lundi 31 décembre 2018

Un goût de Drus au bout de ma plume


Le 31 décembre 2018

I.
Le dernier livre de l’année à la main, je humais tout ce que je pouvais humer. La musique me parvenait de loin, toute en profondeur. J’aime de plus en plus la Grande musique. De la teneur et puis la voix suave de la Diva, des complaintes et de la sensibilité exacerbée. Personne, je crois, n’a mieux chanté l’existence, la mort et l’amour.

Lire, s’imprégner, se nourrir aux sons lointains de ces complaintes, rien n’est plus prenant que le Livre, des plages de sens, des rivages entrevus, de l’eau. Boire à insatiété de cette matière intelligente et nourrissante jusqu'au prochain parchemin.

Lire et puis écrire et transcrire l’indicible.


II.
Nous sommes tous des enfants, à vouloir voir, regarder, boire et rêver. 
Bel, 72 ans pleurait son père parti il y a 50 ans, là où tous les deux sont nés, sur cette terre, à cet endroit, face à la Mer.
Il le pleurait en silence, de grosses larmes, la voix entrecoupée et la nostalgie de tout, dans chaque phrase. Martine l’écoutait pour la millième fois, le couvait, le suivait, connaissait la cadence. Elle le suit depuis plus de 40 ans dans ses pérégrinations d’enfant sans parents. Son homme, celui-là même qui lui donnait l’opportunité de vivre et de croire en l’éternité. La mort peut venir quand elle veut qu’on est dans l’oubli de sa violence. L’Autre, de notre choix et de notre désir.



III.
Les vœux de toutes sortes se bousculent au portillon. Réseaux sociaux, téléphone, émoticônes, musiques, chansons, prières. Nous sommes des Angoissés de l’Existence et nous voulons donner une charge à ce que nous mettons en route, à ce que nous avons confectionné … Que la nouvelle année nous emplisse de vie, qu’elle nous préserve, qu’elle nous insuffle de l’amour … 

L’Etre humain est si seul dans le monde, si fragile et si puissant. L’amour seul donne à la vie sa raison d’exister. Et le Faire, la Praxis.



IV.
Je pense à Drus. Voilà qu’il est là, qu’il doit vivre et surtout exister. Drus si clair mais aussi si complexe. Ce n’est jamais facile un personnage d’autant qu’il a en lui plusieurs entités. Drus m’obsède et je dois pouvoir l’intégrer vraisemblablement. Un Drus empli de vie mais à la sauvette. Un Drus parlant dans le silence de facture sociale. Un Drus fougueux symptomatiquement. 
J’ai un goût de Drus au bout de ma plume, un goût prometteur pour une écriture complète. L’écriture complète est l’espoir des prochains jours, dans un environnement déroutant. Drus, un personnage phare en gestation ontologique. Qu’il puisse s’intégrer dans mes fragments exigeants.

C’est hermétique, je sais. Mais la lecture est un décodage. Bonne année de vie Drus.



samedi 29 décembre 2018

Ce fut le trimestre de Drus, un être de coeur ...


Une nouvelle année et des résolutions, il faudra juste les mettre en pratique. Ce n’est pas rien.
Je combattrai encore et encore pour mes droits.
J’agirai à mon niveau sur ce pays si beau et si lâché.
Aimer nourrit son être. Aimer est un objectif existentiel.
Je me tiendrai toujours du côté du Beau, du sincère, de l’Intelligent et de l’atypique. Je hais l’uniformité.
Drus, personnage phare de mon récit fragmenté, je veillerai sur toi, le cœur palpitant…
Mes trois chefs-d’œuvre, je vous ai dans la peau. Je vous ai ciselés à la détermination de mes flancs et de mes connexions neuroniques. Vous êtes les chemins dynamiques d’une union insensée mais tumultueuse, pied de nez à l’inertie. Ma moitié de Dad fois trois.
Passer à la publication papier avec un retard de plus de 25 ans – bon je ne suis pas une pyramide non plus, svp ! – Ecrire et puis écrire et enfin écrire. Une respiration et puis du rire naturel à la clé.
Nounouet dit être fascinée par mon univers et moi je suis fascinée par la capacité de l’Etre à faire les choses. Je sais jongler avec les bulles du bonheur, les éclats de rires, la mousse de vie. Parce que sans mousse l’Existence n’en est pas Une. Je vais vers un rivage inconnu, j’y resterai pour peu qu’il soit moussable.
Créer et puis créer jusqu'au bout tant que les molécules ne se gâtent pas.
Que du bonheur à vous tous !



mardi 18 décembre 2018


Claire a écrit sa lettre à Drus et moi j’ai pris des probiotiques. Une amie fine et intelligente m’appelle et me dit que c’était vraiment dommage que je sois la seule à comprendre ce que j’écris. Souvent du moins. Je lui explique que j’écris un récit en fragments, celui de Claire, Enest et Eva, Drus aussi qui vient de les rejoindre et qu’il faudra le lire dès le début. Je lui dis aussi que l’écriture explicite ne m’intéresse pas toujours et que le lecteur a sa part à jouer. Elle voulut savoir plus et je lui fis quelques confidences. Claire n’a pas le profil pour ce genre de relation, elle était bien trop droite et Drus, qu’elle aimait, tirait profit d’une double situation. C’est que le départ d’Enest l’a beaucoup fragilisée. Mais non, elle savait quand même se reprendre. Et rien ne pouvait la retenir que la clarté dans les liens.
Cela fait un moment que je n’ai pas visité ce trio et avec l’arrivée de Drus, les choses se sont compliquées. Ce soir, je vais au cinéma, A star is born, on verra bien. Divine et P.d’A seront là. J’ose espérer qu’avec elles, il n’y aura jamais de subterfuges. Claire déteste les imbroglios et de perdre son homme l’a beaucoup réduite. "Drus, Drus, ce n’est pas possible, lis de près, les lectures sont multiples."

Lettre à Drus


Que voudrais-tu aimer de plus que tu n’aimes déjà pas ?
Pourquoi ne vois-tu pas le canevas de l’autre côté de l’espace ?
Et si, à mon tour, je construis un triangle ?
Drus, Drus de mon cœur et de ma colère,
Ton espace d’homme est trop étroit
Et dans cette exigüité
Je suis bien trop démesurée.

Sur l’île de coton, il ne peut y avoir de travestissement,
Et le canapé de la vérité hait l’entrecroisement.

La Mer est à moi
Ne l'oublie pas.

Claire XXV, Au summum de son être profond.










samedi 8 décembre 2018

Un bout de ciel bleu à travers les moucharabiehs ...


La vie, c’est se mettre de travers dans son lit, fenêtre ouverte et, à travers les moucharabiehs, se gaver d’un morceau de ciel et y voir une pluie d’images.

Je la vois, de dos, s’activer, un long rouleau fin aux mains, affiner jusqu’à n'en plus finir une pâte de semoule et de sucre qui embaumait. La Madmouja de mon enfance que je détestais alors, de la détestation de l’enfance des bonnes choses. Il la fallait légère, légère, légère … Et la main de SBelk, seulement la sienne. Et c’était vrai. Et puis, l’odeur de la friture au beurre léger et puis la préparation des pistaches, noisettes, noix et pignons grillés et puis les dattes dorées fendues et inspectées et puis le sirop de sucre à la fleur d’oranger et les petites serviettes brodées et toute cette odeur du bonheur léger.

Je le vois, lui, avec tout l’attirail du rasage, le blaireau, la mousse fraîche, le rasoir, la tête penchée à s’inspecter au son de la musique matinale et "le collier de la vie dans le creuset du cou !"
Cinquante ans, les hommes n’aiment pas beaucoup cela. Et l’andropause - pourtant d’un temps - pour peu qu’on n’en devienne pas fous, était taboue. Encore aujourd’hui d’ailleurs. Un phénomène de précipitation dans la tête. Vivre, vivre, malmener, se confondre, re-malmener, aimer ici et là, partir et retourner … Un moi en déroute pour causes de peur, d’âge, de vieillir, de défaillir, de se sentir piégé, d’aimer, de haïr, d’expérimenter, de regarder, de tout boire des yeux, de les avoir écarquillés, de ne plus savoir, de perdre la tête … 

« Aie, aie, aie, j’exècre la fin de toute chose ! »

Et la musique entraînante, envoûtante, des notes qui vous emportent loin dans un je-ne-sais-quoi ontologique vertigineux qui n’a d’égal que l’angoisse existentielle.


Je le vois s’extirper des infos pour aller vers elle, s’allonger sur leur lit, la regarder avec des yeux contenus : tu es ma Déesse, viens un peu là, laisse-moi te regarder. Des regards et encore des regards, des invites …
-          « Tu sais, Mahmoud Darwich, sur le chemin du retour vers sa Palestine après des années d’exil, a trouvé la route si belle qu’elle en a presque éclipsée l’arrivée … »

"Je voudrais venir, venir, vers toi et puis arriver. Je souhaiterais y mourir. »

Ce fut fait.



Je la vois assise sur cette immense terrasse, l’air marin lui rafraîchissant l’esprit un quatrième Baileys à la main, en bikini, dorée de toute part, riant de mille choses confuses dans sa tête, mille choses.

-          -  C’est bien plus que de la glace, tu sais !

Elle riait, riait de ce bonheur rare de ceux qui s’aiment sans arrière-pensées, sans détour. Aimer pour aimer et pour s’aimer à l’infini.

L’existence est faite de quelques bonheurs intenses et après cela, des tentatives pour réunir le maximum d’atours pour y parvenir de nouveau. Entreprise gigantesque mais ontologiquement enivrante.


Une pluie d'images à travers les moucharabiehs de l'existence, d'un bout de ciel bleu.


lundi 3 décembre 2018

Billets d’humeur



I.
L’ultra conservatisme existe dans notre pays et pas uniquement chez les islamistes. Il existe aussi chez des personnes  qui ne souffrent pas  la liberté et celle des femmes notamment. C’est un conservatisme qui se confond avec un caractère de refus et d’obstination de toute manifestation de liberté, du ton, du regard, du corps. D'anciens remous de jeunesse non résolus. Il y a chez ces personnes une détestation du corps. CQFD.


II.
" Tu seras la femme du restant de ma vie, la plus accomplie, lui dit-il. Je te vénère comme jamais un homme n’a vénéré une femme. Je veux être ton homme, celui qui sera toujours là pour toi, corps et âme."

Entendre cela et mourir, se dit-elle.

"J’aime ta longueur, ton calme et ton équilibre. J’aime tes bras sûrs et rassurants. Tu es rempli de souffle de vie et c’est tellement précieux.  J’aime ton odeur, le bleu de tes atours, ton rire prompt et la passion de ton être."
Elle lui dit tout cela à la force de son regard, ses bras noués autour de sa taille.


III.
La jalousie, du venin à degrés divers. Jalousie de ta personne, de ton être, de tes propos, de ce que tu dévoiles … Une méchanceté à l’état pur. La jalousie est un sentiment humain gérable. Réfléchissons et n’agissons pas impulsivement.  Nous avons toujours quelque chose que l’autre n’a pas, notre personne précisément. Soyons respectueux.


IV.
Elle regarde la vidéo, son cœur se serre et elle pleura. Longtemps.
Est-ce du goût ?
C’est sûrement de bonne foi, il y a des sentiments vrais. Mais elle n’aime pas cette sorte de rétrospective.

Qu’il puisse durer, se mouvoir, regarder, voir, rire et tellement Etre. Etre avec cette légèreté, ce rire coquin et cet amour de vie, cette soif émotionnelle : belle personne lumineuse de simplicité.

Promesse de pensées, promesses de souffle, promesses de regards à charges ontologiques.

dimanche 2 décembre 2018

Je voudrais tant ...

Je voudrais tant en t'accueillant parvenir au bout de l'immense étendue de ma soif de toi.

Je voudrais tant en t'accueillant me remplir de toi jusqu'à ne plus pouvoir.

Je voudrais tant en t'accueillant te vouer mon être total pour des images de nos élans.

Images vitales qui combleront le silence à venir.

Toi mon souffle nouveau, mon être renaissant, une longueur que j'aime à fondre de toi.