or est révolu. Non. 

Se projeter est un désir de vie, peut-être de survie, dans certains cas. Mais à tous les coups, vital.

 

Aimer n’est pas une affaire d’orifices. C’est bien trop peu. Aimer c’est construire, c’est mettre sur pied un édifice et le tapisser d’idéaux réalisables. Et quels idéaux !

 

Aimer c’est s’introduire dans les brèches de l’autre et prendre sur soi pour les colmater. C’est bien humain et donateur. C’est voir dans les yeux de l’autre la reconnaissance de sa gestuelle.

 

Un être fier, fort dans une vulnérabilité enfouie, un être de peu de mots, un être de plume et de pensées riches. Un Juste jusqu’aux déformations. Parce qu’il arrive que la vie pèse. Et que l’on ne réponde plus.

 

Aimer a été humain, généreux, intelligent, édificateur et fusionnel. C’est beaucoup. Et rassurant.

 

Le ténébreux, un enfant de la balle, écorché-vif, en réserve de mots. Donateur aux siens, toujours, toujours présent aux siens. Et présent de corps, d’esprit et d'imaginaires multiples. 


Reconnaissance de ce don de soi et quand ils saignent, je colmate, cela repart pour eux et c'est heureux.


Je reconstruirai, plume et pinceau en main, dès l'approche des mots et des couleurs. Rares.

 

Alors, tu vois l’Ami."





 

 

 

lundi 14 décembre 2020

Les Nina d'ici-bas

 



Quand dans le silence porteur d’éclats 

Coassent les grenouilles


Quand la Voie est secouée des Nina d’ici-bas

Tu rêves d’un bras féroce et remetteur.

 

Inepties d’ici

Caqueteuses de bas-fonds et d’oisivetés multiples

Adeptes de bruits creux et d’insignifiance.

 

Qu’ai-je à calculer les neurones infertiles ?

 

De nouveau, l’antre exige.

Je ferme la lucarne du faux.







 

dimanche 13 décembre 2020

"Allons construire", dit la Rose

   





     -       Les samedis d’aujourd’hui ne sont plus ce qu’ils étaient, hélas !

     -       Pourquoi êtes-vous venu me voir ? Psychanalyse sauvage ? 

-       Pour vous payer. Allez Coach, rions un peu !

-     Si vous pouvez rire, c’est que tout va pour le mieux. Restez chez vous. Prenez un verre, mettez un film, écrivez.

-    Je le ferai mais j’ai besoin de vous dire les choses ou de me les dire devant vous. Peu importe.

-       Vous m’avez tout dit.

-       Oui mais je multiplie les airs de disance.

-       Je vous écoute.

 

« Je n’aime pas les poncifs. En réalité, je ne les aime pas du tout. Socialement, j’entends. Bon socialement, ça ne vole pas très haut, je sais. Je m’en garde bien. 

 

Mais je ne saisis pas pourquoi le commun des mortels n’inscrit pas le changement à la base de ses idées. Qu’est-ce qui n’est pas soumis au changement ? Absolument rien. 

Pourquoi « ses normes » ne s’autorisent-elles pas des glissements ? 

 

Nos contrées sont grave sclérosées. Des définitions de l’homme et de la femme désuètes. Une intolérance vis-à-vis des libertés, des choix de chacun, de ses inclinations. Ramener tout au corps, aux orifices.

Qu’est-ce que ces sociétés du c… ? Cela m’horripile. 

 

Plus de 60 ans à ne pas pouvoir faire son coming-out, parce que vivre au milieu d’obtus est tellement coupant. A se cacher de soi-même et des autres. La tête est sur-nouée, à ne pouvoir regarder au fond de soi. Quel terrible fortuit que d’être né dans ce bassin figé par endroits !

 

Et puis la femme. Une lutte féroce pour ne pas être réduite à un organe. Quelle vilénie !

Je me souviens de cette coriace, en 68 : « Nous ne sommes pas des culs ! Bande de malades ! Nous venons vers vous ! Le changement, nous l’imposerons ! »

 

L’image de la femme marmelade à attendre l’homme puissant au coin et à sourire à sa force de taureau impétueux et mugissant.

 

Non, non Coach, ce n’est pas ainsi. Du tout. 

"Allons construire", dit la Rose. 

 

Coach, vous venez de bâiller, déduisez cela du coût de la séance, je vous prie ! Je ne radote pas. Il faut vraiment douter de tout. »




- Si je vous fais de la psychanalyse sauvage là, je sortirai de ma réserve.




mardi 8 décembre 2020

Je pense à vous mes frères de vie

 




La Pythie de Delphes, 1.

Carthage, 19°

Le 8.12.2020

12h49 PM


"Je ne sais pas pour vous mais moi j’ai trouvé comment faire, comment vivre, comment lutter et comment parer. Le comment parer reste un peu fantasque parce que je suis un émotif. Mais j’arrive à l’évincer, souvent.

 

J’ai beaucoup senti les choses. C’est à la fois une richesse et une perte potentielle. Quand cela chavire dans le cœur, c’est du lourd. 

Je réussis et j’aime penser que ce sont leurs mains. Un reste de mythe ( sourires ). Mais c’est beau.

 

Je pense à elle, je suis habité par elle. Pourtant, la dernière fois, elle a été cinglante. Gratuitement. Mais peu importe aujourd’hui. Une mère extraordinaire, une force, un être debout jusqu’au fortuit. Non, ne donnons pas tout aux autres, donnons-leur le meilleur de nous-mêmes et nous durerons ensemble. C’est la laideur du gratuit. Maudit gratuit.

 

Je pense vaguement à un ami noyé dans les étoiles à gonfler son appétence de frayeurs. On remplit comme on peut. Lève-toi et sors l’ami, la vie est au dehors jusqu’au grand plongeon.

 

Je pense à lui tout sourire, tout bonheur, tout don, les jours de sable fin, d’éclats heureux et de parcelles explosées, porteuses de signifiances multiples.

 

Les mots sont des pépites innombrables aux combinaisons exponentielles et c’est heureux. Pouvoir en jeter, en coucher, en habiller, en orner, en délester un navire tangant ou coulant ou même en fête. Pouvoir les charger de petites vérités et en accoucher. Vie dans la vie, exister cycliquement, les poumons remplis d’air renouvelé. Merci Plume de tant de traces et de duvets libérateurs.

 

Hier, nuit, ou au bout de la nuit, je me dis qu’ils étaient bien là dans ma tête et que je les transcrirai au matin à l’encre de ma mémoire. Évaporés. Légumes, fruits, poissons, Dame, debout, apostrophes, anaphores … J’ai du mal à assembler. Un sens m’échappe et c’est une énergie. J’allumerai cette nuit et les autres aussi. C’est précis de dire. 

 

Je tue la mort tous mes jours de vie. Promesse à tenir, je le ferai. 

Être de parole et, je pense, pièges comblés.

 

Je pense à vous mes frères de vie."









 

samedi 5 décembre 2020

Camaïeu, 3






Mon histoire est simple, c’est celle d’un homme debout, un homme seul mais un homme besogneux. Je déteste les zozos-petits-cons. Pourtant, souvent, ils arrivent. C’en était un : regard en biais, menton levé, jambes croisées et pas mal d’incises narratives.


"Mon père, qui était un des premiers grands propriétaires, … 

Ce fut un temps grandiose, pour nous autres assez en avance sur tous les plans,  …

Je me souviens que j’ai été reçu, lui qui reçoit peu de gens à part les plus importants, …"


A en attraper de l’urticaire. Non qu’ils m’impressionnent, du tout, mais je les vois dans leur plus simple appareil : des zozos-petits-cons. Et ils pullulent. Parce que le monde met ces gugusses sur un piédestal. Le monde de la dorure et du clinquant.

Alors, quand Lucrèce écrit dans De rerum natura :


Il est parfois plus agréable, et la nature est satisfaite,
si l'on ne possède statues dorées d’éphèbes
tenant en main droite des flambeaux allumés
pour fournir leur lumière aux nocturnes festins,
ni maison brillant d'or et reluisant d'argent,
ni cithare résonnant sous des lambris dorés,
de pouvoir entre amis, couchés dans l'herbe tendre,
auprès d'une rivière, sous les branches d'un grand arbre,
choyer allègrement son corps à peu de frais,
surtout quand le temps sourit et que la saison
parsème de mille fleurs les prairies verdissantes.


je me dis : il fait bien de ne pas voir les apprentis sorciers d’aujourd’hui. Le summum de l’ineptie, arrivés grâce au lobbying qui se chausse de ses lunettes noires, tape de ses mains frénétiquement les soirs de grands déballages.





-    Ah, c’est bien, tu ( ! ) es maître d’art. Oui, oui, un peu de dessin, de coloriage, de couleurs, c’est bien, c’est bien pour ne pas s’ennuyer.

-      Non, ce n’est pas ce que je fais.

-      Oui c’est à peu près cela.

-    Non, ce n’est pas cela. Il y a plus d’une centaine de spécialités et je suis céramiste.

-     Enfin, ce n’est pas important. Au moins vous ne vous ennuyez pas à la maison.

-       


Zozo-petit-con ne supporte pas qu’il puisse y avoir des gens de passion, maîtres dans leurs domaines. Et il hurle, grosse chevalière au doigt : Donnez-moi plus petit que moi.


Ah, Lucrèce !