- Les samedis d’aujourd’hui ne sont plus ce qu’ils étaient, hélas !
- Pourquoi êtes-vous venu me voir ? Psychanalyse sauvage ?
- Pour vous payer. Allez Coach, rions un peu !
- Si vous pouvez rire, c’est que tout va pour le mieux. Restez chez vous. Prenez un verre, mettez un film, écrivez.
- Je le ferai mais j’ai besoin de vous dire les choses ou de me les dire devant vous. Peu importe.
- Vous m’avez tout dit.
- Oui mais je multiplie les airs de disance.
- Je vous écoute.
« Je n’aime pas les poncifs. En réalité, je ne les aime pas du tout. Socialement, j’entends. Bon socialement, ça ne vole pas très haut, je sais. Je m’en garde bien.
Mais je ne saisis pas pourquoi le commun des mortels n’inscrit pas le changement à la base de ses idées. Qu’est-ce qui n’est pas soumis au changement ? Absolument rien.
Pourquoi « ses normes » ne s’autorisent-elles pas des glissements ?
Nos contrées sont grave sclérosées. Des définitions de l’homme et de la femme désuètes. Une intolérance vis-à-vis des libertés, des choix de chacun, de ses inclinations. Ramener tout au corps, aux orifices.
Qu’est-ce que ces sociétés du c… ? Cela m’horripile.
Plus de 60 ans à ne pas pouvoir faire son coming-out, parce que vivre au milieu d’obtus est tellement coupant. A se cacher de soi-même et des autres. La tête est sur-nouée, à ne pouvoir regarder au fond de soi. Quel terrible fortuit que d’être né dans ce bassin figé par endroits !
Et puis la femme. Une lutte féroce pour ne pas être réduite à un organe. Quelle vilénie !
Je me souviens de cette coriace, en 68 : « Nous ne sommes pas des culs ! Bande de malades ! Nous venons vers vous ! Le changement, nous l’imposerons ! »
L’image de la femme marmelade à attendre l’homme puissant au coin et à sourire à sa force de taureau impétueux et mugissant.
Non, non Coach, ce n’est pas ainsi. Du tout.
"Allons construire", dit la Rose.
Coach, vous venez de bâiller, déduisez cela du coût de la séance, je vous prie ! Je ne radote pas. Il faut vraiment douter de tout. »
- Si je vous fais de la psychanalyse sauvage là, je sortirai de ma réserve.